Biodiesel 2ème Génération : Total hâte son calendrier

Le groupe pétrolier Total confirme dans un communiqué, vouloir prendre une part active dans le programme pilote de biodiesel de deuxième génération, BioTfueL.

En étant déjà présent dans le projet Futurol (bioéthanol de deuxième génération), Total propose pour le programme BioTfueL un financement représentant plus de 30% des apports demandés aux partenaires du projet, en plus du savoir-faire et l’implication de ses équipes de recherche. Il propose également un site industriel existant afin d’accueillir au moindre coût l’installation pilote principale qui testera le procédé.

Total souhaite accélérer au plus vite l’avènement des biocarburants de deuxième génération, afin d’améliorer le bilan écologique de ce type de produit d’origine agricole et éviter ainsi la mobilisation de matières premières alimentaires.

 

Les biocarburants de 2ème génération

Jean-Pierre Burzynski, directeur Raffinage-pétrochimie à l’IFP explique le mécanisme :

"Les biocarburants de 2e génération sont obtenus à partir de biomasse sans concurrence d’usage avec l’utilisation alimentaire : paille de céréales, miscanthus, bois et résidus forestiers et cultures dédiées. Il y a deux filières de production possibles : la filière biochimique de production d’éthanol cellulosique et la filière thermochimique de production de carburant diesel de synthèse BtL (Biomass to Liquid)".

"La voie biochimique s’effectue en 3 grandes étapes. Des 3 constituants majeurs de la biomasse lignocellulosique – cellulose, hémicelluloses et lignine – seule la cellulose est aujourd’hui facilement transformable en éthanol. Une première étape consiste donc à extraire la cellulose puis à la transformer en glucose par hydrolyse à l’aide d’enzymes**. Le glucose est ensuite fermenté par des levures en éthanol. Enfin l’éthanol est purifié par distillation et déshydratation.

Pour la voie thermochimique, la biomasse est d’abord conditionnée par pyrolyse ou torréfaction. Ensuite elle est gazéifiée à plus de 1 000°C en présence de vapeur d’eau ou d’oxygène. On obtient ainsi le gaz de synthèse, constitué de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrogène (H2). L’étape suivante est la synthèse Fischer-Tropsch, transformation chimique catalytique du gaz de synthèse en paraffines linaires qui, hydrocraquées et isomérisées, produiront un gazole de synthèse."

L’IFP conduit des travaux de R&D sur ces deux voies.

** Les enzymes produits dans des réacteurs à partir de micro-organismes (par exemple le champignon tricchoderma reesei) sont capables de dégrader naturellement la cellulose en glucose.

 

Lire la suite de l’interview ICI

         

Articles connexes

3 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Guydegif(91)

Très bonne initiative de Total d’embrayer dans ces directions ! A accélérer un max ASAP ! Phase industrielle à mettre en place ASAP au lieu d’envisager de fermer l’1 ou l’autre des 6 sites français de raffinage vus dans l’article du Figaro de hier ! De plus il y a du cash existant. Ya+ka !                       Bonne continuation et concrétisation dans ce sens ! A+ Salutations Guydegif(91)

indianagrenoble

J’en reviens pas ! Des process de fabrication coûteux en énergie. Tout ça pour fournir encore et encore les dernières gouttes de carburant à tout prix ! Il faut faire le calcul du coût énergétique pour la fabrication d’un seul litre de ces précieux liquide… si il faut en consommer 3 kW pour en faire 1… On va chauffer à l’aide de ce carburant en auto-suffisance ou bien on va utiliser les centrales nucléaires électrique à Sarkonium ? Peut-on avoir de chiffres sur ces procédés et leur rentabilité ? C’est comme le stockage du CO2 en couche géologique profonde ou d’en d’autres élucubration de scientifiques devenus complètement cinglés… Jusqu’où irons-nous dans l’absurde ? Alexandre

marcob12

On peut faire de bons hydrocarbures à partir de n’importe quel source de carbone et d’eau. Une voie simple et réclamant peu de  surface agricole est la filière de conversion directe du CO2 issus de centrale en hydrocarbure. Certes on finit par rejeter le carbone fossile dans l’atmosphère, mais on évite tous les inconvénients de la combinaison du rendement médiocre de la biomasse avec celui du moteur thermique. Dire qu’on va se contenter par ex de déchets organiques est se moquer, car on peut bien mieux valoriser ces déchets en biogaz, engrais et électricité. Sauf, que pour un pétrolier, la filière est tentante. On oublie un peu vite que nous avons plusieurs façons de faire avancer nos véhicules, une seule de nous nourrir et que toute augmentation de l’utilisation des terres est une agression supplémentaire sur les espaces naturels et la biodiversité résiduels. Nous ne pourrons jamais alimenter le parc automobile avec des agrocarburants. Il reste du pétrole pour des décennies et la meilleure façon de diminuer notre consommation est de diffuser rapidement les véhicules électriques, pas d’alimenter des moteurs thermiques avec de la biomasse recyclée. Il n’y a jamais eu de déchet organique dans la nature, il n’y en aura jamais. Cette filière peut facilement virer au cauchemar. Réveillons-nous !