D’après le dernier billet d’Avi Loeb, astrophysicien à l’université Harvard, l’objet interstellaire 3I/ATLAS défie les attentes scientifiques par une série de coïncidences orbitales et anomalies remarquables. Passé au plus près du Soleil le 29 octobre 2025, juste après une conjonction solaire vue de la Terre, 3I/ATLAS offre, selon lui, une opportunité rare d’étudier l’effet de lentille gravitationnelle du Soleil sur un corps céleste atypique.
Dans sa note, le scientifique explique à ses étudiants d’Harvard que « selon la théorie gravitationnelle d’Einstein, la lumière émise par 3I/ATLAS est déviée selon une formule bien précise ». En substituant les valeurs orbitales mesurées ( notamment la distance Terre-Soleil et Soleil-3I/ATLAS ) il affirme que « la valeur calculée est accessible aux moyens des télescopes actuels »
Le 29 octobre, les observations de l’Atacama Large Millimeter Array ont relevé une accélération non gravitationnelle : « Le décalage en ascension droite représente une fraction modeste attribuable à la lentille solaire, mais il serait passionnant d’en rechercher la signature dans les mesures disponibles »
Un catalogue d’anomalies hors norme
Avant d’aller plus loin, il est utile de contextualiser la singularité de 3I/ATLAS par ses neuf anomalies caractéristiques :
- Sa trajectoire rétrograde alignée à cinq degrés près du plan de l’écliptique, probabilité 0,2%.
 - Présence d’un jet orienté vers le Soleil durant l’été 2025, sans illusion d’optique.
 - Noyau environ un million de fois plus massif que 1I/’Oumuamua.
 - Arrivée synchronisée à proximité de Mars, Vénus et Jupiter, tout en restant invisible à la Terre au périhélie, probabilité 0,005%.
 - Panache gazeux riche en nickel, rapport nickel-cyanure inédit et présence d’alliages industriels.
 - Teneur en eau limitée à 4% en masse, loin des normes cométaires.
 - Polarisation négative extrême, jamais documentée sur d’autres comètes.
 - Origine coïncidente à neuf degrés près avec celle du signal radio “Wow !”.
 - Éclaircissement rapide et couleur bleue unique autour du périhélie.
 
Ces singularités, mises bout à bout, poussent le bouchon plus loin que ce que les modèles classiques admettent.
L’énigme de l’accélération sans débris
Si l’accélération non gravitationnelle observée résulte de processus naturels cométaires, les calculs d’Avi Loeb établissent que 3I/ATLAS devrait avoir perdu au minimum 15% de sa masse. Un tel dégazage aurait engendré un nuage de débris massif contenant plus de 5 milliards de tonnes de gaz. L’absence d’un tel nuage dans les observations de novembre et décembre, alors que l’objet s’approchera au plus près de la Terre le 19 décembre 2025, constituerait une dixième anomalie.
Le débat scientifique autour de 3I/ATLAS illustre les tensions qui traversent l’astronomie contemporaine. Tandis que l’astrophysicien plaide pour une exploration ouverte de toutes les hypothèses, certains confrères critiquent vivement son approche. Dans sa publication, il partage le message d’un avocat californien spécialisé en droits civiques, Dustin Collier, qui salue sa méthode scientifique et déplore les attaques ad hominem dont il fait l’objet. « Les changements de paradigme au cours de l’histoire des sciences ne sont jamais survenus parce que quelqu’un refusait de reconnaître les anomalies et insistait sur des explications dogmatiques existantes pour de nouveaux phénomènes qui justifient de reconsidérer ce dogme même », écrit t-il.
Les prochains mois détermineront si les instruments terrestres parviennent à résoudre les mystères de 3I/ATLAS. Entre rigueur scientifique et audace intellectuelle, le dossier de cet visiteur interstellaire rappelle que les grandes découvertes naissent souvent là où le consensus hésite à regarder.













