Les baby boomers achètent une automobile tandis que les jeunes la louent

Aujourd’hui, acheter une voiture n’est plus le modèle privilégié par les jeunes générations. La moyenne d’âge d’un acquéreur d’une voiture neuve est de 55 ans, un chiffre qui diminue toutefois selon le type de véhicule acheté, notamment les véhicules électriques.
L’achat de voitures neuves, un privilège réservé aux cinquantenaires ?

Sur les 10 premiers mois de l’année 2021, la moyenne d’âge des néopropriétaires de voitures neuves était de 55,3 ans. L’âge moyen de l’ensemble des particuliers achetant une voiture neuve est supérieur et atteint 57 ans. Cet âge est en revanche abaissé à 53 ans lorsqu’il est inclus, dans le calcul, les propriétaires de véhicules neufs faisant l’acquisition de leur véhicule par le biais du leasing. Une situation logique puisque le leasing permet aux jeunes ménages ayant des revenus plus faibles d’acquérir un véhicule neuf plus aisément.

La raison de cet âge vieillissant est simple. L’écart entre le pouvoir d’achat des jeunes ménages et le prix des modèles sortis d’usine est trop grand.

Si rouler au volant d’une voiture neuve semble se destiner plutôt aux seniors de plus de 55 ans, il faut toutefois contraster ce chiffre puisque les voitures électriques séduisent un public plus jeune. Tesla affiche, par exemple, une moyenne d’âge de 44,7 ans. Il s’agit de la marque qui dispose de la base de clientèle la plus jeune du marché français. Les modèles 100% électriques sont en effet de plus en plus privilégiés par les jeunes qui en ont les moyens. Cette génération, plus sensible au sujet environnemental, apprécie davantage les équipements high-tech que leurs parents.

Pour attirer les jeunes générations, les constructeurs automobiles misent avant tout sur le lancement de nouveaux modèles qui engendrent généralement un rajeunissement de leur clientèle.

L’augmentation du coût de fabrication des voitures, une cause au vieillissement des propriétaires de véhicules neufs

En 2021, l’augmentation des prix des matières premières, de l’énergie et de la logistique a engendré un surcoût de 1 000 euros sur le coût global de fabrication d’une voiture.

Les matières essentielles à la fabrication d’une voiture ont effectivement vu leurs prix parfois grimper de façon exponentielle. L’aluminium a ainsi vu son prix progresser de 59%, le cuivre a subi une hausse de 68%, le prix du rhodium a explosé (+252%) et celui de l’acier a augmenté de 158%. Des hausses qui s’ajoutent au coût supplémentaire engendré par les nouvelles normes en matière de sécurité et d’émissions de CO2 (environ 390 euros).

Les constructeurs ne pourront certainement pas prendre à leur charge l’ensemble de ces hausses tarifaires mais ils ne pourront pas non plus faire supporter toutes ces hausses au client final, au risque de rendre inabordables les véhicules neufs.

Il convient donc de trouver un juste milieu. Les constructeurs automobiles pensent déjà à plusieurs solutions comme la baisse de leurs marges, l’amortissement de ces surcoûts par l’amélioration de leur efficacité interne, etc. Les clients devront tout de même s’attendre à une hausse des prix.

En 10 ans, le prix des voitures neuves a d’ailleurs augmenté de 7 000 euros, passant ainsi à 27 000 en moyenne. De quoi encore favoriser l’achat de voitures d’occasion et les nouvelles formes de mobilité.

La location et l’autopartage offrent de nouveaux horizons pour la mobilité des jeunes générations

L’augmentation croissante du prix de vente des voitures neuves contribue, en partie, au développement des nouveaux usages de la voiture et en particulier de la location et de l’autopartage.

« Le prix des voitures ne cesse d’augmenter ce qui va favoriser les autres solutions de mobilité » remarque Marielle MAURE, Responsable Communication d’Europcar Poitiers, l’expert de la location voiture et camion courte durée et créateur du service d’autopartage marguerite à Nantes. Elle ajoute également que « la digitalisation et particulièrement les applications mobiles favorisent ces nouveaux modèles où la réservation s’effectue en quelques clics ».

Les solutions de location (LLD, location courte et moyenne durée, abonnement) sont également de plus en plus favorisées pour d’autres raisons comme la flexibilité des contrats permettant de changer régulièrement de modèle de véhicule et la durée.

D’ailleurs, la LLD ne plaît pas uniquement aux particuliers, les entreprises en sont adeptes. 60% des immatriculations de véhicules de société en France résultent de la LLD. Durant la crise sanitaire, la LLD a su montrer toute sa pertinence : souplesse des contrats, transition facilitée d’un type de carburant à un autre, adaptation rapide des flottes d’entreprise aux nouvelles normes environnementales, etc. Aujourd’hui, les véhicules loués représentent 27% des ventes totales du marché automobile (contre 24% en 2020).

L’autopartage se généralise aussi. Cette solution permet notamment d’utiliser un véhicule uniquement lorsque nous en avons le besoin. Une solution aussi bien adaptée aux particuliers qu’aux professionnels qui se développe même au niveau résidentiel en offrant la possibilité de partager un véhicule avec ses voisins.

L’esprit free-floating séduit et s’ouvre à tous les moyens de transport (trottinettes, vélos, scooters et voitures). Une tendance qui arrive également dans les entreprises qui, pour séduire les jeunes fraîchement diplômés, ne misent plus sur une unique solution pour les déplacements professionnels mais bien sur un ensemble de mobilité à la disposition des salariés.

BS

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