Climat : 75 pays prennent des engagements d’ici 2020

Au moins 75 pays émettant plus de 80% des gaz à effet de serre sur notre planète se sont engagés à les réduire ou à en limiter la croissance d’ici à 2020, selon une déclaration de l’ONU intervenue mercredi.

C’est la première fois qu’un document officiel provenant des Nations-Unies est publié dans le cadre de l’accord de Copenhague. Lors du sommet de Copenhague en décembre dernier, une vingtaine de chefs d’Etat s’étaient mis d’accord sur l’objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète, sans pour autant s’engager clairement sur les moyens d’y parvenir.

De plus, 111 pays plus l’Union européenne "ont indiqué qu’ils soutenaient l’accord", précise le secrétariat de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques (UNFCCC) dans un communiqué.

"Il est clair que si les engagements sur la table représentent un pas en avant important (…), ils ne suffiront pas à limiter le réchauffement à deux degrés", a cependant reconnu Yvo de Boer, secrétaire exécutif de l’UNFCCC qui compte 194 pays-membres.

L’accord de Copenhague prévoit une aide pour les plus vulnérables de 30 milliards de dollars sur les trois prochaines années (2010 à 2012), avant d’atteindre la somme de 100 milliards de dollars d’ici à 2020.

            

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marcob12

Le problème numéro 1 à court terme (moins de 50 ans) n’est très probablement pas le climat, mais on ne peut que se féliciter de toute démarche visant à diminuer l’utilisation des combustibles fossiles. La modération dans cette démarche est surréaliste, sachant que le “peak-oil” (ou la perception des acteurs économiques de son imminence) a bien plus de chance de ravager nos sociétés d’ici 15/20 ans, que la hausse des GES… L’objectif ne fait aucun doute, mais le discrédit qui risque de toucher les cassandres à de bonnes chances de nous le faire oublier à nos dépends. Nous pourrions sortir péniblement d’une crise majeure pour nous enfoncer dans une autre, nul besoin d’une grande expertise pour l’imaginer. Certes nous mettons en oeuvre les recherches pour basculer dans une autre ère énergétique et de transports. Mais on s’y prend bien tard vu l’inertie collossale des systèmes en place et le coût économique des transformations non anticipées. Nous allons voir sur les 20 ans à venir si les températures globales piquent un peu du nez, restent en plateau ou continuent leur ascension. Comme les deux premières hypothèses ne sont pas improbables, on gagnerait à parler un peu plus de notre “deuxième cartouche” pour éviter un massacre non climatique mais économique.

michel123

Les produits carbonnés ont malheureusement de beaux jours devant eux. Le charbon en pleine croissance est transformable (au prix de lourdes pertes énergétiques) en produits pétroliers (cela se fait déja en afrique du sud) Le gaz est déjà transformé en produits pétroliers (gtl) Le pétrole issu des sables bitumineux dont l’extraction est un véritable désastre écologique est devenue rentable à cause de l’augmentation du pétrole conventionnel. Rien qu’avec ces trois sources d’énergie sale , les pic oil est reporté de plusieurs dizaines d’années ; Ce que nous entendons par pic oil ne concerne que le pétrole conventionnel qui va certes atteindre son pic dans les 5 ans qui viennent. Par contre le taux de co2 est loin d’avoir atteint son pic ,son augmentation ne fait que s’accélérer , nous avons dépassé depuis les années 1860 le taux maximum de 280 ppm qui n’avait jamais été atteint depuis 2 millions d’années , nous atteindrons d’ici moins de 10 ans le taux de 400 ppm qui fut atteint il y a 3 millions d’années avec des températures MOYENNES de 4 à 5°supèrieures aux nôtres , Evidemment l’énorme inertie thermique de la planète fait que nous ne constaterons la hausse que lorsqu’il sera trop tard , car le co2 est dans l’atmosphère pour un minimum de 150 ans et encore lorsque la pompe naturelle à carbone (forêt , ocean ) marchait normalement ce qui n’est plus le cas . En gros si dans les 20 ans qui viennent , les décisions de nos politiques n’ont pas réussi à stopper l’irrémédiable augmentation de nos 3 principaux gaz à effet de serre il n’y aura plus rien à faire . Bonne chance à nos petits enfants .

Pastilleverte

et puisque le CO2 stagne, paraît-il 150 ans dans l’atmosphère, c’est vraiment pas la peine de faire semblant d’en arrêter la croissance. NB il fut un temps très récent à l’échelle géologique (quelques dizaines de millions d’années) où une période glaciaire a eu lieu avec des concentrations de CO2 bien supérieure aux taux actuels, qui restent historiquement bas à l’échelle géologique, et une autre , bien plus chaude et avec des concentrations de CO2 6 à 7 fois supérieure, où la vie explosait sur la Terre (certes sans cette sous espéce d’homo sapiens)

Denlaf.

Ce n’est pas suffisamment contraignant, mais c’est un bon départ (un peu tardif). Cependant, il faudra faire plus d’efforts. Si on veut limiter l’augmentation de la température moyenne de la planète à 2 dedrés Celsius d’ici 2050, incluant l’augmentation de 0,8 degré Celsius déjà constatée, il faudra parvenir à une réduction de 80% de nos émissions de GES dans l’atmosphère terrestre. Soit dit en passant, michel 123 et marcob 12, il ne faut pas attendre 20 ans. Les bonnes décisions devront être prises et mises en application au cours des 10 prochaines années, c’est là que tout va se jouer. J’ai publié des articles concernant cette problématique sur http://www.denis-laforme.over-blog.com . C’est complémentaire à vos commentaires.

christian

Euh… De quoi parlez-vous ? Je crains le pire…

marcob12

Sans avoir les pieds dans l’eau. “réduire (de quelques % peut-être) ou limiter la croissance ” (des émisiions de GES) équivaut à réduire à la marge ou augmenter le moins possible notre consommation d’hydrocarbures. Avec un tel volontarisme ou est bien partis pour éviter le cambouis… Notre civilisation entière a été basé sur la valorisation de ressources énergétiques faciles d’accès et à retour sur investissement énergétique frôlant le 100/1. On extrayait 100 tonnes de charbon ou de pétrole et on pouvait considérer comme “négligeable” les dépenses énergétiques avant le consommateur final. Aujourd’hui on a des EROI déclinant pour les sources conventionnelles et passables pour les “non-conventionnelles”. Nous allons donc inéluctablement vers une crise énergétique en incluant dans notre mix des sources bien moins énergétiques au final. Transformer le charbon nécessite des ressources en H2 (donc eau et énergie) substantielles et n’est pas très malin, mais transformer le gaz est carrément discutable vu que des automobiles roulant au gaz existent déjà (pertes énergétiques minimales). Par ailleurs on sait que le problème des pétroles non-conventionnels n’est pas le volume de ressources (il est là) mais la rapidité de mise sur le marché de ceux-ci (énormes besoins en chaleur et eau, par ex). Si la production conventionnelle décline et la consommation augmente, les non- conventionnels ne pourront suivre, d’où un inévitable scénario avec des prix inédits à l’horizon. La théorie “peakiste” (deuxième cartouche) me paraît plus soutenable à échéance de 10/20 ans pour motiver les troupes et décarboner nos économies (tous nos coûts exploseraient  partout avec un pétrole à 200/300 $/baril) que la théorie climatique (1ère cartouche par la médiatisation collossale qu’elle connait, en vain d’ailleurs) dans notre chasse aux émissions de GES.

Sicetaitsimple

On en parle souvent, et je pense que nous partageons avec Marcob le même point de vue: le CO2 est peut-être un problème, certainement même, mais le principal problème c’est la ressource limitée en combustibles fossiles qui va forcément nous péter au nez et entrainer si rien ne se fait des désordres économiques bien plus important et à plus court terme que le CO2. Je répète les chiffres très simples, faciles à retenir, qui résument tout: aujourd’hui env. 6 Mds d’humains qui consomment par an  1,5TEP/pipe, demain ( 2050) env. 9Mds d’humains qui si ils rejoignent le standard actuel européen ( qui est loin d’être le plus gourmand), consommeront 4TEP/pipe. – 9 contre 36GTEP, consommation d’energie multipliée par 4! Si c’est majoritairement à base de combustibles fossiles, je vous laisse imaginer les horreurs économiques et politiques qui vont aller avec. Bref, concentrons nous d’abord sur l’indépendance énergétique ( qui passe par la MDE, les renouvelables, le nucléaire,…) à l’échelle de chacun des pays pour se mettre le plus à l’abri possible du choc, le CO2 dans tous les cas va suivre. Ca vaut aussi dire arrêtons de rêver que les gens qui ont du charbon ( ou du lignite) sous leurs pieds vont arrêter de l’exploiter pour faire plaisir à leurs voisins…

christian

Je suis d’accord avec votre métaphore du fusil à deux coups, même si je préfère celle du marteau et de l’enclume. A lire : JM Jancovici dit exactement cela.