Un rejet naturel d’hydrocarbures dans le lac Baïkal

Une étude réalisée par les chercheurs de l’Institut d’océanologie de Moscou et de l’Institut de limnologie d’Irkoutsk a montré qu’il se produit un rejet permanent et naturel de pétrole dans le lac Baïkal. Ce phénomène a été observé en 2003 grâce à la détection d’une tâche obscure sur la glace à l’aide d’un satellite.

Les chercheurs ont constaté par la suite que des bulles de pétrole provenant directement du fond du lac apparaissaient sur la surface pour former des tâches de 1,5 m de diamètre. Ceci leur a permis de découvrir un jaillissement sous-marin d’une hauteur de 500m de gaz et de pétrole. Une étude des sédiments a montré que le gaz rejeté contient du méthane à 99% ainsi que tous ses dérivés : butane, propane, pentane, hexane, etc.. Les scientifiques supposent que ces hydrocarbures ont été formés entre les époques "Oligocène" et début "Miocène" à partir d’éléments organiques immergés. Les rejets actuels de pétrole dans l’eau du Baïkal sont alors dû à une faille tectonique située dans le fond.

A leur grande surprise, les chercheurs ont finalement déduit que ce phénomène naturel n’avait aucun impact néfaste sur la faune et la flore de la région. Malgré les quantités rejetées pouvant s’étendre sur plus d’un kilomètre carré, ils ont observé une compatibilité avec l’écosystème de la région et que le pétrole disparaissait rapidement. Grâce à une association microbiologique particulière, des bactéries oxydent les hydrocarbures sans générer de dégâts. Ils ont cependant insisté sur le fait que tout rejet de pétrole causé par l’homme causera en revanche des dégâts irréversibles.

 

BE Russie numéro 14 (3/12/2007)

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