Hynomed : nouvel acteur varois pour le développement de l’hydrogène vert

Le coup d’envoi de la SAS Hynomed a été lancé le 21 octobre 2020 à Toulon. L’ambition de cette nouvelle société de production et de distribution d’hydrogène vert, étape stratégique du projet Hynovar*, est de déployer un écosystème hydrogène au service de la mobilité terrestre et maritime en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

De l’hydrogène vert pour des mobilités durables

La SAS Hynomed peut compter sur trois actionnaires solides : ENGIE Solutions (51 %), la CCI du Var (24,5 %) et la Banque des Territoires (24,5 %) : l’alliance de l’expertise et des forces du territoire qui lui permettront de déployer, dans le Var, deux premières stations de production et de distribution d’hydrogène vert.

A l’ouest de la métropole toulonnaise, le site portuaire de Brégaillon abritant un important hub de transport maritime, terrestre et ferroviaire, est le lieu pressenti pour accueillir la première station. Les études techniques et la concertation de l’ensemble des parties prenantes devront confirmer l’emplacement définitif. Flexible et adaptable, cette première station sera conçue de façon à monter en capacité au fil des années. Le calendrier opérationnel et les délais de commande permettent d’annoncer une mise en service fin 2022.

A cette date la station permettra l’avitaillement de 7 à 10 bus hydrogène de la métropole, environ 50 véhicules utilitaires légers et une navette maritime innovante full hydrogène d’une capacité de 250 passagers, commandée par les Bateliers de la Côte d’Azur et conçue par la startup régionale HYSEAS.

Ce dispositif permettra d’éviter l’émission d’environ 1 675 tonnes de CO2 par an !

Le potentiel de développement est important avec, à moyen terme, l’alimentation d’autres usages comme les engins de manutentions portuaires, et la conversion d’un grand nombre de flottes industrielles et agricoles. A terme des bateaux bus, d’autres véhicules terrestres, ainsi qu’une desserte ferroviaire pourront envisager de se tourner vers l’hydrogène pour s’ancrer dans la transition énergétique.

Faire du Var un « Territoire hydrogène » pionnier et exemplaire

En contribuant à développer une filière hydrogène vert pérenne adaptée aux nouvelles mobilités, Hynomed entend conjuguer les bénéfices environnementaux et la santé publique grâce à la suppression des émissions de CO2 et de particules fines qui améliorera la qualité de l’air. « La création d’Hynomed est une nouvelle illustration de l’engagement d’ENGIE Solutions pour accompagner les collectivités et usagers vers une économie neutre en carbone. Le développement de l’hydrogène vert répond à cette ambition » précise Albert Perez, Directeur Activités Nationales & Sud d’ENGIE Solutions.

Avec le déploiement d’Hynomed, le Var va non seulement bénéficier de cette énergie propre pour révolutionner les mobilités terrestres et maritimes mais aussi la produire, ce qui en fait un véritable territoire hydrogène. « Hynomed est la première pierre du vaste projet Hynovar développé depuis 2016 pour amorcer une filière nouvelle vertueuse, prometteuse et pourvoyeuse d’emplois non délocalisables. L’engagement de la CCI du Var dans Hynomed traduit sa volonté et sa capacité à mobiliser tous les acteurs et le tissu économique varois dans l’émergence de cette vaste filière hydrogène où il y a tant à faire durablement », souligne Jacques Bianchi, Président de la CCI du Var.

Hynomed est ainsi un projet de territoire ambitieux, innovant et écoresponsable. « En soutenant Hynomed, la Banque des Territoires affiche sa volonté d’accompagner les solutions de transport décarbonées pour tous les acteurs publics ou privés, sur terre ou en mer. La création d’Hynomed constitue un projet innovant, porteur de dynamisme économique et précurseur de futurs projets à venir, et marque une avancée importante pour la filière hydrogène dans la Région. Cet investissement permet de rendre le territoire varois plus durable et plus attractif » se félicite Richard Curnier, Directeur régional de la Banque des Territoires en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Fortement investies dans le projet Hynovar, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’ADEME apportent un soutien financier significatif de plus d’un tiers du montant des opérations, à hauteur de 700 K€ au titre de l’Opération d’Intérêt Régional « Energies de demain » et de 6,45 millions d’euros au titre de l’Appel à projets ADEME « Ecosystèmes de Mobilité Hydrogène », dont 4,20 millions d’euros pour accompagner Hynomed dans l’implantation des stations-électrolyseurs (1,65 millions d’euros) et le développement de la mobilité terrestre (2,55 millions d’euros).

« Le soutien de l’ADEME dans le projet Hynovar s’inscrit dans la continuité de plus de 15 ans de recherches et de développements en matière d’hydrogène. À l’ADEME, nous accompagnons de tels projets pour accélérer la transition énergétique et co-construire un écosystème territorial alliant durabilité environnementale et performance économique. Aujourd’hui, c’est ce qu’Hynomed participe à impulser et à apporter dans notre région », explique Yves Le Trionnaire, Directeur régional de l’ADEME en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le projet Hynovar a pour ambition le développement de différentes briques technologiques de la filière hydrogène, associant les moyens d'une production locale d'hydrogène vert en valorisant la production d'énergies renouvelables et plusieurs applications innovantes multi-secteurs, sur les territoires industriels, agricoles et portuaires du territoire varois et régional. Le programme Hynovar est porté par un consortium associant aux côtés des actionnaires d'Hynomed d'autres acteurs tels les Bateliers de la Côte d'Azur, la startup Hyseas ou encore le circuit Paul Ricard. 

CP
Lien principal : www.var.cci.fr

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JPM

C’est intéressant et une bonne chose mais l’article part un peu trop sur les superlatifs pour l’usage de l’hydrogène. Il faut de l’électricité pour le fabriquer, ce n’est qu’un intermédiaire et le remplacement de consommations pétrole par de l’hydrogène buttera sur la quantité de kWh électriques disponibles. Le solaire et l’éolien ne produiront jamais des quantités importantes, ça occuperait beaucoup trop de km2. Les centrales nucléaires seront à contribution pour faire de l’hydrogène vert. Les journalistes ignorent les ordres de grandeur.

Lespieg

L’utilisation de l’hydrogène pour les transports est effectivement une absurdité.
Pour alimenter un moteur électrique en fin de compte, mieux vaut passer par une batterie que par la production d’hydrogène, avec sa compression et son refroidissement, puis des piles à combustibles, pour un rendement global assez misérable.

L’hydrogène peut être utilisé de façon beaucoup plus intelligente comme matière première dans l’industrie, comme c’est le cas actuellement, et avec de nouveaux usages industriels comme ceux en développement dans la sidérurgie par exemple.

En Espagne, une grande centrale solaire (sans aucune subvention) est en construction pour produire de l’hydrogène par électrolyse, entrant dans la fabrication d’ammoniac pour une usine d’engrais.

Au rythme auquel sont construites les centrales nucléaire, on ne risque guère de les utiliser pour produire de l’hydrogène.

Pour parler ordre de grandeur, la production mondiale d’électricité nucléaire en 2019 n’a pas encore retrouvé son niveau de 2006. Plus de réacteurs ont été arrêtés en 2019 que de réacteurs mis en service, pour deux fois plus de capacité. Ce qui fait que la capacité totale fin 2019 a baissé de 4.300 MW par rapport à 2018.

En 2019, les énergies renouvelables ont produit 2,5 fois plus d’électricité que le nucléaire (monde). Sans compter l’hydraulique, les autres énergies renouvelables viennent de dépasser le nucléaire.