Focus sur la micro-énergie photovoltaïque

Les marchés des écrans mobiles et de l’intelligence énergétique dans les secteurs du bâtiment, de l’affichage et des transports devront peut être un jour compter avec les Nouvelles technologies de l’énergie – photovoltaïques !

À la veille d’annoncer plusieurs contrats de licence avec des géants mondiaux de ces marchés, Ludovic Deblois – president et co-fondateur, de sunpartner group – fait le point sur les avancées business de la PME française et attire l’attention sur l’opportunité de relancer la filière photovoltaïque.

Rencontre avec ludovic deblois

Pouvez-vous rappeler pourquoi et ce que cela traduit en termes de marchés ?

"Notre vocation est d’inventer des solutions de performance énergétique éco-innovantes et ultracompétitives pour les secteurs économiques énergivores. Eco-innovantes parce que Sunpartner se considère partie prenante d’un écosystème mondial dont la responsabilité est de lutter contre le changement climatique et de préserver les ressources de la planète ; c’est le sens de notre engagement initial dans le photovoltaïque et ses développements, sur le double mode de la rupture technologique ou de l’innovation de rupture. Et ultra-compétitives parce que l’efficacité énergétique est à ce prix ; c’est le seul moyen de la diffuser le plus largement et le plus rapidement possible."

"Pour ce faire, Sunpartner Group a fait depuis le début le choix de la micro-énergie : toutes nos solutions ont en commun d’apporter l’électricité au plus près des applications qui en ont besoin. Nous rendons inutiles les câblages, le raccord au réseau électrique classique et leur permettons d’accéder à l’autonomie énergétique."

"Ainsi, nos innovations regroupées sous le nom de Wysips®, pour What You See Is Photovoltaic Surface, rendent autoproducteur d’énergie d’origine lumineuse et sans en modifier l’aspect n’importe quel écran numérique (téléphone mobile, tablette, e-reader…), n’importe quel vitrage, n’importe quel support opaque ou transparent, animé ou statique."

Quand va-t-on les voir sur le marché les technologies wysips ?

Focus sur la micro-énergie photovoltaïque"Le prix du CTIA Wireless, remporté par notre technologie Wysips Crystal® sur un salon mondial stratégique pour la téléphonie mobile (Orlando-USA, 2011), récompensait une prouesse technologique mais aussi une vraie vision : celle de l’affranchissement de l’appareil vis-à-vis de la batterie et du réseau électrique."

"Deux ans plus tard, non seulement Wysips Crystal® atteint une transparence de 90% – pour résumer, il s’agit d’un verre ultrafin, photovoltaïque et transparent grâce à sa technologie optique, que l’industriel peut intégrer sur l’écran. Mais aussi, nous avons franchi le cap du prototype fonctionnel avec un smartphone équipé Wysips Crystal® présenté en février dernier au WGSM Congress 2013 de Barcelone. Aujourd’hui, nous fabriquons des prototypes pour plusieurs géants de la téléphonie mobile, avec licence à la clé d’ici au plus tard début 2014. D’autres négociations sont en cours à travers le monde. Ce printemps, nous démarrons notre première ligne de production pilote de composants Wysips Crystal® pour fournir les premiers composants du marché dès 2014."

Votre business model est fondé sur le licensing ; quel est l’intérêt d’une ligne de production pilote ?

"Cette ligne de production pilote Wysips Crystal® démontre deux choses. D’abord, elle valorise nos licences en montrant à nos partenaires et clients comme à tous les acteurs des marchés visés, que notre technologie est industrialisable à des coûts compétitifs. En un mot, elle est transférable dès maintenant aux industriels des semi-conducteurs et des écrans dotés des équipements ad hoc. Ceci est valable pour les téléphones mobiles (1,7 milliards d’unités par an), les tablettes (332 millions vendues dans le monde en 2012), tous les appareils mobiles dotés d’écrans, les montres et le marché extrêmement dynamique des étiquettes électroniques pour la distribution – rien qu’en France, le marché représente plus de 60 millions de ces étiquettes ! Ensuite, aux industriels, aux investisseurs, aux États…, cette ligne démontre qu’il est avantageux d’investir localement, aujourd’hui et pour l’avenir. Équiper 15% du milliard et demi de téléphones mobiles fabriqués chaque année, cela veut dire 200 000 millions de composants, soit 400 emplois, l’équivalent de 100 mégawatts de capacité photovoltaïque : c’est une solution réaliste pour intéresser la filière photovoltaïque, en l’affranchissant du marché de l’électricité, où qu’il soit ! À cela il faut ajouter, le potentiel des autres applications."

Qu’en est-il des marches pour les autres technologies wysips ?

Focus sur la micro-énergie photovoltaïque"Le vitrage photovoltaïque a un avenir radieux devant lui. Dans un bâtiment ou dans n’importe quel moyen de transport doté de vitres, il permettra d’apporter des nouvelles fonctionnalités sans être connecté au réseau électrique. L’énergie sans fil demeure la priorité de la technologie Wysips Glass®. C’est un marché qui sera très concurrentiel sur lequel nous allons nous différencier en visant des niches applicatives. Par exemple, nous allons annoncer d’ici la fin de l’été un partenariat dans le domaine de l’aéronautique. D’ici la fin 2013, nous prévoyons de signer un accord avec un leader international dans le secteur du bâtiment."

"En ce qui concerne la technologie Wysips Cameleon®, nous avons présenté un premier démonstrateur d’un panneau d’affichage de 2 m2 entièrement autonome et développé en collaboration avec le leader Prismaflex, qui vise une mise sur le marché début 2014. Cette première application de Wysips Cameleon® nous ouvre des marchés importants dans le secteur de la signalétique et des façades de bâtiments. Esthétisme et énergie solaire vont désormais de paire."

Le vitrage photovoltaïque, pour le bâtiment comme pour les transports, vous semble-t-il une opportunite pour valoriser cette filiere technologique ?

"En effet ! Et des solutions innovantes comme les nôtres répondent aux enjeux actuels : l’essentielle transition énergétique, la nécessité de rendre le bâtiment neuf mais aussi rénové moins énergivore, voire à énergie positive, la réflexion sur les mobilités vertes mais aussi plus classiquement sur la sécurité du trafic dans les transports. Dans tous ces domaines les marchés se multiplient, dans le monde, en Europe, en France. Ils ont besoin de réponses innovantes, vertes et compétitives comme celles que proposent les technologies de Sunpartner Group."

"Nous ne sommes qu’au début de cette révolution de l’énergie intégrée dans les matériaux et les systèmes. Un vitrage, même photovoltaïque, ça se transporte peu ! C’est un atout majeur de localisation des savoir-faire tant innovants qu’industriels."

Quelles ressources financieres et humaines mobilisez-vous pour soutenir ces perspectives de croissance au niveau mondial ?

"Un mot d’abord sur nos choix technologiques. Volontairement, nos innovations Wysips® utilisent et fonctionnent quelles que soient la technologie même des cellules photovoltaïques : silicium, matériau organique ou CIGS. Ce choix a deux avantages stratégiques. Sur le plan commercial, cela nous permet de proposer une large gamme de solutions technologiques adaptées aux besoins de nos clients. Par ailleurs, les technologies photovoltaïques évoluent en performance et en rendement, et améliorent leurs impacts écologiques. Être indépendant des matériaux photovoltaïques permet donc de construire des road map R&D sur le long terme et de garantir la pérennité de notre technologie à nos clients."

"Ceci posé, sur le plan financier, nous franchissons un cap. Nos premières années de startup ont été financées essentiellement grâce au soutien d’investisseurs publics et privés (plus de 10 millions d’euros de fonds levés en trois ans)."

"Aujourd’hui, suite aux premiers accords de licence et avec les premiers produits mis sur le marché, nous allons pouvoir compter sur des revenus en royalties. Notre objectif, réaliste, est de nous imposer sur les marchés mondiaux et nous visons le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2016."

"Dans cette perspective, nous continuons à déposer des brevets très significatifs (au moins un par mois) et prévoyons de nous adosser à des industriels européens, américains, asiatiques pour passer à la vitesse supérieure. Nous prévoyons d’ouvrir trois bureaux aux États-Unis et en Asie dès 2014 afin d’être plus proche de nos clients et de nos partenaires technologiques ; ceci nécessitera de lever à nouveau des fonds."

"L’autre moteur de notre croissance est le savoir-faire de nos équipes. Notre top management est constitué de cadres supérieurs de grands groupes désireux de mettre leurs compétences au service d’une PME innovante, futur acteur mondial sur ses marchés. En deux ans, nous avons doublé nos effectifs, aujourd’hui de 30 collaborateurs. Nous continuons de recruter en Recherche et Développement et dans les équipes commerciales et marketing. Parmi les critères de recrutement et de motivation de nos équipes : les compétences, bien sûr, mais aussi les valeurs partagées quant à l’innovation énergétique au service du mieux vivre ensemble sur la planète."

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crolles

Bonjour Enerzine agence de pub pour wysips

luxeole

Est-il possible d’équiper les écrans de nos éoliennes communicantes LUXEOLE SKY MEDIA 😉 ?

energiestr

L’idée est séduisante, mais un petit calcul montre (et les essais réalisés par les fabricants de téléphone) que pour charger la batterie d’un smartphone avec du PV il faut le laisser au soleil toute une journée. Or en pratique on le porte sur soi, et quand on le pose on se met rarement en plein soleil. Conclusion : la microgénération est intérressante pour les appareils qui ont une microconsommation (capteur sans fil), mais sur un téléphone c’est plutôt un gadget.

Tech

super, vous venez de découvrir une nouvelle idée de produit. les poches transparentes! il ne s’agit pas forcément de charger, mais déjà de compenser la décharge! si cette solution associée à un super condensateur permet déjà de compenser les états de veille de la majorité des appareil électroniquess ce serait déjà pas mal!

Hach

petit calcul: ils annoncent une puissance de 50W/m² plein soleil. Considérons environ 50cm² pour un smartphone avec une batterie de 2Ah soit 7,6Wh. Le module pv va produire au maximum 0,25W. Il faudra donc environ 30h en plein soleil pour une recharge complète. Disons qu’il faut une semaine dans de très bonnes conditions pour recharger, sans s’en servir bien entendu… Ca va etre dur de ne pas toucher son super smartphone pendant une semaine 😉 Je trouve que c’est un excellant outil pédagogique

fredo

bravo à Sunpartners pour cette com citoyenne, très positive et très pro, c’est un leadership mondial sur un nouveau marché qui s’affirme ici, chapeau! Aux grincheux de service: l’enjeu n’est pas de compenser complètement la consommation mais de “marquer son territoire” comme le pionnier mondial de ce nouveau domaine. Que des français disent “c’est nouveau, c’est pas rentable, trop cher , pas efficace” on connait la musique par coeur. PAs grave Sunpartners se développera ailleurs, mais semble vouloir rester français malgré l’ouverture de ses futurs bureaux à l’étranger. Bravo aussi pour ça. Obtenir 50Wc/m² avec 90% de transparence c’est remarquable., et ça n’est pas figé. On parlait de 90Wc en 2011 avec 50% de transparence.

Herve

Je partage l’avis de enrergiestr. Le smartphone est un mauvais exemple. Ils font ça pour du marketing mais le marché est ailleurs. Il ne faut pas voir ça comme un moyen de produire de l’énergie en volume, mais plutot comme un moyen d’eviter le recours aux piles sur certaines applications d’affichage ou disposer d’energie pour des actionneurs / capteurs montés sur des surfaces vitrées. Par exemple les étiquettes numériques des magasins, Contacteur d’alarme de fenetre,…

Dan1

“Il ne faut pas voir ça comme un moyen de produire de l’énergie en volume, mais plutot comme un moyen d’eviter le recours aux piles sur certaines applications d’affichage” Comme le dit bien Hervé, le microphotovoltaïque est très intéressant pour limiter l’usage, l’usure et le remplacement des piles. Or cela n’est pas de la science fiction et fonctionne très bien depuis des années sur certaines montres ou on ne change plus les piles et ou on a donc plus besoin de les ouvrir avec les problèmes d’étanchéité que cela peut poser.

fredo

L’impact sur le marché des piles pourrait effectivement être important. A titre d’exemple, j’ai acheté voici 17 ans une simple calcultatrice solaire (amorphe) aux Etats Unis qui d’une part fonctionne toujours parfaitement (je n’ai pas eu à me soucier d’exposition particulière à la lumière), et qui d’autre part utilise toujours la même pile sans soucis. C’est bien pratique! J e remarque néanmoins qu’une faible proportion des calculatrices du marché fonctionne au solaire, il y a peut-être un frein culturel (pas le prix en tous cas, le solaire est à isocoût pour les calcultrices). Pour les montres, le solaire pourrait être combiné à d’autres pistes (la très efficace et autonome kinetic de Seiko, voire la très haut de gamme et autonome horloge Atmos à gaz). A vrai dire, je pense qu’on a pas encore pris conscience du nombre d’applications et de la portée de ce que propose Sunpartners.

Dan1

Je ne pense pas qu’il soit utile de combiner les sources pour une montre. La mienne fonctionne au photovoltaïque depuis plus de cinq ans et fonctionne très bien sans aucune faiblesse, même à l’intérieur et en hiver.