Sûreté nucléaire : l’ASN juge l’année 2012 comme “assez satisfaisante”

L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a présenté mardi à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2012.

Pour l’autorié administratif, l’année 2012 aura été "assez satisfaisante" en ce qui concerne la sûreté nucléaire et la radioprotection, même si les effets de l’accident de Fukushima se font encore ressentir aux plans national et international.

A la suite des Evaluations complémentaires de sûreté (ECS) des installations nucléaires menées en 2011, l’ASN a prescrit aux exploitants des mesures concrètes d’amélioration de la robustesse de leurs installations, assorties d’un calendrier contraignant. En matière de facteurs sociaux, organisationnels et humains, l’ASN a engagé une réflexion de fond et mis en place un Comité d’orientation pluraliste sur ces sujets.

En ce qui concerne les centrales nucléaires d’EDF, l’ASN considère que la rigueur des opérations de maintenance et d’exploitation au quotidien des centrales doit faire l’objet d’une vigilance particulière de la part d’EDF : "ces sujets sont à l’origine d’un nombre trop important d’anomalies."

L’ASN note positivement les efforts faits par EDF pour réformer ses plans d’urgence internes, pour renforcer les programmes de maintenance et de remplacement des matériels, pour gérer les compétences des intervenants et, dans le domaine de la radioprotection, pour limiter la dosimétrie collective. En revanche, les actions de l’exploitant doivent être renforcées dans le domaine de la protection de l’environnement.

L’ASN souligne l’ampleur des travaux exigés par les mesures prescrites à la suite des ECS. Elle sera attentive au déploiement de ces mesures, et en particulier à la mise en place de la Force d’action rapide nucléaire (FARN), des nouveaux moyens de gestion de crise et des matériels du noyau dur, notamment les nouveaux moyens de refroidissement et groupes électrogènes renforcés pour résister aux situations extrêmes.

Concernant les installations du groupe Areva, l’ASN estime que les efforts doivent être poursuivis pour le site de La Hague, en particulier pour la reprise des déchets anciens et pour la prise en compte du retour d’expérience et pour les déclarations d’événements significatifs. Pour le site de fabrication de combustible de Romans-sur-Isère, l’ASN attend une amélioration des performances en matière de sûreté nucléaire. Elle demande en particulier à Areva une meilleure application des règles de sûreté-criticité dans l’usine de FBFC et une amélioration de la qualité des études réalisées.

Évoquant le débat en cours sur la transition énergétique, le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet, a rappelé qu’une anomalie générique pourrait conduire l’ASN à exiger l’arrêt simultané de plusieurs réacteurs. "Il faut que le système électrique français dispose de marges pour faire face à cette situation plausible".

"Il faut aussi prendre en compte le fait que les centrales nucléaires ont une durée de vie limitée, dont la prévision est difficile et qui ne sera pas nécessairement la même pour tous les réacteurs. Il est donc important d’anticiper la transition vers de nouveaux moyens de production permettant de couvrir la demande d’électricité future" a-t-il ajouté.

"La transparence est une obligation fondamentale d’une Autorité de sûreté. Cela ne suffit pas : il faut susciter les débats avec l’ensemble des parties prenantes et promouvoir leur implication dans l’élaboration des décisions" a-t-il conclu.

Le rapport est consultable dans son intégralité : ici

         

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