Des cerveaux d’insectes aux robots autonomes

Des cerveaux d'insectes aux robots autonomes

Les insectes, avec leur cerveau minuscule, nous offrent des leçons précieuses sur l’efficacité et la navigation. Ces types de créature vont même jusqu’à inspirer des scientifiques dans le domaine de la robotique et de l’informatique écoénergétique.

Les insectes, malgré leur cerveau de la taille d’une tête d’épingle, accomplissent des prouesses de navigation remarquables. Ils évitent les obstacles et se faufilent à travers de petites ouvertures avec une aisance déconcertante. La clé de cette capacité réside dans leur traitement de l’information visuelle, adaptant leur comportement pour simplifier les problèmes complexes.

Elisabetta Chicca, physicienne à l’Université de Groningen, a démontré comment cette compréhension du cerveau des insectes peut nous guider vers une informatique plus écoénergétique. Ses recherches ont abouti à la création d’un robot qui imite le comportement navigational des insectes, comme publié dans Nature Communications.

Des cerveaux sur roues

La recherche d’Elisabetta Chicca, en collaboration avec le neurobiologiste Martin Egelhaaf de l’Université de Bielefeld, a abouti au développement d’un modèle de l’activité neuronale des insectes et d’un petit robot qui utilise ce modèle pour naviguer. Ce robot, capable de se déplacer dans des environnements complexes, illustre le potentiel d’appliquer les principes computationnels des insectes à la robotique.

Le modèle de Thorben Schoepe, étudiant en doctorat sous la supervision de Chicca, repose sur un principe fondamental : toujours se diriger vers la zone présentant le moins de mouvement apparent. Cette approche permet au robot de naviguer efficacement, imitant le comportement des insectes dans divers environnements.

a-c Résultats simulés de centrage de couloir normalisés sur la largeur du couloir augmentant de (a à c). La légende indique la largeur du couloir en u.a. d-g Résultats de l’expérience de centrage de couloir dans le monde réel à partir de l’installation présentée dans la figure supplémentaire 11. d Trajectoires de mouvement du robot pour dix passages dans un couloir étroit se déplaçant de gauche à droite. Les points et les lignes indiquent le centre de masse du robot. La zone bleue représente l’ensemble de la zone couverte par le robot d’une largeur d’environ 20 cm pour les dix passages. La fréquence d’occurrence augmente du bleu foncé au bleu clair. e Trajectoires du robot pour dix passages dans un couloir large. f Expérience de contrôle. Trajectoires du robot dans un couloir large sans entrée visuelle. g Activité des pics dans le réseau d’évitement des obstacles du robot pendant un exemple de parcours dans le couloir étroit. Les pics TDE indiquent les murs et les pics WTA indiquent le prochain virage de l’agent robotique.

Vers une informatique plus efficiente

La capacité de navigation du robot dans un environnement réaliste offre un aperçu précieux de la manière dont les insectes accomplissent leurs tâches de manière efficiente. Chicca souligne l’importance de cette efficacité, souvent négligée dans la robotique moderne. Elle envisage d’incorporer ce comportement spécifique des insectes dans une puce informatique, promettant une avancée vers des technologies plus petites et plus écoénergétiques.

En synthèse

Les recherches sur la navigation des insectes ouvrent la voie à des innovations significatives dans le domaine de la robotique et de l’informatique, promettant des technologies plus efficientes et écoénergétiques. L’approche inspirée par les insectes, alliant simplicité et efficacité, pourrait révolutionner notre manière de concevoir les systèmes informatiques et robotiques de demain.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce qui rend la navigation des insectes si efficace ?

Les insectes utilisent l’information visuelle de manière optimale pour simplifier la navigation dans des environnements complexes, ajustant leur comportement pour gérer les limitations de leur cerveau.

Comment le robot imite-t-il le comportement des insectes ?

Le robot développé suit un modèle basé sur l’activité neuronale des insectes, se dirigeant toujours vers les zones de moindre mouvement apparent pour naviguer efficacement.

Quel est le principal avantage de cette recherche ?

Cette recherche offre des perspectives pour développer des technologies robotiques et informatiques plus petites, plus simples et plus écoénergétiques.

Comment cette étude contribue-t-elle à l’informatique écoénergétique ?

En imitant le comportement efficient des insectes, il est possible de concevoir des puces informatiques spécifiques qui consomment moins d’énergie.

Quelles sont les implications futures de ces découvertes ?

Les principes découverts pourraient être appliqués à une large gamme de technologies, menant à des avancées significatives dans la conception de systèmes écoénergétiques.

Références

Article : “Finding the gap: neuromorphic motion-vision in dense environments” – DOI: s41467-024-45063-y

Légende illustration : Un robot construit par Elisabetta Chicca et Thorben Schoepe, tous deux de l’université de Groningue, pour tester leur modèle de navigation des insectes. Le robot est placé dans un couloir dont les côtés sont couverts d’empreintes aléatoires. (Image : Leoni von Ristok)

[ Rédaction ]

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