L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un outil précieux pour le diagnostic de nombreuses pathologies, allant des maladies hépatiques aux tumeurs cérébrales. Les patients doivent toutefois rester parfaitement immobiles pendant l’examen pour éviter de compromettre la qualité des images obtenues.
Un nouveau dispositif prototype pourrait révolutionner cette procédure en détectant les mouvements du patient et en interrompant l’examen en temps réel, améliorant ainsi l’expérience pour les patients et les techniciens.
Lors d’un examen IRM, le patient doit rester totalement immobile pendant plusieurs minutes consécutives. En effet, le moindre mouvement peut générer des «artéfacts de mouvement» qui floutent l’image finale. Pour garantir une image nette, il est essentiel d’identifier tout mouvement du patient dès qu’il se produit, permettant ainsi l’interruption de l’examen et la réalisation d’une nouvelle acquisition par le technicien.
Le suivi des mouvements pourrait être réalisé à l’aide de capteurs intégrés à la table d’IRM. Les matériaux magnétiques ne peuvent pas être utilisés car les métaux interfèrent avec la technologie IRM elle-même.
Une technologie particulièrement adaptée à cette situation unique, et qui évite le recours à des composants métalliques ou magnétiques, est le nanogénérateur triboélectrique (TENG). Le TENG s’auto-alimente en utilisant l’électricité statique générée par le frottement entre des polymères.
Li Tao, Zhiyi Wu et leurs collègues ont conçu un capteur basé sur le TENG qui peut être intégré à une machine IRM pour aider à prévenir les artéfacts de mouvement. L’équipe a créé le TENG en intercalant deux couches de film plastique peint avec de l’encre conductrice à base de graphite autour d’une couche centrale de silicone. Les matériaux ont été spécifiquement choisis pour ne pas interférer avec l’examen IRM.
Lors des tests, lorsqu’une personne tournait la tête d’un côté à l’autre ou la soulevait de la table, le capteur détectait ces mouvements et transmettait un signal à un ordinateur. Une alerte sonore retentissait alors, une fenêtre contextuelle apparaissait sur l’écran de l’ordinateur du technicien et l’examen IRM s’interrompait.
Selon les chercheurs, ce travail pourrait contribuer à rendre les examens IRM plus efficaces et moins frustrants pour les patients et les techniciens, en produisant de meilleures images lors d’une seule procédure. Le dispositif prototype décrit dans ACS Sensors ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour améliorer le diagnostic et le suivi des patients, tout en optimisant le déroulement des examens IRM.
Légende illustration : Ce capteur auto-alimenté (entouré en jaune) fixé à l’appui-tête d’un appareil d’IRM pourrait contribuer à rendre la collecte d’images plus efficace en détectant les mouvements du patient en temps réel.
Article : « Flexible Sensor for Real-Time Monitoring of Motion Artifacts in Magnetic Resonance Imaging » – DOI: 10.1021/acssensors.4c00319