Des fours solaires pour enrayer le déboisement

Les forêts de Madagascar sont menacées de disparition. Avant la colonisation, Madagascar était couverte de 90% de forêt vierge. Aujourd’hui, cette forêt primaire a perdu 9/10e de sa surface, ce qui entraîne une désertification croissante du sud du pays.

La principale cause de cette désertification réside dans l’utilisation du charbon de bois à des fins domestiques. Près de 80% du bois récolté sont en effet utilisés pour produire de l’énergie et fabriquer le charbon de bois nécessaire à la cuisson des aliments. Une famille malgache emploie 3 Kg de charbon de bois par jour, ce qui équivaut à 30 Kg de bois! Conséquence: chaque année ce sont 300.000 ares de forêt qui disparaissent.

Après une absence de 25 ans de Madagascar où elle avait travaillé dans le domaine de l’aide au développement, c’est le triste constat fait par l’ONG suisse Regula Ochsner qui a décidé de lancer un projet de fours solaires sur l’île.

Tout commence en 2000 par l’envoi d’un conteneur rempli de 500 fours solaires, destinés à la région de Tuléar, située dans le sud du pays. Un an après, le premier four solaire de fabrication malgache voyait le jour. L’atelier malgache fut réellement créé en 2004. Il est équipé d’installations photovoltaïques ainsi que d’une éolienne qui lui permet de générer sa propre électricité verte. Un deuxième centre fut créé deux ans plus tard à Ejeda, deux autres sont encore à l’état de projet.

Sur place, l’ADES (Association pour le développement de l’énergie solaire) emploie en permanence 13 personnes. Grâce aux démonstrations organisées dans les villages, mais aussi aux reportages radio ou télévisés, le projet se répand.

En 2005, l’association avait livré près de 1.500 fours solaires. 500 fours solaires permettent d’économiser 5,5 tonnes de bois, de réduire les émissions de CO2, de préserver la santé de la population et la nature exceptionnelle de l’île qui est également à la base du tourisme qui se développe à Madagascar.

Grâce aux dons privés qui financent cette action, un four ne coûte « que » 18 euros à une famille alors qu’il coûte 55 euros à fabriquer. Son amortissement se fait donc en six mois. A plus long terme, l’ADES souhaite également inciter la population et le gouvernement à se tourner vers des installations solaires et des éoliennes pour la production d’électricité dans le sud de l’île. De belles ambitions qui doivent avant tout convaincre les acteurs locaux pour se concrétiser.

Plus d’infos :
Association pour le développement de l’énergie solaire Suisse-Madagascar

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