La compagnie Global Bioenergies récemment côtée sur le marché Alternext à la bourse de Paris a annoncé avoir converti des ressources végétales en isobutène gazeux, puis secondairement en carburants liquides similaires à ceux extraits du pétrole.
Ce mélange de carburants ressemble à du pétrole léger, et peut être qualifié de "pétrole renouvelable".
Le gaz isobutène est une des principales briques élémentaires de la pétrochimie. 15 millions de tonnes d’isobutène sont produites chaque année à partir de pétrole, et sont utilisées pour produire des carburants, des plastiques et des caoutchoucs.
Global Bioenergies a développé et industrialisé un procédé de biologie synthétique capable de produire de l’isobutène de façon alternative, à partir de sucre, de céréales, ou de déchets agricoles ou forestiers.
Pour la première fois, un lot d’isobutène produit et purifié sur le site d’ARD à Pomacle-Bazancourt près de Reims, a été convoyé en containers pressurisés à l’Institut Fraunhofer sur le site de la raffinerie de Leuna, près de Leipzig en Allemagne.
Ce lot y a été traité par une unité de catalyse reflétant le procédé industriel permettant d’enchaîner les molécules d’isobutène entre elles. Il a pu être produit un mélange composé d’isooctane (par enchaînement de deux molécules), d’isododécane (trois molécules), d’isocétane (quatre molécules), ainsi que des enchaînements de plus grande taille. Ces composés sont associés à des marchés importants :
– L’isooctane constitue le carburant-étalon pour les moteurs à essence et correspond à du «super 100» quand on l’utilise pur.
– L’isododécane est l’une des très rares molécules bio-sourcées susceptible de convenir comme carburant d’aviation ; son homologation comme "bio-kérosène" est en cours aux Etats-Unis.
– L’isocétane est un carburant lourd qui peut s’utiliser comme additif dans les moteurs diesel.
– Les chaînes moléculaires de taille encore plus élevée servent dans la fabrication des lubrifiants industriels.
"La fermentation industrielle d’un gaz tel que l’isobutène présente de nombreux avantages, qui se traduisent par des coûts d’exploitation réduits. Nous sommes maintenant parvenus à intégrer cette fermentation avec la conversion du gaz en un liquide qui ne contient que des hydrocarbures et ressemble à du pétrole léger. L’enjeu sera maintenant d’arriver à en séparer les différents composants. Obtenir de l’isooctane de haute pureté est l’un des objectifs prioritaires de notre alliance avec Audi" a déclaré Rick Bockrath, Vice-Président pour le génie chimique de Global Bioenergies.
Et Marc Delcourt, P-DG de Global Bioenergies, de conclure : "Notre procédé intégré nous permet désormais de convertir des végétaux en hydrocarbures liquides en seulement quelques jours, au lieu d’ères géologiques longues de plusieurs millions d’années. En nous alliant avec des exploitants agricoles, tel par exemple Cristal Union déjà présent à notre capital, ce procédé nous donnera accès à un gisement potentiellement illimité de ‘pétrole renouvelable’. Global Bioenergies contribue par son innovation de rupture à accroître les capacités d’approvisionnement en énergie des populations humaines tout en contrecarrant le réchauffement de l’atmosphère."
Global Bioenergies a également annoncé la mise en chantier en Allemagne d’un démonstrateur industriel ayant une capacité de production de 100 tonnes par an, ultime étape avant l’exploitation commerciale à grande échelle.
Un coup d’accélérateur dans la course aux terres arables?
Ce que Global Bioenergies veut faire passer pour de l’innovation, c’est le fait de fabriquer un carburant utilisable dans les moteurs à partir de végétaux. Ils utilisent pour cela un procédé de fermentation long et coûteux qui n’a aucune chance de devenir compétitif avec le prix actuel du pétrole. D’autres agriculteurs-chimistes peut-être moins au fait des procédés modernes d’enfumage bio-médiatico-innovants fabriquent, depuis de nombreuses années, un vrai carburant utilisable dans les moteurs : les esters méthyliques d’acides gras obtenus à partir d’huiles de maïs ou de colza. Le produit est même agréé pour l’aviation. Un bon reportage consisterait à présenter les deux produits, et non pas à se contenter de recopier la propagande d’un des deux producteurs.
la voie du « pétrole synthétique », est celle de l’avenir, à condition, comme dit précédemment que la ressource initiale soit « soutenable », c’est à dire ne pas entrer en concurrence avec l’alimentaire (d’où »déchets » y compris forestiers),et de ne pas demander plus d’énergie à produire au final que « du puits à la roue » pour les pétroles fossiles. On aimerait quand même avoir eu au moins une estimation du prix de revient en situation de production « industrielle ».
La veritable innovation, c’est de produire du petrole a partir d’eau et de CO2. Certaines entreprises y travaillent, notamment en Allemagne. Pour l’instant, le cout est tres eleve. Mais l’interet est de s’affranchir des ressources vegetales qui seront bien utiles pour nourrir 9 milliards d’etres humains et pour maintenir l’humus dans les sols agricoles.
Chercher à faire du renouvelable c’est apparemment bien, chercher à réduire l’effet de serre c’est mieux ! Là, concrètement on cherche à rendre volatile encore plus de matière carbonée solide, en plus des ressources fossiles !! Donc on cherche à augmenter notre potentiel d’enrichissement en CO2 de l’atmosphère. Et on veut nous faire passer cela pour quelque chose d’écologique, quel culot !! Evidemment c’est de couleur verte alors l’investisseur chalan pense que ça marchera, tout le monde marchera et se prosternera devant la magnifique couleur verte ! Quand nous préocuperons-nous sérieusement du problème de l’entropie ?…
Vous êtes sûr de ne pas avoir oublié au moins un ingrédient dans votre recette?
… Je voudrais qu’un jour, l’on fasse l’inventaire des millions d’hectares de terres arables non exploitées au niveau mondial. Mais ce n’est pas tout, l’on dit terres arables, suivant les techniques industrielles actuelles, mais en pratiquant l’agroforêsterie et en utilisant de plantes oubliées, il est possible de produire sur des sols dit pauvres, et même de les enrichir. De plus les millions de tonnes de déchets qui pourrissent à l’air libre, dégazent du méthane, qui est 25 fois pire que le CO2 pour l’effet de serre. Par ailleurs, faire tourner les moteurs avec de l’eau, est-ce bien sérieux, alors que c’est justement le manque d’eau potable qui génère misère et famine… Enfin, si Global Bioenergies dit que le coût de production sera compétitif, tout en signant un partenariat avec Audi, dont les ingénieurs ne sont certainement pas des incompétents, je crois Global Bioenergies ! Et je crois en sa réussite pour 2 raisons majeurs, utilisation de tout type de déchet pour produire tout type de carburant, y compris, si je comprends tout bien, de faire du biogaz … Pas besoins de véhicules flexfuels, ni de changer les pompes ! Et même si le coût de production s’avérait être supérieur à celui des carburants classiques qui sont taxés à 80% en France, ce qui laisse une grosse marge… Si demain un politique décide de rendre obligatoire les carburants Global Bioenergies, pour des raisons d’emplois, d’environnement et d’indépendance énergétique, 80% des électeurs voteraient pour lui ! N’oubliez pas qu’avec le pétrole des émirs, des tzars et des tatars, il y a du sang et des larmes plein nos réservoirs !
Avec un démonstrateur industriel ayant une capacité de production de 100 tonnes par an,soit environ 2 barils par jour;les pétro-monatchies,les Russes et autres producteurs de pétrole,ne vont pas stresser beaucoup.Et je sens qu’on va attendre encore longtemps l’exploitation commerciale à grande échelle.