EPR : Calendrier respecté, budget dépassé

En réponse aux accusations de retard lancées par le Canard Enchaîné, EDF affirme que l’EPR sera bien mis en service en 2012, comme prévu. De son côté, les Echos révèlent un dépassement du budget du premier réacteur EPR, construit en Finlande. 1,5 milliard d’euros supplémentaires devraient être investis par Areva pour faire face à la hausse des coûts de construction.

"En dépit des aléas d’un chantier de cette ampleur, EDF confirme qu’à ce jour, l’objectif de démarrage de l’EPR en 2012 est maintenu" a mis au point un porte-parole d’EDF. Mercredi, le Canard Enchaîné révélait un retard de 9 mois pris par le chantier de l’EPR de Flamanville.

Par ailleurs, Les Echos annoncent un dépassement de 1,5 milliards du budget de construction du premier EPR, en Finlande.

Selon le quotidien économique, Areva devrait annoncer demain la constitution d’une provision supplémentaire : "De bonne source, la facture du tout premier réacteur nucléaire de troisième génération s’est à présent alourdie de 50 %" écrit les Echos. De 3 milliards de budget initialement prévu, le projet approcherait désormais les 4,5 milliards.

Une première provision avait été constituée en mars 2007, pour faire face au retard de 2 ans pris par le chantier. Cette fois, il s’agirait de faire face à la hausse des coûts des matières premières, des équipements et à l’augmentation de la masse salariale.

      

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Prudent

Avec un coût (provisoire) de 4,5 milliards d’euros au lieu de 3 M euros, cela change pas mal la donne pour le coût de production du kWh d’électricité nucléaire. Les coûts très faibles prévus pour le kWh EPR et cités partout dans la propagande de l’industrie nucléaire n’ont plus rien à voir avec la réalité. Et pourtant, l’EPR finlandais bénéficie de prêts bancaires à un taux très favorable. – C’est la même chose pour l’EPR en France : prêts bancaires à un taux très favorable, garanti par l’Etat. Si celui-ci était réalisé par une société privée, sans aide de l’Etat, le coût financier et donc le coût complet serait bien plus élevé. –  De même pour les assurances. Aucune compagnie n’accepterait d’assurer un réacteur nucléaire, en France et dans le monde, si le risque n’était pas limité à une valeur très faible, le risque réel étant pris en charge par l’Etat. Les dés sont pipés en faveur du nucléaire depuis l’origine. – Sans oublier les sommes considérables investies en recherche (CEA et autres), pour la sûreté nucléaire, la gestion des déchets, la protection policière et militaire des sites nucléaires …

pasnaif

est-il plaqué-or 24 carats l’EPR de votre imagination?

Dan1

Avec le nucléaire, on parle évidemment toujours de milliards d’Euros, mais pour être juste il faut aussi parler de milliards de kWh et de dizaines d’années de service rendu.En clair, s’il coûte 4,5 milliards en investissement initial, il faut dire qu’il produira probablement environ 750 TWh pendant une période de 60 ans.L’investissement initial sera donc à répartir sur 750 TWh et sans tenir compte d’emprunt et d’actualisation, cela fait 6 Euros par MWh.Dans l’hypothèse où il ne fonctionnerait qu’avec un facteur de 70 % au lieu de 91 %, le coût au MWh ne monterait qu’à 7,6 Euros le MWh.Donc 3 milliards ou 4,5 milliards ne changent pas fondamentalement l’intérêt de l’EPR… si on raisonne à long terme. Il ne faut pas oublier que les réacteurs actuels sont largement amortis par les 9000 TW produits dont 10 % exportés. le nucléaire, ça coûte tout de suite et ça rapporte régulièrement !Normalement un EPR doit pouvoir rembourser son coût d’investissement par les exportations.Si l’EPR était un gouffre, il y a fort à parier que les finlandais s’en seraient aperçus… sauf à les considérer stupides et incapables de faire des calculs du niveau du collège.

Etonne

  Ton calcul, fort simple semble intéressant. Mais est il bien complet ?   l’EPR fonctionnerait-il sans personne dedans ? sans entretien ? sans  recyclage de déchets ? Avec un coût zéro au démantèlement ? et tout çà sans problème pendant 60 ans ?  Si oui, alors je suis d’accord avec toi. l’EPR est une machine formidable. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse de calculs de collège !  Donc Tes chiffres ne me semblent pas représentatifs de la réalité, sauf peut être pour des politiciens ? En conclusion je pense qu’ il ne faut pas oublier que les décideurs finlandais et francais ne seront plus au pouvoir pour assumer leurs responsabilités. Et nous , nous ne seront probablement plus de ce monde pour assumer les nôtres auprès de nos enfants…

Dan1

Ce calcul simpliste, sans charge d’emprunt et actualisation, ne concerne que la part investissement initial, comme je le précise, et ne vise qu’à fixer les ordres de grandeur et mettre en perspective les milliards d’Euros investis et les milliards de kWh produits et vendus. Il ne s’agit en aucun cas d’un coût de possession d’une filière intégrant les frais de maintenance, de jouvence et de fonctionnement.Si on prend quelque chose de plus élaboré, pour un coût du MWh de 30 Euros, on trouve environ 17 % (5 Euros) pour le combustible prêt à l’emploi et 83 % (25 Euros) pour le reste. Ce reste est composé de 20 % (6 Euros) de provisions pour stockage et démantèlement + 17,5 Euros de charges + 1,5 Euros d’impôts et redevance. La part “charges” comprend 8 Euros pour le capital, 8 Euros pour l’exploitation et 1,5 Euros de charges centrales. Evidemment, on peut extrapoler ces ordres de grandeur pour un MWh plus cher, même si les proportions peuvent varier dans le temps, par exemple à cause de la décroissance des charges de remboursement des emprunts ou du renchérissement du combustible.En conclusion, la valeur de 6 Euros par MWh n’est évidemment pas à comparer au coût complet du MWh sorti de la centrale, mais plutôt au 8 Euros des charges en capital. Ce calcul est du reste cohérent avec le rapport Charpin de 2000 qui estime (page 56) le coût global du parc actuel pour une durée de vie bien moindre. A l’époque, avec un investissement (tranches) 470 milliards de francs (71,6 GEuros), le parc produisait 18 000 TWh pendant 40 ans. Nous avons donc  4 Euros par MWh pour construire les réacteurs. Le rapport concluait à un coût complet du kWh à 15,3 centimes de franc ou 23,3 Euros le MWh.Un calcul de collège doit avoir la seule prétention de rester un calcul de collège ! Mais si ce calcul simpliste sert à éclairer le débat, c’est suffisant. Ceci dit, je suis preneur de démonstrations plus élaborée du coût complet de l’exploitation d’un EPR sur 60 ans.