“Le procédé Isobutène sera exploité à échelle commerciale vers 2017-2018”

Global Bioenergies a annoncé avoir franchi la première étape-clé du projet BioMA+, financé par le programme Investissements d’Avenir et portant sur la définition d’une filière de conversion de végétaux en acide méthacrylique, un composant essentiel des peintures acryliques.

Global Bioenergies développe depuis 2008 un procédé de conversion de ressources renouvelables en isobutène, une des principales briques de la pétrochimie dont sont dérivés carburants, plastiques, et caoutchoucs.

En 2013, la Société a annoncé que l’Etat accordait, au travers de son programme Investissements d’Avenir, un financement de 5,2 M€ à un consortium réunissant Arkema et le CNRS autour de Global Bioenergies. Il s’agissait d’articuler et démontrer à l’échelle pilote une filière de conversion de ressources renouvelables (sucre, céréales, déchets agricoles et forestiers), en isobutène, lequel serait secondairement converti en acide méthacrylique, un composant essentiel des peintures acryliques. Global Bioenergies avait annoncé en 2014 la réception d’un premier versement de 600k€, sur le total de 4M€ lui étant directement alloué.

Global Bioenergies avait dans ce contexte mis en service un pilote industriel en novembre 2014 sur le site agro-industriel de Pomacle-Bazancourt. La société ARD, affiliée au sucrier CRISTAL UNION, y est en charge de son exploitation et mène maintenant des essais de fermentation mimant l’exploitation à pleine échelle de manière hebdomadaire.

"Le procédé s’acclimate bien à cet environnement industriel, pourtant radicalement différent de celui du laboratoire dans lequel nous avons évolué jusqu’à présent : nous avons produit plus d’isobutène ces trois derniers mois que lors des cinq années précédentes !" a déclaré Tony Genovesi, directeur du programme BioMA+ chez Global Bioenergies.

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), opérateur de l’Etat dans le cadre du Programme des Investissements d’Avenir, a validé le franchissement de la première étape-clé du projet BioMA+. En conséquence, Global Bioenergies recevra prochainement un versement de 1,7 M€, correspondant pour un tiers à une subvention, et pour les deux autres tiers à une avance remboursable.

"Cette progression régulière dans l’industrialisation de notre procédé Isobutène intervient alors que le monde du pétrole connait une crise importante. Cette crise, liée à l’exploitation massive mais très temporaire du pétrole de schiste américain, n’affecte les fondamentaux de GLOBAL BIOENERGIRES ni à court ni à moyen terme : le procédé Isobutène sera exploité à échelle commerciale à horizon 2017-2018, dans un contexte pétrolier ayant très vraisemblablement retrouvé son équilibre. De plus, notre procédé Isobutène serait concurrentiel, sur certains marchés spécifiques correspondant à plusieurs usines, dès 50$ par baril" a conclu Marc Delcourt, PDG de Global Bioenergies.

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Pastilleverte

S’alimenter ou se substituer au pétrole ? On parle bien des “déchets agricoles et forestiers”, mais après le sucre et les céréales, et tout ça, au lu de l’article, pour remplacer le composant principal des … peintures acryliques (certes très polluantes, mais ce n’est pas là la question). Noter aussi que les intervenants, et récipiendaires des avances et subventions, sont un grand groupe chimique et un tentaculaire organisme public de recherche.

Bruno lalouette

… Le pétrole est mort ! Les accords de paix qui se dessinent entre Russie et Ukraine vont finir d’enfoncer le clou ! L’Amérique a le gaz de schiste, la Russie le gaz naturel, l’intérêt des deux est le prix du m3. Les puits de pétrole russe ont une éspérance de vie de seulement une dizaine d’années. 2016, élections américaines, l’Amérique ne pas continuer à payer pour sécuriser la production de l’Arabie qui veut détruire son gaz de schiste, ils viennent de resortir les dossiers du 11 septembre pour préparer l’opinion publique. Un gisement de gaz géant au large d’Israël, un autre au large du Vénézuela, la Colombie à beaucoup de charbon, donc du gaz de houille, idem pour l’Angleterre, la France et toute l’europe. Ce qui devra sortir de la réunion climat à paris cette année, c’est l’obligation pour la marine marchande mondiale de basculer sur le gaz, sinon pas d’accès aux eaux territoriales, Panama, suez et le Chanel, incontournables lieux de transits, doivent être les clés de voute d’un tel accord. En europe, le gaz ne concernera au maximum, comme en France, que 80% du parc automobile, le reste sera du bioéthanol, déchets ligneux en Europe, canne à sucre en Amérique central et du sud. Normalement je suis pour le marché, mais là, la décision n’est que politique, donc gloire et prospérité à Global Energies et à tous les autres ! Et messieurs les gaziers, activez vos lobbys … le gaz carburant est le deal qu’il faut proposer à Poutine, l’Amérique ne pourra être que d’accord !

Magnum

@Pastille verte: je ne vois pas vraiment le problème: de toute façon on mange trop de sucre.

Bruno lalouette

pierreerne

Ne croyez pas ceux qui disent péremptoirement : “le pétrole est mort !”. En réalité, ce qu’ils expriment, c’est simplement leur désir. La réalité c’est que : – Au niveau actuel de nos connaissances, le monde a consommé moins de la moitié des réserves de pétrole accessibles. – Les techniques actuelles permettent d’extraire seulement environ 30 % du pétrole présent dans un gisement donné. Ce qui signifie qu’au moment de son abandon, un gisement contient encore 70 % de ce qu’il contenait au début. Il n’est pas déraisonnable de penser que des techniques nouvelles permettront d’en extraire encore au moins autant, et sans doute plus qu’à la première exploitation.

Tech

moi ce que je retiens, c’est plus de production en 3 mois qu’en 5 ans (soit 60 mois) un facteur 20 c’est pas mal et c’est bien de commencer maintenant à trouver des alternatives au pétrole. même si il existe encore beaucoup de pétrole, il pourrait manquer pour des raisons politiques !

plouc73

Pourquoi pas de l’iso-butène. Mais moi qui croyait naïvement que les “bien-pensants” après avoir encensé les bio-carburants dénonçaient maintenant la mauvaise utilisation des espaces agricoles au nom de la défense des cultures vivrières . Finalement, l’astuce consiste à changer sans arrêt de discours et trouver de npouveaux dangers écologiques pour varier les angles d’attaque afin de toucher des subventions.