Stocker de l’électricité de manière efficace, en toute sécurité et en grande quantité – voila certainement l’un des défis clés à résoudre dans les prochaines années.
Les membres du projet ADELE** dont fait partie RWE, mais aussi General Electric, Züblin, et le Centre National allemand pour la Recherche aéronautique et spatial (DLR) ont signé à Berlin un accord de coopération et de développement allant dans ce sens.
"L’expansion massive et voulue de l’énergie éolienne nécessite des solutions intelligentes pour garantir un approvisionnement continu en électricité. A travers le projet ADELE, nous prenons les devants afin de développer rapidement un modèle de stockage efficace ", a déclaré le Dr Jürgen Großmann, directeur exécutif chez RWE.
Lors de périodes où l’offre excède la demande électrique sur le réseau éolien, de l’air sera comprimé et stocké dans de grandes poches souterraines. La chaleur résultante sera elle aussi emmagasinée dans un système de stockage d’énergie thermique. Plus tard, lorsque la demande en électricité augmentera, cet air comprimé pourra alors servir à produire de l’électricité grâce à une turbine, tout en récupérant simultanément de la chaleur.
Pendant le processus de compression, la température de l’air va jouer un rôle décisif car elle s’élève à plus de 600 ° C. Pour s’assurer que la chaleur induite ne soit perdue, elle sera extraite du compresseur d’air avant même que l’air ne soit à son tour stocké et (la chaleur) sera captée par le système de stockage d’énergie thermique.
Avant de produire de l’électricité et avant que l’air ne soit en mesure de faire fonctionner une turbine, l’air comprimé devra être chauffé à nouveau par le système de stockage d’énergie thermique. Cette approche adiabatique où la chaleur n’est pas perdue mais reste dans le processus peut être utilisée pour produire de l’électricité à partir de réservoirs d’air comprimé existants. En outre, l’air comprimé ne sera pas chauffé plus longtemps que ne nécessite le procédé utilisant du gaz naturel – évitant du coup les émissions de CO2.
Suite à la réalisation d’une étude de faisabilité, les partenaires du projet ADELE ont déjà jeté les bases du programme de développement. L’objectif est de construire une usine de démonstration, qui devra débuter ses opérations en 2013. Elle aura une capacité de stockage d’un milliard de watts-heure (GWh), assez pour délivrer une puissance de 200 MW. Par ce moyen, ADELE sera en mesure de garantir une capacité électrique dans un délai très court et remplacer en l’état une quarantaine d’éolienne pendant plus de cinq heures.
Le ministère fédéral allemand de l’économie s’est dît prêt à offrir un financement public. Les membres d’ADELE ont indiqué également qu’ils allaient contribuer au financement du projet à hauteur de 10 millions d’euros.
** ADELE : acronyme traduit de l’allemand : stockage adiabatique d’air comprimé et d’énergie pour un approvisionnement en électricité
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21 Commentaires sur "ADELE : stocker de l’électricité en comprimant l’air !"
le chaînon manquant à l’exploitation « intelligente » et durable des ENR, notamment éolien et PV Attendons impatiemment 2013… pour commencer
MDI avec Guy Negre devrait s’en occuper, déja pour des petites éoliennes (+ film aqueux en hauts de cylindres pour améliorer le rendement)
Les trous dans le sous-sol vont devenir de plus en plus recherchés ,à quand leur commercialisation ?
Oui, je suis désolé de voir les solutions tarabiscotées pour essayer de créér/conserver de l’énergie, si tous les brevets qui ont été rachetés depuis de nombreuses années, des lustres, n’avaient pas été éliminés et/ou les chercheurs purement et simplement liquidés, nous n’en serions pas là car, il y a des années et des années que des solutions avaient été présentées, mais bien sûr le Dieu « pétrole », ne pouvait descendre de son piedestal si enrichissant pour une minorité !!
Ce procédé est mis en oeuvre aux USA depuis un moment. Il nous manque les coûts pour chaque cycle car il faut bien amortir le matériel. Il existe les procédé Lempérière qui consiste au stockage hydraulique en mer grâce à des atolls artificiels.
Avez-vous été victime d’un tel acte (achat et destruction de brevet)? Car il n’est jamais trop tard pour ressortir les bonnes idées … surtout en ce moment où ça va très vite … n’hésitez pas à en faire part … au moins ça nous évitera peut-être un futur cataclysme tectonique, avec un énorme stock d’air comprimé en sous-sol qui s’effondre ou explose !!!
Quand on voit que pour l’instant, les réservoirs gaz des technos de stockage air comprimé ont une durée de vie de 10000 cycles charge/décharge et qu’après c’est poubelle (enfin, …, recyclage) pour des raisons mécaniques … ça fait réfléchir sur la pérénité du stockage en cavernes ….
EDC a raison de citer l’éventuel effet des contraintes dues aux cycles de compression décompression. Un exemple est celui des travaux réalisés pour les installations géothermiqes de Soultz/sous/forêts en Alsace: l’injection d’eau dans les fratures a provoqué des microséismes ressentits par les habitants alentours. Pas de quoi fouetter un chat, certes, mais assez pour inquiéter les habitants d’une région sismique.
Il est démontré que lorsqu’on applique une contrainte suffisante au sous-sol il se produit un déséquilibre qui se traduit par un séisme (cf Science et Vie n°1099, avril 2009). Cette solution est difficilement viable ! Je suis d’accord avec Edc, la seule solution crédible est de faire disparaitre les centrales et que chacun produise son énergie. Seulement cela pose (surement) problème à certains … Alors la question n’est pas seulement technologique mais peut etre politique ! Bref j’arrete la jvais me faire taper dessus =P
Quand on voit qui participe à ce projet, on constate une montée en régime par rapport à 2008 où EnBW, nro 4 allemand et filiale d’Edf, avait annoncé un projet identique. Ici, RWE s’est associé à GE et DLR, probablement pour trouver des solutions aux problèmes qui ont déjà été identifiés. Espèrons que cela va stimuler EnBW!
car effectivement ce type de cavité est déjà utilisée pour des stockages de gaz naturel avec des cyclages de pression importants. Le problème (et RWE le dit à la fin dans son communiqué), c’est le stockage de chaleur. Parce qu’il faut cycler en pression ( la même et les mêmes cyclages que dans la cavité ) mais aussi en température. Et là, c’est une installation de surface, pas une formation géologique… Pas gagné, mais interessant.
Si li y a un bon moyen de lancer les smart grids, c’est via les ballons d’ECS electriques(ce qui ne retire rien, je le précise tout de suite avant de me faire incendier, à l’eau chaude solaire). Les hybrides rechargeables suivront.
Eccellante idée pour les petites réalisations à mon avis , mai moins évidente pour les stockages souterrains à grande échelle .