La fin du monopole d’EDF mal connue des Français

La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a commandé à l’IFOP un sondage portant sur les perceptions liées à l’électricité et sur l’acceptation par les Français de la mise en place de nouveaux types de compteur électrique.

Les interviews ont eu lieu du 3 au 4 septembre 2009 par téléphone au domicile de 1007 personnes interrogées et représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les résultats de l’étude son décrits ci-dessous :

Une majorité des personnes interrogées déclare connaître le montant mensuel de sa facture d’électricité, même si la méconnaissance relative du coût de cette énergie n’est pas négligeable. Selon celles-ci, le montant moyen de la facture mensuel d’électricité d’un foyer français s’élève à 77 euros, soit un montant supérieur au montant réellement observé (de l’ordre de 50 euros).

Cet écart traduit certainement une surévaluation du montant effectif de l’électricité même si d’autres facteurs peuvent être avancés comme la non-prise en compte des résidences secondaires dans le cadre de cette enquête ou la mensualisation des factures sur dix mois (les interviewés surévaluant donc leur facture réelle en citant le montant de leur mensualité).

Les connaissances des Français sur l’électricité se révèlent parfois lacunaires, même si certaines vérités sont bien connues, à l’exemple du recours à l’importation d’électricité (81%) ou dans une moindre mesure, de l’acheminement de l’électricité par ERDF quel que soit le fournisseur (68%). En revanche, les deux tiers des Français (66%) jugent encore qu’EDF détient le monopole de la production et de la commercialisation d’électricité. En outre, une majorité d’entre eux croit que l’on peut stocker l’électricité (57%). Le décalage le plus important entre l’opinion et la réalité touche cependant au prix de l’électricité : 78% des Français estiment que l’assertion selon laquelle le prix du kilowatt heure a diminué depuis vingt ans est fausse alors qu’elle est vraie.

67% des Français considèrent que l’ouverture des marchés de l’énergie à la concurrence constitue une bonne chose
, cette légitimité étant encore davantage marquée chez les jeunes (75% parmi les 18-24 ans). Néanmoins, seule une faible minorité d’interviewés a effectivement changé de fournisseur (4%) ou déclare avoir l’intention de le faire (8%).

Une très large majorité des Français (86%) déclare maîtriser sa consommation d’électricité, et ceci, avant tout pour faire des économies. Moins consommer pour préserver les ressources d’énergie ou pour réduire les émissions de gaz à effet de serre demeure une finalité minoritaire au sein de l’opinion, bien que les jeunes ou les catégories socioprofessionnelles supérieures se montrent plus sensibles à ces pratiques. Éteindre les lumières en quittant une pièce (94%), éviter de laisser les appareils en veille (78%) ou acheter des appareils à faible consommation (65%) apparaissent comme les actions les plus largement pratiquées pour maîtriser sa consommation. La maîtrise de la consommation ne passe que rarement par la surveillance du compteur (15%) bien que 54% des Français surveillent leur consommation d’électricité régulièrement ou de temps en temps.

Les personnes interrogées jugent très positivement les qualités des compteurs électriques évolués, et plus particulièrement la meilleure maîtrise de la consommation qu’ils permettent (67% des Français jugeant qu’il s’agit d’une « très bonne chose »). L’amélioration de la précision de la facture, qui ne serait plus basée sur une estimation mais sur la consommation réelle, s’avère également largement appréciée (64%), ainsi que la possibilité de faire varier la consommation en fonction des tarifs des heures creuses (61%). Dans une moindre mesure, les interviewés reconnaissent également largement comme une qualité la possibilité de connaître les émissions de gaz à effet de serre découlant de leur consommation électrique (52%).

De fait, la maîtrise de la consommation d’électricité apparaît comme la première attente formulée à l’égard des compteurs électriques évolués (35% de citations), avant la possibilité de bénéficier d’offres adaptées au profil de consommation (25%) ou la facturation basée sur la consommation réelle (25%).

Au final, la légitimité des compteurs électriques évolués est patente dans l’opinion : 83% des Français se montrent favorables à leur mise en place, les plus jeunes apparaissant les plus enthousiastes (92% parmi les 18-24 ans).

         

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Occitan

“67% des Français considèrent que l’ouverture des marchés de l’énergie à la concurrence constitue une bonne chose, mais seule une faible minorité d’interviewés a effectivement changé de fournisseur (4%) ou déclare avoir l’intention de le faire (8%).” L’ouverture du marché c’est bien mais… chez les autres.

fredo

Ce sondage est interessant mais limité dans son intérêt par la part des particuliers dans la consommation d’électricité en France, part d’environ 1/3. Quid des professionnels, qui représentent environ 2/3? Et ajouter dans le sondage une partie sur la modularité des tarifs laisse perplexe. J’y vois un ballon d’essai pour faire accepter de payer plus cher le kwh, en commençant par les heures de pointe.

zelectron

Il me semble qu’une projection du devenir d’EDF à 50 ou 100 ans d’ici sans modifications majeures des conditions économiques en vigueur aujoud’hui montrerai que 90 à 95% du marché français serait tenu directement ou indirectement par l’intermédiaire de filiales ad hoc. Aucune PME/PMI ne pourra avant longtemps lutter, d’autant que les coups tordus ou prévarications sont des armes faciles à manipuler par ce genre de puissance qui se croit au dessus des lois.

Dan1

Il me semble illusoire d’attendre de l’ouverture du marché de l’électricité et du démantèlement des monopoles d’Etat, un accès plus important des PME-PMI à ce même marché de l’électricité. Au niveau européen, on va peut être passer des monopoles au marché ouvert, mais en finale opn retrouvera 4 ou 5 grands groupes éventuellement totalement privés (dont EDF internationalisé) qui se partageront le gâteau selon des principes commerciaux moins régulés et qui laisseront les miettes aux petit producteurs. Qu’est qui aura changé pour les PME-PMI, seront-elles mieux traitées ? Le consommateur paiera plus cher son électricité et les bénéfices des entreprises ne reviendront que beaucoup plus partiellement au citoyen via les taxes et impôts. La main mise ne sera plus le fait des monopoles mais des grandes entreprises du système libérale. Nul besoin d’être au dessus des lois, au contraire, il suffit de laisser faire le système en jouant précisément avec les lois et directives européennes.