AIE:45 000 milliards de dollars pour développer les Enr

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) appelle les décideurs à mettre en place des mesures fortes pour viser 50% de l’approvisionnement en électricité dans le monde provenant d’énergies renouvelables. Un niveau élevé, mais que l’Agence estime nécessaire pour réduire de moitié les émissions de CO2 d’ici 2050 et minimiser les impacts du changement climatique.

Pour atteindre un tel objectif, 45 000 milliards de dollars d’investissements seront nécessaires d’ici à 2050, estime un nouveau rapport présenté lundi à Berlin. Pour Nabuo Tanaka, directeur de l’AIE, il s’agit surtout de rediriger les dépenses existantes vers les énergies renouvelables. "Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une somme élevée" a-t-il avancé.

Pour y parvenir, "il faudra un engagement politique sans précédent ainsi qu’une conception et une mise en oeuvre efficace". "Seul un nombre limité de pays ont mis en oeuvre des politiques efficaces de soutien aux énergies renouvelables, il y a un grand potentiel d’amélioration."

Pour la première fois, l’AIE a réalisé une étude comparative des dispositifs mis en place dans le monde pour promouvoir les énergies renouvelables. L’analyse note que ces dernières années, certains pays ont réalisé des progrès considérables, avec à la clé une expansion considérable des marchés.

L’étude couvre 35 pays,dont les membres de l’OCDE et les BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, et envisage les trois postes clés de la production d’énergie : électricité, chauffage et transport. En 2005, ces 35 pays représentaient 80% de la production commerciale d’électricité renouvelable, 77% du chauffage renouvelable (hors usage traditionnel de la biomasse) et 98% du carburant renouvelable.

Le rapport met notamment en évidence les obstacles qui entravent l’expansion rapide des Enr, et augmentent les coûts de leur développement.

"Fixer un prix pour le carbone ne suffit pas", a plaidé M.Tanaka. "Afin de favoriser une transition harmonieuse et efficace vers l’intégration des énergies renouvelables sur les marchés de masse, les politiques d’énergies renouvelables devraient être conçues autour de principes fondamentaux, insérés dans des principes politiques prévisibles, transparents et stables, et mis en oeuvre par une approche intégrée."

Selon l’étude, les politiques d’énergie renouvelable devraient refléter 5 principes clés:

  • La suppression des barrières non économiques, comme les démarches administratives, les freins à l’accès au réseau, la mauvaise conception du marché de l’électricité, le manque d’information et de formation, et la lutte pour l’acceptation sociale (NIMBY : "Pas dans mon jardin")
  • La nécessité d’un cadre de soutien prévisible et transparent pour attirer les investissements.
  • L’introduction de mesures incitatives de transition, abaissées au fil du temps, pour encourager et suivre l’innovation technologique et déplacer rapidement les technologies vers un marché compétitif.
  • Le développement et la mise en oeuvre de mesure incitatives appropriées garantissant un niveau de support spécifique aux différentes technologies en fonction de leur degré de maturité technologique, en vue d’exploiter le potentiel considérable du large éventail de solutions.
  • La prise en considération de l’impact à large échelle des technologies d’énergie renouvelable sur le système énergétique général, en particulier dans les marchés libéralisés, en ce qui concerne les coûts et l’efficacité du système.

"Les gouvernement doivent prendre des mesures d’urgence" a conclut M.Tanaka. "Nous les encourageons à développer soigneusement des cadres politiques adaptés aux technologies à différents niveaux de maturité, et éventuellement à appliquer des mesures d’incitation appropriées, tel le prix du carbone, pour les énergies renouvelables les plus matures. La migration vers un solide portefeuille de technologies d’énergie renouvelable en vue d’une pleine intégration par le marché est l’un des principaux éléments dont nous avons besoin pour que la révolution de la technologie énergétique se réalise."

      

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fredhu

45 000 milliards de dollars … c’est une somme !Bon, répartie sur les 40 prochaines années jusqu’en 2050, ca ne fait plus qu’un petit 1000 milliards par an, rien de bien terrible si on le compare au trou laissé par nos amis américains par le cataclysme sub-prime (ben voyons, personne ne s’en doutait …)Le prix d’une reconversion, le passage à un “autre chose”.Je note les 5 principes clés, qui me semble plus les obstacles à vaincre que des étapes nécessaires si nous n’étions si bêtement accrochés à nos mauvaises habitudes:- barrières non-économiques: comment faire accepter par les acteurs “historiques” de l’énergie qu’il faut revoir leur crédo économique; j’aime bien aussi le terme “acceptation sociale”, ou comment faire admettre au gogo une éolienne quand une ligne à haute tension le laissait de marbre !- cadre de soutien aux investisseurs: ne plus les faire passer pour de méchants profiteurs, adeptes de l’enrobage de gogos,- mesures incitatives de transition: ne plus faire passer les pionniers pour des méchants profiteurs qui profitent honteusement de subventions volées aux gogos,- mesures incitatives appropriées: une fois que la techno est mature et enfin acceptée par les gogos, s’arranger pour établir un nouvel ordre énergétique pour ne pas laisser s’échapper cette manne,- l’impact à large échelle: recommencer pour les ENR les mêmes erreurs que l’industrialisation impose à tout projets sensé améliorer les conditions de vie de l’humanité.Bref, puisque l’individu n’est donc pas capable de voir venir la tempète et de s’adapter par lui-même, puisque nous ne sommes capable d’exister qu’en tant que “masse” bêlante, soyons heureux que les politques et les industriels se décident enfin à considérer les ENR comme un nouveau moyen de nous assujetir….La vache, ch’ui vachement pessimiste, non ?Allez, haut les coeurs, le monde commence (mais n’est-ce pas trop tard ?) à se convaincre qu’une altrenative au pétrole et au nucléaire est nécessaire. Cool.En attendant, que d’années perdues …

Prudent

L’Agence internationale de l’énergie semble commencer à écouter ce qu’a déjà dit le Conseil européen de l’énergie renouvelable (EREC) qui dès janvier 2007 indiquait qu’il était possible, tout en modérant la croissance de la consommation électrique, de produire 70% de l’électricité mondiale au moyen des énergies renouvelables, avec la disparition du nucléaire et en réduisant de moitié les émissions de CO2 (pour la production d’électricité). … Lire : ;(en anglais et pour une synthèse français :

Prudent

Les liens indiqués sont exacts, mais le programme d’énerzine ajoute parfois un espace à la fin du lien qui fausse celui-ci. Il suffit de supprimer cet espace pour que le lien fonctionne.

phigoudi

Décidément, j’adore le commentaire de Fredhu…