Tricastin : suites de l’incident du 8 septembre

Le 8 septembre 2008, lors de l’opération de déchargement du combustible du réacteur n° 2 du Tricastin de la centrale nucléaire EDF, deux assemblages combustibles sont restés accrochés aux structures internes supérieures de la cuve du réacteur. L’Autorité de Sûreté Nucléaire a évalué la solution technique proposée par EDF pour récupérer les deux assemblages combustibles

L’ASN a mené une inspection inopinée le 17 septembre 2008 sur l’installation afin d’examiner la gestion par EDF de cet événement, ainsi que les dispositions mises en place par l’exploitant pour limiter les conséquences d’une chute éventuelle des assemblages. L’inspection a permis d’examiner les causes possibles de cet événement et les solutions de principe envisagées pour récupérer les assemblages combustibles.

Les 29 et 30 septembre, EDF a présenté à l’ASN, sur une maquette de cuve de réacteur, au centre d’expérimentation et de validation des techniques d’intervention sur chaudières nucléaires à eau pressurisée (CETIC) de Chalon-sur-Saône, les solutions techniques envisagées pour récupérer ces deux assemblages.

Le dossier technique complet de la solution retenue par EDF et transmis à l’ASN, comprenant une analyse de risque liée à l’intervention, sera expertisé par l’IRSN, à la demande de l’ASN. Au vu des résultats de cette expertise, l’ASN statuera sur la solution proposée et sur la nécessité d’imposer, le cas échéant, à EDF des mesures complémentaires.

Le renouvellement du combustible dans une centrale nucléaire comprend différentes étapes : le réacteur est arrêté, le circuit de refroidissement dépressurisé ; puis la piscine du réacteur est remplie d’eau borée et le couvercle de la cuve enlevé. Avant le déchargement des assemblages, il est nécessaire d’extraire de la cuve les structures internes supérieures placées au dessus des assemblages du combustible. Ensuite, les assemblages de combustible sont extraits un par un de la cuve du réacteur et transférés sous eau vers la piscine de stockage du combustible située à l’extérieur du bâtiment réacteur.

C’est lors de l’extraction de ces structures internes supérieures placées au dessus des assemblages du combustible que l’exploitant a constaté que deux assemblages étaient restés suspendus.

Dans la situation actuelle, une éventuelle chute des deux assemblages pourrait avoir deux conséquences : un risque de criticité, à savoir le déclenchement d’une réaction en chaîne incontrôlée, et un risque de relâchement à l’intérieur et à l’extérieur de la centrale de produits de fission gazeux.

L’ASN considère qu’il n’y a pas de risque de criticité. Les barres de contrôle de la réaction en chaîne sont en effet complètement insérées dans le cœur du réacteur et l’eau de refroidissement contient une forte concentration en bore, absorbant de neutron, qui étouffe la réaction en chaîne.

La possibilité de détérioration, lors de la manutention des assemblages combustibles y compris leur chute éventuelle, des gaines de protection des « crayons » de combustible constituant les assemblages fait partie des événements que l’ASN demande de prendre en compte et d’anticiper lors de l’autorisation d’exploitation d’un réacteur.

L’enceinte de confinement et le système de ventilation sont conçus pour faire face à des événements de ce type. L’ASN assure vérifier par ses contrôles réguliers ces dispositions. Elle annonce que cet événement n’a conduit à ce jour à aucun rejet à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur et le refroidissement des assemblages est assuré.

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