L’Italie va suspendre ses projets nucléaires

Hier, le gouvernement italien a obtenu la confiance par 313 voix contre 291, d’un vote ayant trait à un certain nombre de mesures dont le gel des projets de construction de centrales nucléaires dans le pays.

Silvio Berlusconi, qui demeure un fervent partisan de l’énergie atomique, a finalement décidé de renoncer pour le moment à l’implantation de centrales nucléaires, suite à la récente catastrophe intervenue au Japon et plus particulièrement à Fukushima. La situation serait alors remise au goût du jour d’ici un ou deux ans.

En fait, le Président du Conseil espère par ce vote de confiance, éviter un référendum sur les projets nucléaires en Italie. En effet, ce dernier reste le seul membre du Groupe des 8 pays les plus industrialisés à ne pas produire d’énergie nucléaire. D’un part, le pays possède une forte sismicité et d’autre part, les Italiens se sont prononcés contre ce type d’énergie par référendum en 1987, après la catastrophe de Tchernobyl.

Le décret suspendant les projets nucléaires devrait être approuvé définitivement par le Parlement aujourd’hui après avoir obtenu l’aval du Sénat en avril dernier.

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ccsiaix

continuera donc à être produite à partir de fossiles ;-(

Reivilo

Avec un petit peu plus de renouvelable que chez nous, mais restant fortement importateurs d’électricité française…

Modernite

Vu le fort potentiel de l’Italie en matière d’ENR : Géothermie, soleil, éolien, mer… rapporté au risque sismique du pays et donc aux risques du nucléaire (et à défaut de l’obligatoire surcout des installations) , pas besoin d’etre un génie pour comprendre que le développement de la production électrique nationale italienne se fera dorénavant dans les énergies renouvelables.

ccsiaix

merci Reivilo pour ce lien mais il serait plus judicieux de séparer l’hydraulique des autres  EnR car c’est trop facile quand on a des montagnes, des barrages et de l’eau comme les autrichiens d’étre contre le nucléaire ….. Pour le reste …. D’après vous les barrages ne sont pas soumis à un risque sismique ? 

Reivilo

Tout à fait ccsiaix, le risque sismique vaut aussi pour les barrages je pense. Sur les autres EnR électriques, on voit que les italiens sont très forts en solaire, par contre sur l’éolien, bien que la puissance installée soit similaire à ce qu’on a en France (5 800MW contre 5 700 en France fin 2010), la production est inférieure de 25% du fait d’un potentiel éolien bien plus faible. (ou disons qu’on est bien meilleur en France 😉 Grosse utilisation de la géothermie (plus de production que l’hydraulique) ce qui paraît logique dans ces zones à forte activité volcanique. Toutefois je ne sais pas s’il existe un site de suivi de la production par filière comme en France ou en Espagne ?

oeildecain

Il semblerait que le nucléaire débute maintenant sa phase descendante due à une prise en considération des divers dangers en même temps que l’on assiste à une montée en rentabilité des diverses ENR …… Cette phase descendante durera une quarantaine d’années, ce qui correspond assez bien à la durée d’établissement des ENR ……… qui de toutes façons créeront plus d’emplois à périmètre financier égal …… Cette durée devrait permettre certains rallongements d’activité qui seront nécessaires pour financer un démantèlement correct …….. Alors profitons en pour que les transferts se passent bien, car changer de civilisation n’est jamais un problème si cela est bien préparé ……… Les grands comptes s’y mettent timidement, mais s’y mettent quand même ……..

moise44

est-ce qu’on a une étude sur l’impact d’un séisme sur les installations d’ENRs ? pour prendre la question de ccsiaix de manière plus globale.

ccsiaix

oeildecain vous vous faites l’écho d’un mythe écolo : les emplois locaux dans les EnR: quelle tarte à la créme ! Personnelement, je ne vois -que des emplois locaux peu qualifiés : coupeurs de bois, réparateurs d’éoliennnes, installateurs de panneaux sur les toits …. et des emplois délocalisés : fabricants de panneaux solaires chinois, de compteurs “intelligents” chinois aussi, fabricants d’éoliennes danois Ah Si, des emplois qualifiés locaux apparaissent : répartiteurs d’électricités trés trés intermittentes et animateurs EnR de forums …..

Reivilo

Très peu d’impact à craindre sur le solaire et l’éollien. Les éoliennes japonaises n’ont pas été endomagées ni même stoppées par le séisme ni par le tsunami pour les machines offshore. Sur le solaire, si l’immeuble s’écroule les panneaux aussi mais bon… Concernant les emplois qualifiés ou pas, au moins dans l’éolien, ça tombe bien, vous pouvez vous renseigner sur le salon des métiers de l’éolien ce week-end à côté de Niort auprès de votre serviteur. Plus globalement la liste des (142) entreprises industrielles FRANCAISES dont l’activité est liée à la filière éolienne est téléchargeable ci-dessous. Il y a sans doute des entreprises d’entretien pour faire le ménage dans les “mats” mais pas que. Et d’ailleurs pour s’occuper de propreté il faut aussi une certaine qualification c’est en tout cas ce que dit Mme Reivilo.

Energie+

Un des nombreux problèmes du nucléaire en Italie, outre la forte sismicité, était entre autres les déchets : la maffia est “spécialisée” dans le “retraitement, transport et stockage” des déchets de toutes sortes, en Méditerranée et dans tous les pays politiquement fragiles et instables (côte de Somalie, Yemen, Kenya sur plus de 300 km, Haïti etc). Ce sont des dossiers biens connus à l’échelon européen, à l’Onu, dans les tribunaux italiens, entre autres. Concernant l’impact sismique sur les énergies renouvelables : aucun à ce jour depuis quelques décennies déjà. Au Japon seule 1 éolienne sur près de 1800 a dû être temporairement arrêtée car partiellement “penchée” à la suite des tremblements de terre d’échelle 9 et tsunami. C’est un élément très favorable aux énergies renouvelables. La production d’électricté éolienne n’a aucunement été affectée. Les nombreuses et parfois très fortes tempêtes en mer du Nord depuis quelques décennies également, n’ont pas non plus eu d’impact particulier. La création d’emplois dans les énergies renouvelables n’est pas un mythe, c’est une réalité avec de plus en plus de chiffres et données et les résultats des pays qui font ce choix sont probants. L’Allemagne par exemple comptait plus de 333.000 emplois en 2009 dans le secteur de la production d’énergie verte quand la France y disposait de 135.000 emplois (dont 60.000 dans la seule biomasse) et de près de 100.000 emplois dans le nucléaire, faiblement pourvoyeur en emplois par GWh produit comparé aux ENR du fait de son caractère ultra-centralisé. Les allemands ont su développer un solide secteur vert et dépassent la France avec davantage d’énergies renouvelables dans leur mix. Ils réalisaient un chiffre d’affaires 3 fois supérieur à la France dans le secteur de l’énergie verte avec 36 milliards d’euros en 2009, ce qui se retrouve dans la différence entre les balances commerciales des deux pays. En France nos seuls investissements “publics officiels” dans la fission nucléaire représentent davantage que ceux des Etats-Unis et 50 fois plus que ceux de la Chine. La rentabilité comparée nous est défavorable. Le budget recherche du nucléaire présenté en 2010 indique que 760 millions d’euros y sont consacrés. 2 problèmes parmi de nombreux autres se posent alors : – la compétivité du secteur n’est pas assurée dès à présent. – il y a clairement 2 poids 2 mesures avec le secteur des énergies renouvelables qui n’a pas, loin s’en faut le même appui alors qu’il a, comme on le voit dans les autres pays qui ont fait ce choix, de meilleurs perspectives. Siemens vient d’abandonner le nucléaire. Areva entre autres investi de plus en plus dans les énergies renouvelables. Le constat est que les choses changent progressivement mais qu’il aurait fallu prendre plus tôt un virage plus marqué vers les énergies renouvelables. Il n’est toutefois pas encore tout à fait trop tard dans plusieurs secteurs des énergies renouvelables notamment. Etude parmi d’autres : L’Institut Fraunhofer en Allemagne, qui a de nombreuses fois démontré qu’il est tout à fait crédible et n’a pas l’habitude de faire des dossiers superficiels sur le sujet, prévoit qu’en 2020 près de 2,8 millions de travailleurs seront concernés par les énergies nouvelles dans l’Union européenne, soit une augmentation nette de 400.000 emplois pour l’économie de l’Union. Concernant le nucléaire les études relèvent un désaffection inquiétante pour ce secteur et le renouvellement des personnels qualifiés qui pour beaucoup vont partir en retraite pose problème. Je ne parle même pas du problème de maintenance et d’interim qui n’est toujours pas satisfaisant. Concernant les importations d’électricité, si l’on se base sur l’exemple de l’Allemagne ou de l’Espagne : pour mémoire l’Allemagne était importatrice nette envers la France en 2002 mais la tendance s’est largement inversée au fil de la montée en puissance de leurs énergies renouvelables et de la baisse de leurs productions fossiles et nucléaires. En 2009, nous achetions à l’Allemagne 3 fois plus d’électricité (20TWh) que nous ne lui en vendions. En Italie détails aussi en plus du potentiel élevé de la géothermie : – il ne faut également oublier que le solaire est désormais très souvent compétitif et que par ailleurs les possibilités de stockage avec des rendements de plus de 70% évoluent vite. – c’est l’Italie qui avec l’Allemagne propose actuellement les taux de rémunération les plus intéressants concernant le biogaz dont le potentiel y est important comme en France.

jl06

“Gel des projets de construction de centrales nucléaires” – qu’est-ce que ça veut dire en pratique? De combien de projets parle-t-on? Pour quelles puissance? A quelle échéance? Ce vote a-t-il des retombées pratiques en terme de travaux, d’investissements, de choix stratégiques? Ou est-ce une simple prise de position politique à court / moyen terme? Par contre, quelles pourraient être les conséquences de cette prise de position? Une montée des EnR? Ou comme le souligne lion une consommation plus importante de combustible fossiles sur une base déjà installée dans un premier temps, appelant de nouvelles centrales thermiques par la suite? Voilà donc les réalités d’une équation bien contrainte dans les années qui viennent. L’Allemagne est confrontée au même problème depuis les prises de position du gouvernement ces derniers mois. Je ne pense pas pour autant que cela signifie que les “engagements pris lors du dernier sommet de Copenhague n’ont plus aucune chance d’être tenus en Europe…” comme l’indique lion. Par contre, cela signifie d’une part une façade EnR à courte terme (ce n’est pas forcément mauvais, si les filières savent en tirer parti pour consolider les bases d’un développement futur plus important – je dis façade parce que je ne vois toujours pas le Grand Plan Européen qui prendra les EnR comme projet de société) et d’autre part du Captage et de la Séquestration de Carbone. L’Allemagne tente de trouver des solutions CSC sans confronter l’opinion publique directement… Il y a la Mer du Nord et la Pologne… Pour l’Italie, ça risque d’être un peu plus complexe…

Energie+

La part de renouvelables dans la production “électrique” en Italie est de l’ordre de 25% actuellement (elle était de 23,7% en 2009 – dont 16,8% d’hydroélectricité – la crise a réduit temporairement son rythme de croissance mais plusieurs secteurs, dont géothermie – avec une part potentielle assez rapide attendue de l’ordre de 8% toutes énergies confondues – biomasse etc vont rapidement monter en puissance à côté du solaire et de l’éolien entre autres). C’est le gaz qui actuellement occupe la part principale (plus de 55%) du complément. La part de renouvelables dans la consommation finale intérieure, toutes énergies confondues était de 6,8% en 2009 (soit 3,5 points en dessous de la moyenne européenne). L’objectif est une part de 17% d’énergies renouvelables à horizon 2020. Il y a des disparités selon les régions, le Nord globalement plus producteur que le sud actuellement et par exemple la Toscane en tête avec 39,8% de renouvelables et une dominante géothermie, l’Ombrie 36% avec une dominante hydro. Par ailleurs l’objectif d’économies d’énergie primaire est de 13,4% à horizon 2020. Ce sont donc bien les énergies renouvelables qui comme dans le cas de l’Allemagne vont avoir la plus importante croissance. Mais il est vrai qu’il manque encore une vision énergétique européenne globale, malgré plusieurs avancées importantes (North Sea Grid etc). Pour le détail la problématique énergétique/économique/sociale italienne et détails, rapport de l’Istat (à partir des pages 286 pour les courageu(ses)x !)

chelya

Histoire de rappeler quelques ordres de grandeur à certain… Emissions de la France : 8,3 teqCO2/habitants dont 0.7 teqCO2/habitants pour la production centralisée d’électricité et de chaleur. Emission de l’Italie : 9 teqCO2/habitants dont 2 teqCO2/habitants pour la production centralisée d’électricité et de chaleur.

dede29

electriques dépendent de tout un tas de facteurs qu’il faut prendre en compte :

trimtab

Et pour ceux (j’anticipe !) qui vont surement me traiter de ‘doux rêveur’, je suis en bonne compagnie chez NEXANS ! Voir mon commentaire ici: Et surtout page 4 de leur ‘rapport’ ! Pour ‘chercheurs de vérités’ seulement ! trimtab

trimtab

L’Idée de toute notion ‘d’indépendence éléctrique’ me semble totalement éronnée vu les ‘exchanges’ qui se pratiquent déjà, même au niveau planétaire : Le centre du débat devrait être comment mieux distribuer ce qu’on produit (et qu’on produira à l’avenir) en fonction des piques et des creux (de demande comme de production) des uns et les autres, en tenant compte de ‘lintermittance’ de certaines sources, afin décider CE QU’ON DOIT REELEMENT PRODUIRE. Après seulement vient la question de produire ‘le moins nocifement possible’. Et bien sur avant tous cela il faut ‘se décider’ de consommer le moins possible pour qu’il y a encore plus dans ‘la cagnotte’ à ‘partager’, avec ceux qu’on on si peu voir rien aujourd’hui ! Coté ‘jus’ nous vivons déjà dans un monde ‘échangistes’, qui va encore ’tisser sa toile’ (www.geni.org). Pourvu que ce toile là soit ‘alimenter’ au mieux par des ENR’s afin avoir recour le moins possible aux sources ‘carbonnées’ (car le vrai grand méchant loup et le charbon!), ou des technologies ‘anxiogènes’ tel que le nucléaire. trimtab

Dan1

L’électricité en Italie, c’est d’abord l’histoire d’un déficit qui ne se comble pas : En 2009,l’Italie a consommé 320 Twh (y compris les pertes) et en a produit (production nette) 275, il manque donc 45 TWh. Heureusement qu’il y a la Suisse, l’Allemagne et la France. Dans ce total, les nouvelles EnR (donc hors hydroélectricité) représentent 12 TWh soit 3,8% du besoin. Donc en Italie, les nouvelles EnR ont incontestablement de belles parts de marché à prendre. La question est de savoir quand ?

De passage

Ne vous réjouissez pas si vite et renseignez-vous sur les formidables chantiers en cours en Chine qui compensent largement par le nombre de MW déjà lancés toutes les centrales allemandes, suisses promises à l’arrêt. D’autre part vos énoncés péremptoires (dans d’autres articles, disant que l’éolien est plus rapidement amorti et plus économique que le nucléaire) font rire tout le monde: Pourquoi donc le MWh éolien navigue toujours à près du double de celui du nucléaire, voir du charbon? Si vous voulez avoir une chance d’être cru, vérifiez dabord vos bases.

Reivilo

@ De passage Quand on parle de la Chine tout parait “formidable” mais il ne faut pas oublier les dimensions de ce pays qui font que tout y parait démesuré. Sur le nucléaire toutefois je crois savoir que la Chine c’est aujourd’hui 4 centrales nucléaires (14 réacteurs) qui produisent … 1,82% de l’électricité du pays, ce qui ne paraît pas colossal et les 20 ou 30 réacteurs en chantiers ou prévus ne feront pas évoluer ce pourcentage dans de très grandes proportions dans les prochaines décennies. Pour les renouvelables, sur l’éolien on y trouve plus de 20 000 éoliennes (42 000 MW installés) et un rythme de doublement annuel de cette puissance tous les ans depuis 2006. Ca en fait la premier pays au monde pour cette énergie en puissance installée par année et au cumul à fin 2010. Dans les indicateurs intéressants on trouve dans ce pays pas moins de 140 millions de m² de capteurs solaires thermiques sur les 200 millions du total mondial ! La production d’eau chaude se passe donc en grande partie d’électricité. (il s’agit majoritairement de systèmes en thermosyphon sans circulateur) Inutile de rappeler que ce pays est le premier fabricant de panneaux solaires PV. On sait bien que les plus grands barrages sont aussi en construction en Chine mais par contre on peut aussi souligner le formidable développement de la petite hydraulique avec une production annuelle de plus de 100 TWh. Il ne faut bien sûr pas oublier la part importante de la production électrique issue du charbon (70%) qui n’est pas sans poser de gros problèmes de pollution locale et de réchauffement au niveau mondial. Toutefois la Chine n’est plus autosuffisante dans cette ressource et on peut penser que la part de cette énergie devrait diminuer dans les prochaines années.