Une centrale PV microcristalline raccordée en France

La société Landforse qui s’évertue à revaloriser et à redynamiser des friches a fait, en 2009, l’acquisition des entrepôts SEB à Selongey (21), berceau historique de la cocotte minute.

Ces entrepôts d’une superficie dépassant les 25 000m² sont vides depuis de nombreuses années à l’exception d’un bâtiment occupé par la société Godet Frères, qui demeure au passage le leader dans la corderie française.

"La présence de cette friche inoccupée en entrée de ville, visible de l’autoroute, provoquait pour les habitants et les entreprises un sentiment de perte de vitesse, de déclin" a expliqué Landforse. L’objectif devient alors clair à l’époque : «il faut rénover, moderniser, revitaliser ce site !».

Le problème résidait également dans le type de construction qui date des années 70 et 80 car les bâtiments étaient recouvert d’amiante, qu’il a fallu retirer. Par ailleurs, plutôt que d’opter pour une couverture traditionnelle, Landforse a fait le choix d’intégrer le critère de durabilité dans sa politique de revalorisation et redynamisation en décidant de réaliser une toiture photovoltaïque par l’intermédiaire de sa filiale spécialisée, LF Energie Selongey.

Xavier Azalbert, Gérant de LF Energie Selongey se souvient : « Cette décision avant-gardiste en 2009 représentait un risque certain mais aussi un pari à la hauteur du potentiel du site que Landforse souhaitait relever. »

Conseillé par le cabinet d’ingénierie Solaïs et s’appuyant sur le savoir-faire reconnu de la société SPIE, LF Energie Selongey lance la réalisation de la centrale photovoltaïque microcristalline la plus puissante de France : 1.1 MWc. Cette centrale photovoltaïque intégrée au bâti est composée de 5 945 modules Sharp dont la technologie Microcristalline permet "de tirer le meilleur profit des conditions d’ensoleillement du site".

Couvrant une superficie de près 12 500 m², la centrale photovoltaïque permet de couvrir les besoins énergétiques de plus de 400 foyers et d’éviter, chaque année, l’émission de 528 tonnes de CO².

Articles connexes

4 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lionel_fr

Pour en savoir plus sur la technologie micro-cristalline, je suis allé voir la spec Sharp. Les micro cristaux de silicium permettent de faire de panneaux transparents. En l’occurence les panneaux sont opaques car il y a une “sous-couche” de Si amorphe. D’où un bon rendement dans l’infrarouge et sans doute un meilleur rendement tout court… Malgré un rendement affiché de 8.5% en plein soleil donc mais les docs ne disent jamais le rendement par temps couvert! Les micro cristaux réagissent quant-à-eux aux bandes bleues et vertes comme le Si cristallin en général.. Cela correspons à la radiation solaire directe (sans nuages) Panneau garanti 80% de production à 25ans , fabriqué au Japon. Interressant en cette période où le PV semble connaitre une “poussée de sève” mondiale.

Rice

… Je ne comprends pas trop bien la présentation “technique” de cette centrale. Pour schématiser, le “monocristallin” par l’agencement de ses cristaux de silicium, préférera l’ensoleillement direct et sera bienvenu sur des trackers dans le sud (de l’Espagne) pour être toujours orienté et incliné de manière optimum ; le “polycristallin” est certainement le meilleur compromis pour des latitudes plus nordistes et acceptera aussi bien un soleil direct que diffus (mais pas trop) tout en étant toujours bien orienté et incliné ; quand à l’amorphe ou les hybrides associant des mono ou polycristallin, ils acceptent des orientations et inclinaisons moins strictes et surtout, captent le soleil même diffus. Le coût des modules de ces différentes technologies est donc fonction de leur capacité à produire peu ou prou d’électricité… Aussi, dans le cas évoqué ci-dessus : 1 – 1,1 MW / 5945 panneaux = 185 Wc : Sharp NE FAIT PAS de modules de 185 Wc de puissance dans cette technologie. 2 – 1,1 MW / 12500 m2 = 88 Wc/m2 : un panneau couche mince de type NA-F128, mesure 1.41m x 1.01m, soit 1,42 m2 pour 128 Wc ; cela irait a peu près pour une puissance surfacique de 90 Wc / m2. Par contre, quel intérêt d’une pareille technologie en toiture ? On peut supposer que ce chantier bénéficie d’un prix de rachat pré-moratoire à 0,60 € / kWh produit… Il vaut donc mieux mettre des modules mono ou polycristallin, dont les rendements au m2 sont très nettement supérieurs (et la rentabilité de l’affaire aussi !!!). Si quelqu’un à qq infos pour nous éclaircir sur ces chiffres (apparemment) contradictoires.

Lionel_fr

J’acquiesce religieusement sur les flux financiers auxquels je ne connais pas grand ghose. En revanche, je ne pense pas que les rendements du cristallin soient meilleurs (d’après google maps ça se passe vers Dijon) Voici mon explication basée sur la théorie car je n’ai que quelques watts de polycristallin pour tester.. Le Si cristallin convertit le rayonnement situé en haut du spectre visible et le proche ultra-violet : ces fréquences sont très énergétiques d’où les bons rendements “sur le papier” La nécessité de les orienter provient surtout de leur “trainée” càd que plus l’ombre portée est grande , plus ils auront capté de radiation.. Mal orienté, leur ombre diminue et l’energie également car ils ne travaillent que sur la radiation directe. Le problème est que les rayons bleus ne traversent pas les nuages, et ne sont presque jamais réfléchis par les objets. Bref le seul scénario favorable est un ciel bleu et un panneau offrant une trainée maximum. Au moindre obstacle leur production chute drastiquement (facteur 10 à 40 au premier nuage) En revanche les couches minces de Si amrophe convertissent les fréquences de basse énergie situées en bas du spectre – rouge et proche infra-rouge dont les propriétés sont très différentes. Elles sont moins sensibles aux nuages et ont tendance à être réfléchies et répercutés par les objets chauds (qui émettent un rayonnement IR) Le résultat dans une région nuageuse est que le panneau amorphe aura un rendement très supérieur à son équivalent cristallin. Par exemple le cristallin aura un facteur de charge de 3% là où l’amorphe aura 40%, d’où une meilleure production in fine Voilà pourquoi je pense que l’amorphe est un bon choix en attendant les technologies hybrides qui répondent à des bandes passantes plus larges mais sont encore chères.

Rice

… Lorsque l’on fait des simulations de productions avec les divers logiciels du commerce, on s’apperçoit que l’amorphe ne présente que aucun intérêt sous nos latitudes. Le rapport “prix au Wc / production” le condamne à des usages spécifiques et donc limités (il supporte un peu toutes les orientations et accepte des inclinaisons… horizontales >>> c’est d’ailleurs le produit par excellence pour les toitures d’entrepot à très faible pente). De plus, les différents fabricants sont incapable de fournir des productions “historiques”. D’une part, parce qu’il y a peu d’installations BPIV en amorphe, et que d’autre part, il n’est pas sûr que la fourniture de ces statistiques plaide en leur faveur. La rupture technologique, s’il doit y en avoir une, se fera probablement sur l’amélioration du prix au Wc et non pas sur l’amélioration de la performance : le consommateur final recherche le meilleur rapport “prix au Wc/m2”, et pour l’instant c’est le silicium poly ou mono (et les spectaculaires augmentations de capacité des fondeurs et fabricants de wafer et cellules, en sont la cause directe).