Total pourrait faire les frais de la crise iranienne

Alors que le ton monte entre Paris et Téhéran, le groupe Total voit remis en cause ses contrats gaziers en Iran. 

Mardi, dans un entretien diffusé dans l’émission "le Grand Jury " de RTL, le ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner a évoqué de nouvelles sanctions financières à l’encontre de l’Iran :

"Les sanctions de l’ONU étaient des sanctions sur la fourniture de matériels et les marchés passés. Ce n’est pas suffisant."

"nous avons déjà demandé à un certain nombre de nos grandes entreprises de ne pas répondre aux appels d’offres ",

"nous leur avons conseillé de ne pas le faire mais ce sont des entreprises privées. Je crois que cela a été entendu et nous ne sommes pas les seuls à avoir fait cela."

Bernard Kouchner a ensuite évoqué la nécessité de se préparer "au pire", confirmant l’éventualité d’une intervention militaire dans le pays en cas de non-respect des obligations onusiennes.

L’Iran a immédiatement réagi en parlant de "provocation".

Total, première victime collatérale ?

C’est dans ce contexte que le ministre iranien du pétrole Gholam Hossein Nozari a fait part de sa volonté de "reconsidérer" le contrat gazier signé avec le groupe Total pour le champ de South Pars, dans le Golfe persique.

Plus précisément, le gouvernement reproche au groupe pétrolier ses prix pratiqués pour le GNL produit. Il remet également en cause l’une des clauses du contrat, grâce à laquelle Total s’approprie 5 millions de tonnes de gaz liquéfié.

"Ce gaz doit être placé sur le marché plutôt que mis à la disposition de Total", a critiqué le ministre iranien.

Ce contrat de "Buy Back" (impliquant la mise en service de l’exploitation avant son transfert à la compagnie nationale iranienne) porte sur la construction et la mise en route des infrastructures de l’immense champ de North Field, considéré comme le plus grand du monde.

L’usine de raffinement mise en oeuvre par Total dispose d’une capacité de traitement de 56 millions de m3 de gaz par jour, et produit 80 000 barils de condensat et 400 tonnes de soufre.

Sa construction et sa mise en service a nécessité 3 ans, pour un budget de 2 milliards de dollars.

 

 
 (src: Total, Ministère des AE, Le Monde)

            

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