Eolien : “les Sénateurs sont revenus sur des mesures néfastes”

En plein débat législatif sur le projet de Transition énergétique, les sénateurs ont inscrit l’objectif de 40% d’énergies renouvelables dans le mix électrique à horizon 2030. C’est un geste fort mais cet objectif ambitieux exige des décisions concrètes et convergentes.

Si les sénateurs ont adopté des mesures à même de relever le défi (sur les restrictions liées aux installations militaires et les délais de raccordement) et sont revenus sur des mesures néfastes (comme la réintroduction des Zones de Développement de l’Eolien (ZDE) et des « 5 mâts »), ils ont adopté mercredi une disposition qui neutraliserait la dynamique escomptée puisqu’elle vise à multiplier par deux la distance minimale entre une éolienne et une habitation.

La volonté du Sénat d’inscrire dans la loi l’objectif de 40% d’énergies renouvelables dans le mix électrique à l’horizon 2030 et de lever les freins au développement de l’énergie éolienne doit être saluée car elle est un geste fort en faveur des territoires et de l’environnement.

Radars militaires et délais de raccordement : des mesures essentielles

La chambre haute s’est en effet penchée sur les contraintes liées à la présence de radars et d’installations militaires, à proximité desquels l’installation de parcs éoliens reste limitée : 5700 mégawatts éoliens en projet sont actuellement bloqués pour cette raison. Le Sénat a ainsi entériné la mise en place d’un décret en Conseil d’Etat pour fixer les règles d’un arbitrage par le préfet en lieu et place du droit de véto actuel de la Défense sur l’ensemble du territoire national.

Par ailleurs, les Sénateurs ont également fixé un délai maximal de 18 mois pour le raccordement des installations d’énergies renouvelables au réseau de distribution reconnaissant ainsi cet enjeu majeur pour le développement éolien. En effet, entre 2009 et 2013, les délais de raccordement éolien ont augmenté de 50% comme le montre une analyse publiée par France Energie Eolienne.

ZDE et « 5 mâts » : des remises en cause attendues

De plus, la séance publique est revenue sur certaines dispositions, pourtant supprimées par la loi en 2013, mais qui avaient été réintroduites dans le débat, à savoir les Zones de Développement de l’Eolien (ZDE) et la règle des « 5 mâts » minimum. Des mesures qui restreignent considérablement et sans fondement les projets éoliens.

Une proposition qui inquiète la filière

Les sénateurs ont cependant adopté mercredi une disposition qui neutraliserait en quelque sorte l’effet escompté de toutes ces mesures favorables puisqu’elle vise à multiplier par deux la distance minimale entre une éolienne et une habitation, en la portant à un kilomètre.

« La discussion au Sénat a montré l’importance du sujet éolien pour la transition énergétique. Cependant, la filière est inquiète de la proposition du Sénat. Dans des zones d’habitats dispersés, cela peut grever fortement le développement éolien et cette distance de 1000 mètres n’est basée sur aucune analyse, insiste Frédéric Lanoë, président de France Energie Eolienne. Les professionnels de l’éolien appellent à la suppression de cette disposition dans les étapes ultérieures de la discussion car elle serait catastrophique pour la filière et obérerait d’entrée de jeu le cap fixé. Il faut que toutes les mesures convergent pour que l’objectif de 40% d’énergies renouvelables ne soit pas un vœu pieu ! »

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Samivel51

Quelle probabilite que ces mesures soient conservees par l’Assemblee Nationale?

edc10

Et ça n’est que le début du retour de bâton du déni de réalité saupoudré par le SER et ses partisants. Mais les habitants parlent, et oui … 500m, c’était du foutage de gueule 1000m, c’est un “compromis”, mais insuffisant. Il fallait à la rigueur tenir compte de la taille des engins T, avec une distance prosprite D=T*10 …. Mais l’assemblée aura le dernier mot, malheureusement … …

Hippolyte

En Allemagne la distance minimale varie de 350m à 1500m selon les Land et les projets. Et tous les pays pionniers de l’éolien (Danemark, Pays-bas, Espagne) ont une distance minimale de 500m, sans avoir à déplorer de nuisances médicales. Dommage que la France se tire une fois de plus une balle dans pied..

Hippolyte

En Allemagne la distance minimale varie de 350m à 1500m selon les land et les projets, et tous le spays pionniers de l’éolien (Danemark, Pays-Bas, Espagne) ont une distance minimale de 500m sans avoir à déplorer de nuisnace médicales. Dommage que la France se tire encore une balle dans le pied.

Reivilo

L’AFSSET a réalisé une étude très complète sur les impacts sanitaires du bruit des éoliennes. Il est d’abord rappelé que la réglementation française est plutôt protectrice et que l’étude acoustique au cas par cas permet d’apprécier la distance à prendre par rapport aux habitations pour éviter toute nuisance. En effet indiquer une distance de 500 mètres ou 1 kilomètre n’a pas de sens si on ne prend pas en compte les caractéristiques des machines, le bruit ambiant, le relief etc. On peut avoir une absence totale de nuisances sonores à 300 mètres dans certains cas et des nuisances réelles à plus de 1 000 mètres dans d’autres. Par ailleurs concernant les “victimes” du bruit sur les parcs concernés par l’étude, la conclusion est l’absence de conséquences sanitaires et sociales (P 91).

Samivel51

L’Allemagne a 39 GW sur une surface de 357.000 km2, soit une densite de 0.1 MW/km2. La France a 9.3 GW sur 550.000 km2, soit une densite 6 fois plus faible. Pourtant l’Allemagne a une densite de population qui est plus du double (225 contre 100 hab/km2). Comment font-ils?

Sagne42

C’est simple, en Allemagne l’habitat est considérablement moins dispersé qu’en France.

Nature

Quand les éoliennes mesuraient 50 m. on avait établi une distance de 500 m. pour protéger l’habitat :10 fois la hauteur Elles atteignent plus de 150 m. :distance correspondante 1500 m. 1000 m. c’est encore insuffisant , surtout quand on sait que ” l’impact visuel croit exponentiellement avec sa hauteur .L’impact visuel d’une éolienne de 150 m. dde haut est 300 fois supérieur à celui d’une de 50 m.” rapport de D.Burette- Ing.général des Ponts &Chaussées

Steph

mais monsieur ne soyez pas naïf les ponts et chaussées sont pronucléaires et depuis bien longtemps. ils ne vont pas se tirer une balle dans le pied avec une formation comme celle-ci: Mécanique, matériaux, génie civil, génie nucléaire Master Énergie Nucléaire, spécialité démantèlement et gestion des déchets

Jm86

Ponts et chaussées, avec master Énergie Nucléaire ou pas, le problème reste le même, il s’agit d’énergie intermittente qui doit de toute façon être compensée par d’autres sources d’énergie, l’Allemagne pour sa par a fait le choix du charbon.

Peri

@ nature je vois pas où vous avez été pécher que la distance de 500 mètres était liée à des éolienne de 50 mètres, la loi des 500 mètres a été instaurée en 2010 je crois et les éoliennes faisaient déjà plus de 100 mètres d’ailleurs des éoliennes de 50 mètres pales comprises je sais même pas si ça existe. Encore de la désinformation pour faire passer votre idée, de plus le sénateur qui a proprosé cela est dans un département où il n’y a pas d’éoliennes et il parle de bruit assourdissant franchement c’est tellement gros que ça en devient risible! De plus dans l’étude d’impact il y a une étude acoustique au cas ou on oublierait…

Peri

@ Jm 86, avant de raconter n’importe quoi je vous invite à aller consulter les rapports annuels de RTE qui étrangement ne disent pas la même chose que vous. Mais bon vous devez mieux vous y connaitre en gestion de réseau. Encore une fois c’est pas parceque vous répéter des erreurs à tout bout de champs qu’elles deviennent vrai… Et pour info l’Allemagne avait fait le choix du charbon bien avant la construction de la première éolienne sur leur territoire…

plouc73

Aucun frein ne doit être mis à l’implantation d’éoliennes ! Tout le monde sait que le vent souffle toujours 24 h/ 24 entre 5 et 20 m/s et que ceux qui prétendent le contraire sont des nucléocrates bornés. Oui, de bonnes subventions avec un achat obligé de l’électricité produite même quand on n’en a pas besoin, il n’y a que ça de vrai. Petit calcul : on doit réduire de 75 à 50 % la production nucléaire en 2025: Donc on baissera de 375 TWh à 250 TWH, soit 125 TWh à assurer par le l’éolien et /ou du protovoltaïque. Admettons 80% d’éolien, soit 100 TWh. Sachant que le taux de charge de l’éolien est de 22 %, soit l’équivalent de 1 900h (8 760 * 22%) équivalent pleine puissance, il faudra donc 52 000 MW éolien installés. A 4 MW par (très grosse) éolienne c’est donc 13 000 éoliennes (supérieures à 200 m) qu’il faut installer. et se goinfrer avec les kWh vendus. Ca c’est du business !!!!

Peri

@ Plouc73 qui a dit que l’éolien n’était pas un business? Forcément il doit être rentable sinon personne n’investirait non? Quelle activité humaine n’est pas un business? Quand on a pas besoin d’électricité nucléaire la nuit ne l’achetons nous pas à grand renfort d’heure pleine/heure creuse? Qui a dit qu’il fallait installer 52000 MW éolien en France alors que l’objectif français est de 25 000 MW dont 6000 en mer. Pouvez vous me donner les référence exact de votre éolienne de 4 MW de 200 mètres de heut qui ne doit exister que dans votre imagination… Pourquoi vouloir remplacer le nucléaire uniquement par l’éolien? Dans la loi sur la transition énergétique d’autres sources sont indiquées. Malheureusement à l’heure actuelle on a pas trouvé de moyen pour produire de l’électricité sans nuisances l’éolien ça se voit, le nucléaire crée des déchets dont on se sait quoi faire pour le moment, pour créer des barrages il a fallu noyer des vallées, le charbon et gaz émettent des gaz à effet de serre… Bref tout ça pour dire il faut arréter de se focaliser sur l’éolien

plouc73

Vous sous entendez que les éoliennes sont beaucoup plus petites quie ce que j’imagine. Je vous fais parvenir les échelles d’un fabricant d’éoliennes qui n’est certainement pas porté à exagérer la hauteur. On atteint 185 M pour 6 MW, et donc environ 140 m pour 4 MW. Donc pas très loin (et en tout cas dans l’ordre de grandeur) de ce que j’avais annoncé. D’autre part, vous annoncez d’autre sources que l’éolien pour produire les 125 MWh qui manqueront au nom de la “dévoterie écologique”. Pourriez vous préciser lesquels et le degré de fiabilité industrielle de ces moyens ? (bien sûr la question du coût pour la collectivité et surtout les consommateurs d’électricité sont d’une telle vulgarité pour les bobos germano-pratins que l’on ne se les pose même pas) Petit calcul: le coefficient de charge du protovoltaîque en métropole est de 11 %; ce n’est donc plus 52 000 MWqui seraient nécessaires mais bien 105 000. A propos, il faut 1 hectare pour disposer de 1 MW crête. Donc 105 000 hectares qui seront aussi interdits d’accès par les zadistes non ? Et de toute façon il faudra des moyens sûrs et non aléatoires pour que vous ayez une élecricité de bonne qualité même quand il n’y a pas de vent ou de soleil. Donc, bonjour l’addition. Mais si les pôvres commencent à se plaindre ou irions-nous ???

Winsun

Donc 105 000 hectares qui seront aussi interdits d’accès par les zadistes non ? ça fait que 1050 km2 pour l’ Hexagone national. à comparer au 543000 km2 de territoire ,soit 0,2% de notre hexagone national.C’est dérisoire comme surface. En plus,on utilisera les surface des friches industrielles (elles sont désaffectées) et les surfaces des toitures commerciales,et des grands parkings de zones commerciales(ombrières);de quoi obtenir largement la surface nécéssaire et avoir même plus que les 1050 km2 nécessaires si on voulait mettre encore plus de PV que les 52000 MW dont vous parlez.Et sans risquer les zadistes qui ne s’interressent qu’aux zones humides non construites et aux projets pierre et vacances et assimilés.

Winsun

En résumé: 1050 km2 donnant donc 105000 MWc. C’est peu de surface finalment,que ces 0,2% de notre hexagone national pour obtenir plus de 100GWc.C’est dérisoire comme surface.

Eolus

..des éoliennes. Il faut construire des éoliennes sur mats télescopiques qui se déploieraient pendant le temps où il y a du vent,et se rabaisseraient quand il n’y a plus assez de vent (ou beaucoup trop de vent,ce qui mettrait les éoliennes en danger).Le mat télescopique atteindrait 40 à 50 mètres de haut et l’éolienne aurait une capacité de l’ordre de 1 MW. Les mecs comme Nature qui rale pour les paysages(pollution visuelle),auraient au moins la satisfaction de retrouver leur paysage dans les journées n’ayant pas assez de vent ou ayant au contraire beaucoup trop de vent(ça cumule un bon nombre de journées dans l’année,sans pollution visuelle).C’est un excellent compromis.Et on pourrait dès lors en déployer sur le sol 52000 pour atteindre les 52 GW de capacité. C’est une excellente proposition que seuls les anti-éoliens viscéraux refuseront.

Eolus

avec 54 mètres de hauteur de pale maximum(pour un mat télescopique de moins de 50m),eh bien 10*54=540 mètres seulement entre l’éolienne et la première habitation.C’est nettement mieux que les 1000mètres que les législateurs veulent imposer aux éoliennes de taille supérieure.

Luis

¤ En France, le taux de charge moyen du photovoltaïque a été de 13,2% en 2010, de 15,4% en 2011, de 13,6% en 2012 et de 13,3% en 2013. Pour les surfaces, il existe 360.000 hectares de parkings, 560.000 hectares de friches et terrains vagues, 960.000 hectares de jachères agricoles. On peut y mettre 750 kWc de photovoltaïque à l’hectare. Pour les toitures, c’est 870.000 hectares, avec une densité de PV deux dois plus élevée que dans les installations au sol. En se limitant à 20% des toitures, c’est 174.000 hectares multipliés par 1.500 kWc à l’hectare. Avec tout cela, on a de quoi faire, sans utiliser la moindre surface agricole productive.

Peri

@ plouc73, pourquoi vouloir parler d’une seule énergie il y a l’éolien, le PV, l’hydrolien, le bois énergie, la méthanisation, le charbon, le gaz, le nuléaire pour produire de l’électricité. Pour le prix de l’énergie il faudrait simplement en payer le vrai coup pas plus pas moins. Et les pauvres on est en France il auront toujours de l’électricité chez eux ne vous en faites pas… Il y a la CSPE pour ça ah oui c’est vrai la CSPE ne sert pas qu’à payer les EnR. Et niveau prix l’électricité produite par l’EPR sera comprise entre 10 et 11 centimes d’€, l’éolien est à 8,4 centimes… Ah et entre 140 mètres et 200 mètres il n’y a que 60 mètres d’écart une paille quoi, même quand vous vous trompez vous minimiser la classe quoi!

Winsun

Mon cher Luis: Bravo ! Vos chiffres sur les surfaces disponibles pour le PV sont encore meilleurs que les miens. Bien meilleurs même. Avec ça,on risque pas d’être emm*rd* par les “zadistes”!

Dan1

Ben les zadistes ont dû passer un pacte de non agression avec GDF-Suez, ou ils sont très mal informés : Personne pour défendre les lézards ocellés et les chênes verts contre le photovoltaïque ? Pourtant, les chênes sont VERTS !