Plus d’énergie pour des éoliennes plus espacées

Alors que des parcs éoliens de grande taille sont en construction partout sur la planète, les opérateurs eux sont toujours à la recherche du meilleurs moyen de les disposer "spatialement" dans un endroit donné.

Aussi, pour aider à orienter les propriétaires de parcs éoliens dans la bonne direction, le professeur Charles Meneveau, spécialiste de la mécanique des fluides à l’université de Johns Hopkins a mis au point une nouvelle formule par laquelle un espacement optimal pourrait être obtenu entre les turbines dans un parc éolien.

"Je crois que nos résultats sont assez fiables", a déclaré le Pr. Meneveau. "Ils indiquent que les grands opérateurs de parcs éoliens vont devoir espacer davantage leurs turbines entre elles."

Les centrales éoliennes les plus récentes qui peuvent être installées à terre ou en offshore utilisent généralement des turbines d’un diamètre de rotor d’environ 90 mètres. Actuellement, les éoliennes situées dans ces grands parcs sont espacées à environ 7 diamètres de rotor, l’une de l’autre. Le modèle développé suggère que le placement des éoliennes soit deux fois plus éloignées que dans les schémas actuels de production d’énergie (soit environ 15 fois le diamètre du rotor).

Plus d'énergie pour des éoliennes plus espacées

Cette étude a son importance car les parcs éoliens de grande puissance – composés de centaines voire de milliers de turbines – sont prévus ou déjà en service dans l’ouest des États-Unis, en Europe et en Chine. "Les dernières expériences montrent qu’elles produisent moins d’énergie que prévu", a déclaré le Pr. Meneveau. "Certains de ces projets sont sous-performants."

Il apparait que l’énergie générée dans un grand parc d’éoliennes a moins à voir avec les vents horizontaux et demeurerait en fait plus dépendant des vents forts que des turbulences atmosphériques créées de bas en haut par les turbines. En utilisant les observations recueillies à partir de simulations informatiques ainsi que des expériences en soufflerie, ils ont déterminé que, dans un espacement correct, les turbines modifiaient le paysage de manière à créer des turbulences, remuant l’air et contribuant à attirer plus d’énergie cinétique en altitudes hautes.

Plus d'énergie pour des éoliennes plus espacées

Les expériences ont été menées dans le tunnel à vent de Johns Hopkins, qui utilise un grand ventilateur pour produire du courant d’air. Avant son entrée dans la zone d’essai, l’air passe à travers une "grille active", un rideau de plaques perforées qui tournent de manière aléatoire et créer des turbulences alors que l’air se déplaçant à travers le tunnel se rapproche davantage des conditions de vent de la vie réelle.

Les courants d’air dans le tunnel passer ensuite à travers une série de 3 petits modèles de pale montés au sommet des mâts, imitant un groupe d’éoliennes. Les données concernant l’interaction des courants d’air et des modèles de turbines sont recueillies à l’aide d’une procédure de mesure des particules appelée : image vélocimétrique à particule, en stéréo, qui exige deux caméras en haute résolution, de la fumée et des impulsions laser.

"D’autres recherches sont encore nécessaires", a conclu le Pr. Meneveau, "pour apprendre si la variation des températures peut également affecter la production d’énergie sur de parcs éoliens de grande taille."

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Claudio

Etant donné la tendance récente en Europe au basculement vers une situation de NOA- plus fréquente , dans le nord de l’Europe , les éoliennes sont moins productives que prévu ( en Allemagne et en Angleterre par exemple ) . Par contre en Espagne les dépressions sont plus fréquentes à cause de cette situation , et la production des éoliennes y est plus importante que prévu . Il n’y a donc pas que l’espacement entre les éoliennes . Les Allemands et les Anglais qui se plaignent d’un manque de production éolienne par rapport à ce qui était prévu par les études préalables devraient aussi étudier le basculement NOA+ / NOA- qui ne leur a pas été favorable depuis 3 ans . cordialement .

Devoirdereserve

Cher Claudio,  auriez-vous la gentillesse de vulgariser et détailler un peu votre propos ? C’est quoi NOA+/NOA- ? Pourquoi ça a changé ces 3 dernières années ?

Pastilleverte

2 fois plus espacés + éloignement de la première habitation d’au moins 500m (en France) ==> quasiment plus d’éoliennes sur terre ? (sauf à couvrir les montagnes de ces charmants engins ?) Un bon point pour l’éolien off shore (à condition qd’être hors de vue à l’horizon) ? Je crois qu’en anglais c’est plutôt NAO (North Atantic Oscillation), une variabilité climatique naturelle avec des cycles décennaux, voire pluri décennaux. Ces variations expliquent très bien les grands basculements de températures (par exemple les vagues de froid de fin novembre et décembre, où l’air polaire nous est parvenu, alors qu’en phase inverse, il se dirige plutôt vers le Canada, explication un peu simplifié, mais “l’esprit” y est à défaut de la “lettre”).

marcob12

Il parle de l’oscillation nord-atlantique (voir ici par ex) des courants atmosphériques qui modifie effectivement le régime des vents moyens. Les vidéos de bas de page sont parlantes sur l’intensité/direction des vents.

Lol

Ce qui montre que l’éolien n’a pas sa place en France, où l’habitat est très dispersé. ou alors il faudra exproprier les ruraux qui dérangent les intérêts des promoteurs. De toute façon, ils sont peu nombreux et ne savent pas se défendre…pourquoi se priver !

Mamouth

à Lol : mais quel raccourci vous faites !