Le confort n’est pas seulement une sensation, c’est une étude

Le confort n'est pas seulement une sensation, c'est une étude

Le confort d’un individu est influencé par une multitude de facteurs, bien au-delà de sa simple perception de la température. Voyons maintenant comment le concept de l’environnement thermique, sa relation avec le confort thermique et comment une nouvelle approche de ces notions pourrait améliorer notre bien-être et notre efficacité.

L’environnement thermique fait référence aux conditions physiques environnantes en termes d’échange de chaleur entre un individu et son environnement.

Ce concept est intrinsèquement lié au confort thermique, une mesure importante des sentiments d’un individu par rapport à son environnement, qui peut être directement associée à la santé, l’efficacité, le confort et la consommation d’énergie. La manière dont ces valeurs subjectives sont mesurées n’est pas nécessairement la plus efficace ou la plus précise.

Dans ce contexte, des chercheurs ont réévalué le rôle du confort thermique et de la sensation thermique dans la santé et le bien-être d’un individu, tant sur le plan physiologique que cognitif.

Une nouvelle approche de la sensation et du confort thermiques

La mesure dominante du confort thermique est appelée « Sensation Thermique », qui utilise une échelle à sept niveaux et une question spécifique dans un questionnaire. Les sept niveaux de l’échelle sont les suivants : froid, frais, légèrement frais, neutre, légèrement chaud, chaud et très chaud.

On demande également à l’individu quelle est sa sensation thermique générale. Le problème avec cette question, et l’échelle, est qu’ils ne demandent ni ne reconnaissent le confort, la satisfaction et l’acceptabilité de cette sensation thermique.

« Dans les études en laboratoire, l’accent est souvent mis sur l’impact de facteurs spécifiques tout en négligeant les effets globaux de l’environnement sur le corps humain et en limitant certains comportements régulateurs », a précisé Zhiwei Lian, auteur et chercheur de l’étude.

Même le modèle le plus reconnu en matière de confort thermique, le modèle de vote moyen prévu (PMV), n’a montré que 34% de précision lorsqu’il a été comparé à des environnements réels par opposition à des environnements de laboratoire.

L’environnement joue un rôle dans la régulation physiologique, la perception subjective et la fonction cognitive, ce qui peut déterminer la manière dont un être humain interagit et réagit à son environnement. Crédit : Zhiwei Lian, Shanghai Jiao Tong University

Vers une évaluation plus précise du confort thermique

Face à ces constatations, les chercheurs ont jugé nécessaire de se poser des questions supplémentaires pour éclaircir la relation entre la sensation thermique, le confort thermique et le bien-être global d’un individu. Par exemple, il est nécessaire de déterminer si l’état thermiquement neutre correspond réellement à la plus grande probabilité de confort, de satisfaction et d’acceptabilité, et si les individus éprouvent ces mêmes émotions simplement en étant dans le même état de sensation thermique.

Pour répondre à ces questions, le système d’évaluation du confort thermique nécessite une refonte. Premièrement, il serait plus judicieux de définir les mesures appropriées en fonction de l’objectif de conception pour un environnement donné, plutôt que de se baser uniquement sur la neutralité ou la sensation thermique.

Deuxièmement, un questionnaire unifié basé sur la recherche psychologique pourrait être un outil précieux. Cela signifie un questionnaire qui peut être traduit dans une variété de langues sans perdre les nuances de sens importantes. Enfin, en plus du modèle de sensation thermique, il serait nécessaire de développer des modèles de prédiction plus précis pour d’autres perceptions thermiques, qui prendraient en compte l’interaction globale de divers facteurs de l’environnement global et des besoins de l’individu.

L’importance d’une meilleure interface entre l’homme et son environnement

Nous savons qu’il existe de nombreuses nuances dans la manière dont les humains interagissent avec leur environnement et comment l’environnement peut affecter la capacité d’un individu à fonctionner, tant sur le plan physiologique que cognitif. Une fois qu’un meilleur modèle sera mis en place, les individus pourraient être en mesure de bénéficier d’un confort plus personnalisé dans leur environnement.

« L’objectif ultime peut varier dans différents environnements, comme la recherche du confort dans les environnements résidentiels, la poursuite de l’efficacité dans les environnements de travail ou d’étude, et la visée de la qualité du sommeil dans les environnements de sommeil », a ajouté Zhiwei Lian.

La fluidité des objectifs est essentielle pour faire progresser l’étude de l’environnement thermique, du confort et de la sensation.

Conclusion

Comme le souligne l’étude, l’environnement thermique est étroitement lié au confort, à la santé, à l’efficacité et à la consommation d’énergie des bâtiments. Avec le développement économique et le progrès technologique, nous avons désormais la capacité de rechercher un environnement plus confortable, satisfaisant et sain.

L’utilisation aveugle de la sensation thermique ou de la neutralité thermique pour évaluer l’environnement ou les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (HVAC) entrave la réalisation de cette quête. L’avenir de l’évaluation du confort et de la sensation thermiques devrait prendre en compte ces facteurs pour des données plus précises et plus impactantes.

Zhiwei Lian de l’Université Jiao Tong de Shanghai a contribué à cette recherche.

Article : “Revisiting thermal comfort and thermal sensation” – DOI: 10.1007/s12273-024-1107-8

[ Rédaction ]

Articles connexes