Le panneau solaire blanc, une révolution pour l’intégration architecturale

Le CSEM a annoncé le développement des tout premiers panneaux solaires blancs, une technologie novatrice particulièrement adaptée au secteur de la construction où les éléments photovoltaïques pourront s’intégrer aux bâtiments, soit une source d’énergie discrète et efficace.

La technologie pourrait également être appliquée au secteur des biens de consommation.

Le marché manque actuellement de produits photovoltaïques (PV) conçus spécialement pour l’intégration architecturale. La plupart des modules solaires, construits pour maximiser l’absorption des rayons du soleil, présentent un aspect bleu-noir. Par ailleurs, les composants des panneaux solaires, soit les cellules et les connecteurs intérieurs, demeurent bien visibles, ajoutant à l’allure peu esthétique des modules et rendant leur utilisation par les professionnels du bâtiment encore plus ardue.

Depuis des décennies, les architectes demandent des solutions pour personnaliser la couleur des éléments photovoltaïques et ainsi faciliter leur intégration à leurs bâtiments. Le blanc représente la couleur la plus recherchée en raison de son élégance, de sa polyvalence et sa fraîcheur. C’est aussi la couleur qui reflète la majorité de la lumière, une propriété à priori totalement contraire à ce que l’on attend d’un panneau solaire standard. Malgré la forte demande des milieux de la construction, personne n’avait été en mesure jusqu’ici de réaliser un module parfaitement blanc.

Le panneau solaire blanc, une révolution pour l'intégration architecturale

Le CSEM a développé une nouvelle technologie qui permet la réalisation de modules solaires blancs, uniformes, sans cellules ni connecteurs apparents.

Le principe repose sur deux éléments : d’une part, une cellule solaire spécialement sensible à la lumière infrarouge qu’elle va convertir en électricité, et d’autre part un film nanotechnologique qui a la propriété de laisser passer la lumière infrarouge et de réfléchir l’entier du spectre visible. Il est possible ainsi de fabriquer des modules de couleur blanche – ou de toute autre nuance de couleur – à partir de modules solaires standard en silicium cristallin.

La technologie peut être utilisée sur un module existant ou intégrée à un nouveau module pendant l’assemblage, sur une surface plate ou incurvée. Au-delà du domaine de l’architecture durable, des applications pour des produits de grande consommation, comme des ordinateurs portables ou des voitures, sont à envisager.

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sunny

C’est beau mais les rendements ne sont pas terribles. “Mais qu’en est-il des performances? Bien entendu, un tel type de film diminue la quantité de lumière captée. «En appliquant le revêtement sur un panneau photovoltaïque classique noir avec un rendement de 18%, on tombe à environ 10%», précise Laure-Emmanuelle Perret-Aebi. La durée de vie, elle, ne devrait pas poser de souci. D’après les tests effectués en laboratoire, elle avoisinerait les trente ans, une durée compatible avec cet objectif d’intégration architecturale. Quant au coût, le CSEM estime que les panneaux blancs seront commercialisés aux alentours de 150 à 200 francs le mètre carré, contre 100 à 150 francs pour un panneau noir classique.”

Effetdeserre

Même si cela s’averrait moins rentable qu’un PV “standard” il serait intéressant de le pondérer avec le bénéfice sur l’ilot de chaleur en zone urbaine sur la base de la différence d’albédo d’un panneau noir et d’un panneau blanc. Si tous les toits était blancs et quelques uns recouverts de PV blancs, on résoudrait pas mal de pb, non ? A suivre…

Stephsea

donc je suis. 1/ Le rendement est le facteur de décision pour investir dans le PV. diviser ce rendement déjà faible par deux est donc un cas d’infaisabilité selon moi. 2/ J’aime la technologie qui s’affiche comme telle, qui dit ce qu’elle fait et comment elle le fait. Les architectes ont cette manie de tout cacher, de tout masquer, de mettre des cube dans des sphères et inversement. Le volume utile s’en voit largement réuit, jusqu’à 20% et + dans le résidentiel de luxe. Il y a un iontérêt à jouer avec les formes en architecture, avec les textures et les couleurs mais il ya un intérêt au moins aussi vif à exposer, à mettre en scène, à organiser visblement la technologie du batiment. Moi, j’aime l’esthétique des PV, ces faces sombres et souvent parcourues de petits réseaux ou de répétition graphique. Même certains cadres alu (aujourd’hui en voie de disparition heureusement) avec leur raison d’être sur certains édifices. L’architecture n’est pas une duperie, ou un trompe l’oeil, ou un jeu de pure apparence, c’est une organisation d’ensemble, une mise en fonctionnalité…

Pastilleverte

+1, en effet le “petit” inconvénient effet îlot de chaleur (surtout en milieu urbain, et pour cause !) semble complètement occulté quand on parle du PV. Ce qui, rajouté à l’énergie grise, sans doute carbonée pour les panneaux chinois, relativise le côté “vert” et “propre” (comme si le CO2 était “sale”… mais passons…) du PV

b api

Bien fait ce marketing avec la libellule transformable en différentes couleurs ! Si je comprends l’extrait de l’article signalé par Sunny, le surcoût de ce film coloré rapporté sur les modules cristallins serait de l’ordre de 50 FRCH, soit 40 €/m². Sur un module standard de 1,65 m² /250 Wc à 0,55 €/Wc = 137 €, le surcoût est de 66 € ou 26 cent€/Wc. Ce serait le prix d’une intégration esthétique souhaitée par exemple sur les toitures romaines couleur tuile du sud de l’Europe. Mais si le rendement final du-dit module photovoltaïque tombe de 18% à 10%, là l’intérêt de cette solution devient effectivement très faible. Je m’attendais à ce que l’innovation suisse apporte l’inverse: un augmentation du rendement et du productible. Dans ces conditions, autant utiliser directement les cellules colorées, à plus faible rendements mais restant supérieurs aux 10%. Y a que des architectes fous de design à n’importe quel prix qui trouveront la solution intéressante. Ou des banquiers Suisses qui ont les moyens.