Fillon : “le nucléaire, instrument de progrès à l’échelle mondiale”

Lors de l’ouverture mardi du Sommet sur la sécurité nucléaire (Convention and Exhibition Center – Coex), de Séoul en Corée du Sud, François fillon a rappelé aux différents représentants de la communauté internationale que la France avait tenu ses engagements pris à washington.

"Nous avons ainsi procédé à une refonte et à un renforcement de notre réglementation sur la protection et le contrôle des installations, des matières nucléaires et de leur transport" a t-il affirmé. Par ailleurs, la France a demandé à l’AIEA en novembre 2011 d’évaluer son dispositif national en matière de sécurité nucléaire. "Cette mission a concerné l’ensemble de nos règlementations, mais aussi sur le terrain, la plus grande centrale d’Europe occidentale et je me réjouis que le rapport final de l’AIEA ait qualifié notre dispositif d’extrêmement robuste" a ajouté F. Fillon.

Il a expliqué dans son discours qu’il fallait prendre en compte le terrorisme radiologique : "L’utilisation de sources radiologiques à des fins malveillantes est maintenant une menace réelle, qu’il faut distinguer de l’usage terroriste d’une arme nucléaire. A compter de ce Sommet, il faut traiter cette question de l’utilisation des sources radioactives comme un sujet à part entière."

Ensuite, le deuxième axe proposé par la France était la poursuite du développement de procédés permettant l’affranchissement à moyen terme de l’uranium hautement enrichi pour le fonctionnement des réacteurs de recherche et pour la fabrication de radio-éléments à usage médical : "Nous allons pour nous-mêmes y contribuer à travers des programmes de développement de nouveaux combustibles, à travers des actions de conversion des réacteurs de recherche existants, et grâce à des technologies totalement nouvelles, que nous allons utiliser pour le réacteur de recherche Jules Horowitz, qui est en cours de construction à Cadarache."

Enfin, le troisième élément mis en avant par le 1er ministre concerne la formation : "c’est notamment pour promouvoir le développement d’une culture de la sûreté et de la sécurité que nous avons créé en 2011 l’Institut International de l’Energie Nucléaire, en lien avec tous les acteurs de l’enseignement, de la recherche et de l’industrie nucléaire."

Pour François Fillon, "le nucléaire est et restera un instrument de progrès à l’échelle mondiale." Il a justifié l’utilité de la conservation de l’énergie nucléaire par le défi que représente le changement climatique ; "défis dont je voudrais souligner que leurs conséquences seront bien plus graves que celles de n’importe quel accident technologique, des besoins énergétiques croissants, des progrès de la recherche médicale, nous ne pouvons pas nous priver des atouts de l’énergie nucléaire."

A la question d’un journaliste, lui demandant si ce sommet permettait des avancées en matière de sécurité nucléaire, François Fillon a répondu : "en tout cas il était vraiment nécessaire après l’accident de Fukushima, qui a conduit à prendre des initiatives internationales pour améliorer les niveaux de sûreté. Nous avons en face de nous des menaces en matière de terrorisme nucléaire, en matière de terrorisme radiologique, nous avons l’attitude de l’Iran et de la Corée du Nord, qui est une vraie menace sur la sécurité du monde, et ce sommet venant après celui de Washington, permet à la fois de s’assurer que les engagements qui ont été pris par tous les Etats sont bien tenus, c’est notamment ce que nous avons fait en France, et permet ensuite d’aller plus loin, en prenant mieux en compte cette menace nucléaire."

Une deuxième question portait sur l’opportunité d’un rappel stratégique de la position de la France en faveur du nucléaire devant l’assistance à moins d’un mois de la présidentielle. A cela le 1er ministre français a dit que cela n’avait "rien à voir avec l’élection présidentielle. (…) C’est un rappel stratégique, vous avez raison. Il y a la question du réchauffement climatique, qui risque de provoquer des dégâts bien plus graves que n’importe quel accident technologique. Il y a la raréfaction des ressources énergétiques et notamment des ressources en matière de pétrole et de gaz. Toutes ces raisons nous poussent à continuer les recherches en matière nucléaire, nous poussent à dire qu’on a besoin de l’énergie nucléaire, mais qu’elle doit être maîtrisée d’une façon extrêmement fiable par la communauté internationale."

 

Crédit photo : Yves MALENFER / MATIGNON

            

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Guydegif(91)

Oui, encore à ce jour: ”…on a besoin de l’énergie nucléaire, mais elle doit être maîtrisée d’une façon extrêmement fiable par la communauté internationale.” Car on ne peut pas du jour au lendemain s’en priver, vu le mix actuel énergie-élec en France…., MAIS, On peut s’en écarter pour les centrales élec. futures, afin de tendre vers un mix plus équilibré au profit d’EnR bien développées sur TOUS les secteurs propices: Eolien offshore, hydro-élec et µ-hydro de fleuves, rivières, lacs, STEP, hydrolien d’ampleur sérieuse au vu de nos ressources courants de marée et marnage, biomasse, méthanisation, géothermie, solaire PV ET Thermique sur un max de toits par pans entiers, µ-algues_biomasse, etc…. NB.: il nous faut des toits sur nos bâtiments, ils sont exposés au soleil pour partie, donc ==> autant les faire travailler en PV ou ECS / thermo-solaire,….même si ça ne fait pas des tonnes de MWhs ! Dans cette approche, un arrêt raisonné des vieux réacteurs ”grand-mères” des années 70, tels Fessenheim 1 puis 2 d’ici 2017, tout en laissant finir EPR_Flammanville1,…n’est somme toute pas si déconnant… Voilà qui pourrait être un message de compromis raisonnable pour la suite des évènements, tout en préservant la Sécurité de chacun, le principe de précaution raisonné et dans l’esprit du DD ! A bons entendeurs… A+ Salutations Guydegif(91)

renewable

Le problème du nucléaire français c’est qu’il empêche l’émergence industrielle de toute autre énergie par la place énorme qu’il occupe sur le réseau et n epeut pas céder. Si onveut, comme s’acharne à le faire l’UMP, conserver 75% de nucléaire, il faut aussi 10% de thermique pour régler nos problèmes de pointe et du coup on ne peut pas dépasser 15% d’ENR… C’est à dire le niveau actuel. Du coup seule l’augmentation de la consommation permet de faire plus de nucléaire et plus d’ENR ce qui va à l’encontre de toute logique. Si l’on veut faire de la maitrise de l’énergie, cela revient à augmenter la part du nucléaire et ce n’est plus tenable pour notre réseau, à moins de faire du suivi de charge et d’augmenter du coup le prix de l’énergie “la moins chère”. Il est grand temps qu’un peu de réalisme revienne chez les soutiers du nucléaire, Sarkozy, Fillon, besson, Allègre et compagnie ou qu’une nouvelle équipe permettent un vari développement créateur d’emplois des énergies renouvelables et baissant progressivement la part du nucléaire…

Mamouth

Lui, il ne faudra pas s’étonner si il va plus tard “pantoufler” chez Areva. (en cas de perte des élections, par exemple).

dede29

Il faut rappeler que Fessenheim 1/2 a démarré en 1977 , Beznau ( à 50km de là en Suisse) en 1969 (et est autorisée à fonctionner 50 ans ) . De plus le parc français suit Fessenheim de près: Bugey 3/4 en 79,Bugey 4/5 en 79 ,Dampierre1/2 Gravelines 1/2/3 Tricastin 1/2/3 en 80 , … Alors un an de plus est-ce significatif ?

einstein30

en fait ,on parle de vieille centrale en fonction de la date de mise en service ; ce qui n’est pas integre dans cette anologie ,c’est que l’interieur de la centrale est pratiquement neuf ; par exemple ,c’est le cas des generateurs de vapeur qui sont remplaces lorsque le nombre de tubes bouches a une influence trop importante sur le rendement du reacteur sans porter atteinte a la surete de la centrale ; de plus ,les centrales les plus anciennes ont beneficies de “gv” ayant une technologie de derniere generation ;il en va de même pour certains materiels ” important pour la surete “( IPS) ;donc le therme “vieilles centrales” est un peu pejoratif et non justifie;

Altocirrus

@Einsten30 Je me considère comme favorable au nucléaire. Mais n’en faite faite pas trop. Un matériel neuf n’est pas une garantie de sûreté!! “c’est le cas des generateurs de vapeur qui sont remplaces lorsque le nombre de tubes bouches a une influence trop importante sur le rendement du reacteur sans porter atteinte a la surete de la centrale ” Le taux de bouchage a un impact sur la sûreté. Les tranches ne sont d’ailleurs pas autorisés à démarrer si le taux de bouchage est supérieur à une valeur définie dans les études de sûreté. Et un taux de bouchage excessif est également symptomatique de GV fragilisés. Donc ce n’est pas qu’une histoire de rendement. Et qui plus est, le remplacement des GV par des GV neufs n’est pas une garantie de sûreté (voir l’exemple très récent de San Onofre qui a du être mise à l’arrêt début février suite à une élévation importante du taux de fuite primaire/secondaire malgré des GV qui n’ont que 2 ou 3 ans de mémoire).

einstein30

sans rentrer dans les debats ,le fabricant de gv a san onofre n’est pas le même qu’en france ,comparont ce qui est comparable ;bye

Dan1

Je reprends un passage intéressant de renewable qui montre la problématique des nouvelles EnR par rapport à l’enjeu générale de l’énergie : “Le problème du nucléaire français c’est qu’il empêche l’émergence industrielle de toute autre énergie par la place énorme qu’il occupe sur le réseau et qu’il ne veut pas céder. Si on veut, comme s’acharne à le faire l’UMP, conserver 75% de nucléaire, il faut aussi 10% de thermique pour régler nos problèmes de pointe et du coup on ne peut pas dépasser 15% d’ENR… C’est à dire le niveau actuel.” Vous avez la démonstration du dévoiement du débat actuel sur l’énergie qui est complétement électrocentré et ne traite donc qu’un quart du problème au maximum. En effet, dans une France hypernucléarisée, le nucléaire ne représente que 20% du mix énergétique et l’électricité moins de 25%. Le hic, c’est que les deux nouvelles EnR phare ne savent faire que de l’électricité et il faut donc combattre le nucléaire pour prendre sa place pour en finale faire au maximum 25% du mix énergétique. Bon et si on arrive là, on fait quoi après pour les 75% restant assurés par le pétrole, le gaz… Se focaliser à outrance sur l’éradication du nucléaire en dépensant une énergie folle est au minimum faire preuve de naïveté, mais plus sûrement c’est une façon d’ignorer délibérément les vrais enjeux qui montent et doivent d’abord nous inciter fortement à réduire notre addiction aux FOSSILES y compris en conservant notre nucléaire et en développant parallèlement les EnR électrogènes en accompagnant les transfert d’usage des FOSSILES vers le vecteur électricité décarbonée.

Altocirrus

“le fabricant de gv a san onofre n’est pas le même qu’en france ,comparont ce qui est comparable” On peut rentrer dans les détails : San Onofre est équipé de GV fabriqués par MHI, remplacés en 2009 pour S0-3 et 2010 pour S0-2. A ma connaissance, Blayais 1 est également équipé de GV fabriqués par MHI depuis son remplacement de générateur de vapeur en 2009. GV qui sortent des mêmes ateliers et usinés par les mêmes équipes. Et il y a au moins une commande de 6 générateurs de vapeurs passée par EDF à MHI pour livrasison en 2013 et 2014.

dede29

utilisées à des fins terroristes ,voila quelque chose dont on ne parlait pas ,alors qu’il y a là un véritable danger d’une part par les dégats très importants que cela peut causer ( cf les accidents qui se sont déja produits ) et d’autre part par la relative facilité de mise en place de ce procédé ,compte tenu du nombre ,de la dispersion et souvent du faible controle de ce type de sources .