L’Inde, 4ème marché mondial pour l’énergie éolienne

L’Inde est souvent dépeinte comme une économie placée parmi les plus polluantes de la planète, du fait de son milliard d’habitants. Mais ce que l’Occident occulte trop souvent, c’est qu’elle est également l’un des pays les plus en pointe concernant les énergies renouvelables, et plus précisément les éoliennes.

Des années de mesures fiscales incitatives ont contribué à faire de l’Inde un marché éolien à croissance rapide.

La conférence de Bali s’approche dans un contexte de pression croissante sur l’Inde pour qu’elle assure une croissance plus propre. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a néanmoins mis en garde ce mois-ci contre une croissance "sans entrave" de la demande énergétique indienne.

"Quand il s’agit d’énergie renouvelable, l’Inde peut regarder l’Occident dans les yeux et dire : " regardez nos années d’une politique progressiste", se défend Santosh Kamath, spécialiste de l’énergie éolienne et directeur associé chez le groupe de consultants KPMG.

Certes l’énergie éolienne est encore minoritaire en Inde par rapport aux besoins gigantesques, en charbon et en pétrole. C’est cette forte dépendance aux combustibles fossiles qui fera de l’Inde le 3ème émetteur de carbone au monde en 2015, selon l’AIE.

Mais c’est oublier que les énergies renouvelables représentent également 7% de la capacité indienne installée, pour la grande majorité composée d’énergie éolienne. Un taux qui assume la comparaison avec la majeure partie du monde.

l’Inde est le 4 ème marché mondial de l’énergie éolienne.

"L’énergie éolienne connaît une forte croissance. Si vous voulez une turbine éolienne, il vous faudra réserver un an à l’avance", explique Chandra Bhushan, co-directeur du centre pour la science et l’environnement à New Dehli.

l’Inde, avec ses milliers de kilomètres de côte, est parfaitement adaptée au développement de l’éolien. Son potentiel éolien offshore est estimé à 45 000 MW, soit un tiers de sa consommation totale d’énergie.

L’Inde se préoccupe peu, par rapport aux pays occidentaux, de l’impact des éoliennes sur les panoramas.

Le remarquable développement du secteur est principalement attribuable aux crédits d’impots mis en place dans les années 1990, ainsi qu’à Tulsi Tanti, président de Suzlon Energy, la plus grande société indienne d’énergie éolienne.

Gêné par les coupures de courant pour faire tourner ses industries textiles dans les années 90, il a acheté des éoliennes et a très vite réalisé les bénéfices qu’il pouvait en tirer. Sa société est rapidement devenue pionnière dans le domaine.

L’industrie a également été aidée par des objectifs de 10% des énergies renouvelables fixés par certains états.

Avec un pétrole à 100 dollars et les pénuries de diesel dans les usines, les industrie comme le textile et le batiment font de plus en plus appel à l’éolien.

KPMG estime que l’énergie éolienne coûte 3,5 roupies par KWh, contre 2,5-3 pour le charbon importé. Les économies d’échelle et la poursuite de la hausse des cours pourraient participer à  rentabiliser le secteur sans aide supplémentaire.

         

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zl

Les éoliennes ne deviendraient-elles pas l’arbre mécanique qui cache la forêt de la misère où est plongée cette partie du continent. On ne parle que business et les hommes là dedans quel développement durable lui promet-on?

adck

Le développement économique reste jusqu’à présent le meilleur moyen de sortir les habitants de ses régions de leur pauvreté. Chine, Inde le PIB/hab. ne cesse de croître, la répartition n’est pas toujours égalitaire mais le niveau de vie général s’améliore: développement des structures publiques en soins, éducation, énergie, assainissement… Si de surcroît se développement s’accompagne d’un développement des énergies alternatives… La route est encore longue mais c’est le meilleur moyen pour faire reculer la misère.

ALKAEST

Coïncidence : je travaille justement sur une étude concernant le développement de l’offre de ces pays sur le marché des énergies renouvelables ! 🙂 La Chine, l’Inde, et dans une moindre mesure le Pakistan sont en train de développer très rapidement une industrie des équipements EnR (solaire PV et thermique, éoliennes) pour à satisfaire leurs besoins internes, mais qui va très certainement concurrencer les industriels européens. Je n’ai donc non seulement aucune inquiétude sur le fait que cette industrie encore émergeante puisse très rapidement créer de très nombreux emplois dans ces pays, mais je suis certain qu’ils se placeront dans le peloton de tête du marché mondiale des EnR dans les dix prochaines années. Joël Tetard ALKAEST Conseil