Gazprom incapable d’augmenter ses livraisons de gaz vers l’Europe

La semaine dernière, le géant gazier russe Gazprom a réduit "pendant quelques jours", la livraison de gaz naturel vers l’Europe, justifiant d’une incapacité de faire face à la hausse de la demande dans un contexte de froid polaire.

Le week-end dernier, l’Italie, l’Autriche et la France ont fait état de réductions de jusqu’à 30 % de gaz russe. Yuri Boiko, ministre de l’Énergie ukrainien a déclaré aux agences de presse que les expéditions (de la Russie) vers l’Ukraine avaient diminué au cours des derniers jours. A demi-mot, Gazprom a indiqué pour sa part que cette réduction était le résultat d’un besoin accru de la Russie en raison du froid. "Aussi, par rapport au niveau quotidien sous contrat de 510 millons de m3 de gaz, l’Ukraine reçoit 460 millions de m3 de gaz de la Russie", a précisé Yuri Boyko.

L’Ukraine qui possède des réserves d’environ 15,7 milliards de m3 de gaz annonce de son côté avoir augmenté le pompage de gaz de 20 millions de m3 de gaz par jour.

Dans le même temps, le Président ukrainien Viktor Yanukovych a appelé les participants du marché énergétique à chercher des solutions communes pour l’avenir.

"Nous comptons sur nos partenaires européens, des institutions financières internationales, pour mettre en œuvre les accords relatifs à leur participation à la modernisation du système de transport gazier de l’Ukraine", a déclaré le Président ukrainien lors de la 48ème Conférence de Munich sur la sécurité, qui s’est tenue vendredi.

Il a insisté sur le fait que cette situation reflétait le besoin d’une coopération entre toutes les parties et du respect de règles du jeu claires, transparentes et équitables dans le secteur de l’énergie. Selon le Président Yanukovych, il est important d’équilibrer les intérêts de l’Ukraine en tant que principal pays de transit, de la Russie en tant que principal fournisseur et de l’Union européenne en tant que client.

Dans le discours qu’il a prononcé lors de la conférence de Munich, le Président ukrainien a également parlé de ce qu’il appelle les conditions unilatérales du contrat gazier signé en 2009 avec la Russie.

En 2009, Yulia Tymoshenko, alors Première ministre, a signé un contrat gazier pluriannuel et d’une valeur de plusieurs milliards de dollars avec la Russie de Vladimir Poutine, en vertu duquel l’Ukraine est actuellement obligée de payer plus de 500 $ par mètre cube pour la fourniture de gaz par Gazprom, alors que les cours mondiaux actuels s’élèvent à environ 400 $ par mètre cube.

Les analystes s’inquiètent du fait que la Russie puisse utiliser les réserves de sa société Gazprom pour mettre l’Ukraine sous pression et lui imposer des liens plus étroits "dans le style soviétique". Ils craignent que Moscou ne tente d’utiliser ses ressources énergétiques et ses tarifs pour stopper le Président Yanukovych dans son objectif annoncé de signer "un Accord d’association avec l’UE et de développer des relations plus étroites avec l’Europe".

            

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Bachoubouzouc

Bon ben c’est mort pour le gaz russe servant à “transitoirement” remplacer le nucléaire.

Jackber

Un collègue a fait le calcul, réaliste, que si on construisait une unité de méthanisation par canton de 1MW on pourrait substituer du Biogaz au gaz importé. A suivre

Bachoubouzouc

C’est un calcul en effet intéressant. L’étape suivante serait de calculer quels volumes de végétaux il faut pour alimenter toutes ces unités de méthanisation. L’étape d’après serait de calculer les volumes de fuel utilisés par tous les tracteurs et camions récoltants et transportant ces milliers (millions ?) de tonnes de végétaux. Et de calculer les émissions de CO2 correspondantes. Et de combien cela prendra sur l’agriculture alimentaire. Non parce que n’utiliser que les déchets ça va bien un temps mais ça a ses limites.

Lionel_fr

Ben je suppose que les agriculteurs posent bien leur paille quelque part actuellement. Et si il allaient directement en déposer une partie dans un grand hangar jouxtant l’unité de méthanisation ? Et si on ne méthanisait que lors des pics de froid ? L’approvisionnement russe ne pose pas de problème le reste du temps. Mieux : la méthanisation est constante toute l’année , on profite des chaleurs estivales , mais au lieux d’envoyer le méthane dans le réseau , on le stocke sous le hangar en attendant les grands froids.. Finalement , toute cette histoire n’est pas un problème de ressource mais plutôt d’engorgement de réseau. On peut presque oublier la méthanisation pour ne construire que la réserve… Cela dit, la participation du monde agricole est une variable assez incontournable à cause de son implication territoriale et de son bon sens : En effet , si le transport des déchets végétaux coute plus cher que le revenu attendu du méthane produit, les agriculteurs sont assez grand pour jeter l’éponge. Et si on les laissait faire ?

Samivel51

Cette dependance envers la Russie, pays moderement democratique, soutien inconditionnel de dictateurs en Tchetchenie, en Syrie, en Asie centrale, etc. montre bien l’importance de developper les ENR, le stockage et les interconnections intra-europeennes, et de ne pas abandonner le nucleaire. Et nos fournisseurs alternatifs de gaz, charbon et petrole ne valent generalement pas beaucoup mieux. Quand l’Europe quemandera des credits a la Chine pour consommer des produits chinois et de l’energie russe, nos beaux discours sur la democratie et les droits de l’homme (et la protection de l’environnement) ne peseront plus tres lourd…

Dan1

Pour Samivel51. Ce que vous écrivez me paraît procéder du plus élémentaire bon sens. Le nucléaire n’empêche bien évidemment pas de développer les EnR (en France, ce n’est 1/5 du mix énergétique) et il constitue une solide garantie contre des désagréments autrement plus désagréables que les déchets ! M’enfin, votre bon sens ne semble pas partagé par EELV qui croit faire de l’écologie en tractionnant pour fermer 24 réacteurs en France.

gaga42

On s’en fiche un peu dans la mesure où on a en France des réserves (stockage souterrain) pour plusieurs semaines, c’est un des principaux avantages du gaz par rapports à l’électricité…

Nicias

D’autant que les Russes ont un besoin un peu plus impèrieux que nous de se chauffer. Gazprom veut pas exporter plus, certe mais il y a des vies en jeu.

Samivel51

D’accord avec Dan1. Je ne comprends pas pourquoi EELV oppose toujours (encore ce matin sur France Info) d’un cote le nucleaire et de l’autre les ENR et les economies d’energie. A entendre Eva Joly, le “lobby nucleaire” serait venu percer nos murs pour que nos maisons soient des “passoires” energetiques. Pourtant, on voit bien que le nucleaire ne profite pas des pics de consommation hivernaux puisque sa production plafonne a 59 GW (et encore, il n’y a actuellement que 3 reacteurs a l’arret sur 50 et quelques), soit 60% de notre consommation de pointe. Avec notre capacite hydraulique, nos trois bassins de vent relativement independants (Atlantique, Manche et Mediterrannee), notre potentiel eolien offshore et hydraulien, le developpement du stockage (STEP notamment), des echanges frontaliers, du solaire thermique, du solaire PV, des economies d’energies, nous avons les moyens d’ici 20 ou 30 ans de construire un bouquet energetique entierement decarbone et peu dependant des importations. Pourquoi s’en priver?

Samivel51

Je precise: Cela est possible meme en gelant le nombre de reacteurs nucleaires en France.

chelya

A entendre Eva Joly, le “lobby nucleaire” serait venu percer nos murs pour que nos maisons soient des “passoires” energetiques. C’est tout comme puisque le CEA avaient obtenu à ce qu’on démantelle tout les programmes étatiques d’isolation des logements qui avaient été mis en place suite au choc pétrolier pour rediriger les crédits vers le programme nucléaire (comme ils ont fait la même chose sur le solaire avec la dissolution sur ordre du commissariat à l’énergie solaire)… Si en plus vous n’assumez même pas ce que vous avez fait…

Dan1

Pour Samivel51. “A entendre Eva Joly, le “lobby nucleaire” serait venu percer nos murs pour que nos maisons soient des “passoires” energetiques.” Attention Samivel, vous filez du très mauvais coton, nos “écologistes professionnels engagés” en ont cloué au pilori pour bien moins que ça. Cette prose déviante peut leur apparaître inacceptable et vous deviendrez une tête de turc (je demande pardon par avance à M. Recep Tayyip Erdoğan). Il est écrit que le nucléaire a provoqué une gabegie énergétique en France via le chauffage électrique… voilà c’est le dogme, un point c’est tout ! Sinon bienvenue au club des pourfendeurs du dogme, du dogmatisme et des dogmatiques.

Samivel51

Tous les fabriquants d’electricite ont interet a ce que la demande d’electricte augmente, pas seulement le nucleaire. Avez-vous des preuves de ces detournements de credits? Ne peut-on pas dire que la mauvaise isolation de nos logements provient d’abord de l’inconsequence des particuliers qui pensaient que l’energie resterait eternellement bon marche? Vous qui vous faites appeler “Electricte au charbon – Non merci”, mon propos sur l’electricite decarbonee devrait pourtant vous plaire!

Samivel51

C’est vrai que les discussions sur Enerzine donnent l’impression d’un France coupee en deux entre ceux qui pensent que le nucleaire est la cause de tous nos maux et ceux qui pensent que c’est la panacee. Et qu’il y a tres peu d’espace de reflexion entre les deux. L’exemple de Fessenheim est symptomatique: Sarkozy veut la prolonger pour de mauvaises raisons (preserver l’emploi sur le site) et Hollande veut la fermer pour de mauvaises raisons (livrer un “agneau” en sacrifice aux ecologistes).

Tonys

Surtout que d’après les chiffres apportés par Dan1, globalement les bâtiments chauffés par l’électricité sont moins DEPERDITIFS que les bâtiments chauffés au gaz mêmes s’ils peuvent être plus ENERGIVORES (en énergie primaire). Cela est tout à fait logique puisque lors d’un calcul RT2005 vous devez satifaire les critères déperditifs (Ubât) et de consommation d’énergie (Cep). A cause/grâce au fameux coefficient de transformation énergie primaire / énergie finale du mix électrique de 2.58 pour satifaire le coefficient Cep vous devez baisser d’autant plus le coefficient Ubât (plus d’isolation) pour les logement “élec” par rapport aux logement “gaz”.

De passage

information certainement fausse: ENERZINE, il faut relire vos textes avant de publier, simple respect de la réalité et des lecteurs… Merci

Dan1

“globalement les bâtiments chauffés par l’électricité sont moins DEPERDITIFS que les bâtiments chauffés au gaz mêmes s’ils peuvent être plus ENERGIVORES (en énergie primaire)” Comment pouvait-il en être autrement dans les années 90 lorsque le pétrole et le gaz étaient bon marché ? A une époque où le kWh électrique était plus de trois à cinq plus cher que le kWh fioul ou gaz EDF ne pouvait gagner des clients qu’en proposant en parallèle de consommer moins de kWh… mais plus chers. Donc pour des raisons économiques, nous avons hérité d’un parc de logements moins énergivores en énergie finale. C’est finalement pas si mal comme résultat.

jihemnet

Selon la documentation fournie la semaine dernière. Pour 1 hectare de mais: 9500 à 10000 m3 de gaz/ha => Teneur en méthane 52% 1 m3 de gaz = 0.6l de fuel ou un pouvoir calorifique de 6 KWh Indication de rendement m3 gaz/ha, grains, plantes entières: Grain de blé = 5300 m3 | Blé plante entière = 6500 m3 Grain de mais = 6500 m3 | Mais plante entière = 10000 m3 Rendement énergétique moyen/ha Mais 22500 KWh Blé 13500 KWh Si quelqu’un veut contester ces chiffres qu’il le fasse auprès de l’éditeur de la brochure, je ne fais que les répertorier. Pour le bilan énergétique, estimation faite à partir d’une étude de 2009: Consommation en fuel d’une ensileuse de mais 800ch = 30 à 40 l/ha Transport = 25 l/ha Mise en chantier du silo, tassement < à 10 l/ha Soit – de 100l/ha pour une production équivalente à 6000l/ha de fuel, si j'insistais sur la différence d'une plante à maturité, elle est bien illustrée par ces chiffres, la consommation de fuel n'est quà titre indicatif, elle ne varie pas selon l'usage, alimentation, énergie. Sur ces bases il est assez simple de calculer la surface agricole pour une indépendance au gaz.