L’UFC-Que Choisir a rendu publics lundi les résultats jugés "effarants" de la ré-actualisation de son enquête sur les Diagnostics de Performance Energétique (DPE), et réclame en conséquence "un renforcement du cadre juridique des DPE pour garantir leur fiabilité."
Lors de sa précédente enquête, en 2008, l’UFC-Que Choisir s’indignait du caractère aléatoire du classement des DPE sur l’échelle de A à G. En 2011, force est de déplorer que rien n’a changé. Sur 4 maisons visitées par 16 diagnostiqueurs : deux maisons ont été classées dans pas moins de 3 classes énergétiques différentes, une a été classée dans 2 étiquettes différentes, une seule s’étant vue attribuer la même étiquette énergétique par tous ces « professionnels ».
Une des maisons enquêtée a été classée, selon les diagnostiqueurs, en C, D ou E, avec une estimation de consommation de 134 kWh à 244 kWh par m2 et par an, soit une facture annuelle variant de 1000 à 1800 euros ! **
Ces résultats sont d’autant plus alarmants, qu’à la différence de 2008, les DPE sont dorénavant obligatoires dès la mise en vente ou en location des logements et leur affichage est obligatoire dans toutes les annonces immobilières.
De plus, ils n’ont plus seulement un rôle informatif. Le contexte législatif et réglementaire a en effet évolué et leur a donné encore plus d’importance : le montant du nouveau prêt à taux zéro est conditionné à la classe énergétique du logement fournie par ce diagnostic.
Selon l’association de défense des consommateurs, "l’absence de fiabilité des diagnostics a donc des conséquences financières plus lourdes encore que celles relatives à la mésestimation de la consommation énergétique." Et d’ajouter "malgré la récurrence des dénonciations, les évolutions législatives et les annonces gouvernementales de l’automne, aucune mesure n’a encore été prise pour renforcer la fiabilité des DPE et, encore moins, leur valeur juridique. Faut-il rappeler que le Diagnostic de Performance Energétique est le seul à ne pas avoir de valeur juridique, contrairement aux autres diagnostics exigés lors d’une transaction immobilière ?"
De part ce constat, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics d’adopter sans délai des mesures techniques pour fiabiliser les Diagnostics de Performance Energétique, ainsi que de rendre opposable le DPE entre l’acheteur et le vendeur pour que la responsabilité du diagnostiqueur puisse être engagée en cas de diagnostic erroné.
** Le protocole et les résultats détaillés sont publiés dans le magazine Que Choisir de mars 2011.
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12 Commentaires sur "UFC : diagnostics énergétiques jugés « effarants » !"
Faux, le dpe prend en compte les pertes pour la production électrique. Le calcul est basé sur les énergies finales réévaluées en énergies primaires. Il y a donc un coeff entre énergie finale et énergie primaire pour le cas d’une consomamtion électrique. donc c’est utile mais pas encore tout à fait au point.
Ce mode de diagnostic n’est en rien adapté au bâti historique:il ne prend pas en compte l’inertie propre aux murs anciens.L’insuffisance de ce procédé est lourde de conséquences . Manque de culture architecturale chez les techniciens,analogue au manque de culture sitologique chez les promoteurs éoliens.
Ce qui importe l’acheteur ou le locataire c’est d’abord la facture qu’il va se prendre à la fin du moi ! L’énergie électrique étant trois fois plus cher que l’énergie thermique c’est d’utiliser des chiffres en énergie finale qui serait une escroquerie et ne permettrait pas d’informer le consommateur sur ses dépenses !
Il faudrait surtout appliquer un coefficient d’honnêteté à tous ces margoulins, charlatants et bonimenteurs de tous poils qui bouffent à tous les rateliers sans réelle formation pourvu que la vague soit porteuse. Aujourd’hui il font du DPI, demain ils vendront des pizzas si ça rapportent plus. Et après ça, les pouvoirs publics nous titillent sur la base de leurs pseudo-audits et nous pompent l’air. Il serait temps de revenir à des concepts plus simples et une information claire du grand public en matière d’économie d’énergie comme dans d’autres matières. Allez ! au boulot ! il y a du taff !