Des précisions sur l’incident nucléaire japonais

En contacts réguliers avec l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NISA) et l’ambassade française à Tokyo, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publie un bulletin d’information détaillé de l’incident survenu dans la centrale de Kashiwazaki Kariwa suite au séisme de dimanche dernier :

"Le 16 juillet à 10h13 heure locale, un puissant séisme d’une magnitude de 6,6 sur l’échelle de Richter est survenu dans la préfecture de Nigata, dans le centre ouest du Japon. Ce séisme s’est produit à proximité de la centrale nucléaire de Kashiwazaki Kariwa exploitée par Tokyo Electric (TEPCO), située à une dizaine de kilomètres de l’épicentre.

Selon les informations transmises par NISA, au moment du séisme, sur les 7 réacteurs nucléaires du site, 3 étaient en fonctionnement et se sont arrêtés automatiquement (tranches 3, 4 et 7). La tranche 2 était en train de démarrer lors du séisme et a également été automatiquement arrêtée. Les réacteurs 1, 5 et 6 étaient à l’arrêt pour inspection périodique.

De l’eau s’est répandue dans le bâtiment réacteur de la tranche 6 ; elle proviendrait du débordement de la piscine d’entreposage de combustibles usés sous l’effet des secousses. Elle a été recueillie dans les drains du bâtiment réacteur et rejetée à la mer par la canalisation de rejet. Le volume rejeté est estimé à 1,2 m3 et la radioactivité se situerait en dessous des seuils fixés par la réglementation japonaise et serait sans impact notable sur l’environnement.

Une centaine de fûts entreposés dans le bâtiment d’entreposage des déchets solides de la centrale se sont par ailleurs renversés. Ils contenaient des déchets de faible activité, tels que les restes de l’incinération de gants ou de masques. Certains fûts avaient leur couvercle ouvert.

Des traces d’iode, chrome 51 et cobalt 60 ont par ailleurs été retrouvées dans le filtre du système de ventilation du réacteur 7. Ces éléments, en quantités très faibles, ont été rejetés dans l’atmosphère.

Les autres centrales nucléaires de la région (Shika PS, Fukushima Daiichi PS, Fukushima Daini PS) n’ont pas signalé d’événements particuliers."

Par ailleurs, l’AIEA a proposé d’envoyer une équipe d’experts afin d’évaluer les conséquences et de tirer les enseignements de l’incident. L’agence a également demandé la plus grande transparence concernant l’impact du séisme.

Tokyo craignait ce jeudi une pénurie d’électricité dans la ville, suite à l’annonce d’une fermeture pour 1 an de la centrale. La société exploitante, Tecpo, envisage de faire fonctionner à plein régime ses centrales thermiques et devrait demander à ses clients de réduire au maximum leur consommation électrique.

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Christophe

Les accéléromètres ont arrêtés instantanément les réacteurs: les barres ont chuttées avant qu’une déformation éventuelle due aux secousses les bloquent. Des réparations mineures rendront ces réacteurs rapidement utilisables en toute sureté. Des exemples antérieurs(Arménie, notamment)ont montrés que la construction anti-sysmique des réacteurs nucléaires était fiable.

Herve

Le m3 d’eau “polluée” rejetée à l’extérieur contenait 90000 Bq, information “dramatique” que les médias se sont empressés du diffuser à grands coups d’annonces castastrophiques ! Ils ont donc ainsi publiquement mis à nu leur imbécilité: 10 personnes non contaminées (par exemple venant du fin fond de la Patagonie) totalisent à elles seules 80000 Bq !!

benoit

La question pertinente n’est pas de savoir si un accident de type TCHERNOBYL se reproduira, mais quand.