Le Japon tente de refroidir ses réacteurs nucléaires

Selon le président de l’Autorité de sûreté nucléaire américaine, le bassin de refroidissement de combustibles usés du réacteur n°4 de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima-Daiichi, pourrait "être à sec", une information immédiatement démentie par l’opérateur TEPCO.

Lorsque le combustible usagé est enlevé d’un réacteur nucléaire, il génère une chaleur intense. C’est pour cela qu’il est généralement stocké dans une piscine spécialement conçue à la fois pour le refroidir et pour fournir une protection contre la radioactivité. L’eau dans la piscine de combustibles usés doit être continuellement refroidie pour éliminer la chaleur produite par l’ensemble des combustibles irradiés.

L’inquiétude actuelle concerne ces piscines de combustibles usés de la centrale de Fukushima alors que les sources d’alimentation des systèmes de refroidissement des piscines pourraient être fortement compromises.

En conséquence, il reste crucial que la température de cette piscine soit maintenue par un refroidissement constant, ce qui nécessite une autre source d’énergie (générateur diesel, électrique, etc.). En ce sens, TEPCO espère réussir à installer cet après-midi (heure locale) des lignes électriques pour justement relancer l’alimentation des systèmes de refroidissement.

Si le combustible n’est plus recouvert d’eau ou si les températures atteignent un point d’ébullition, alors le combustible pourrait exploser et créer un risque de fuite radioactive.

L’AIEA a reçu des informations (invérifiables) de la part des autorités japonaises concernant les températures des bassins de combustible nucléaire irradié dans les unités 4, 5 et 6 :

Le Japon tente de refroidir ses réacteurs nucléaires

Etat des piscines

L’IRSN a obtenu des informations hier (19 heures) sur l’inventaire des assemblages de combustible stockés pour chaque piscine. Ces éléments sont mis à profit pour l’évaluation de pronostic de dénoyage et les calculs des rejets radioactifs correspondants. Ces pronostics de dénoyage prennent comme hypothèse le fait que ces piscines n’ont pas de fuite.

Piscines des réacteurs n°1 et n°2 : La présence d’assemblages combustibles est confirmée. Il n’y a pas d’ébullition annoncée de l’eau à ce jour. L’IRSN a estimé un délai avant début de découvrement du combustible :

– supérieur à 48 jours** pour le réacteur N°1
– supérieur à 16 jours** pour le réacteur N°2. 

Piscine du réacteur n°3 : L’eau de la piscine est en ébullition. A défaut d’appoint en eau, l’IRSN estime que le délai avant début de découvrement du combustible interviendra après environ 7 jours** en l’absence de fuite. L’ambassade de France au Japon a indiqué qu’une tentative d’injection d’eau par hélicoptère pour ce réacteur avait échoué, sans doute en raison du niveau de radioactivité à proximité de ce réacteur.

Piscine du réacteur n°4 :
L’eau de la piscine est en ébullition. A défaut d’appoint en eau, un début de dénoyage des assemblages combustibles interviendra après environ 4 jours** en l’absence de fuite.

La piscine est donc vraisemblablement au début  de la phase de découvrement du combustible, phase qui pourrait durer quelques jours sans dégradation avancée du combustible. Un canon à eau longue portée devrait être utilisé pour injecter de l’eau dès le 17 mars.

Piscine du réacteur n°5 :
La température de l’eau de cette piscine augmente lentement. Le niveau d’eau est contrôlé. 

Piscine du réacteur n°6 : Cette piscine est refroidie (60°C) suite à la mise  en œuvre de groupes électrogènes diesels. Le niveau d’eau est contrôlé.

** ce délai est à compter à partir du tsunami (11 mars).

MAJ

07h00 : Des largages d’eau (30.000 litres) par hélicoptères et par camions-citernes ont été effectués sur les réacteurs 3 et 4, sans résultat.

07h15 : D’après TEPCO, la piscine de stockage des combustibles usés du réacteur n°4 de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima contient encore de l’eau.

08h10 : Un drone américain devrait survoler la centrale pour observer l’état réel des réacteurs endommagés, selon l’agence de presse Kyodo.

08h55 : Eric Besson, le ministre de l’énergie annonce l’envoi de bore à destination du Japon.  "A 11 heures, un 1er avion français va décoller avec à son bord 95 tonnes de bore, c’est un élément chimique qui permet de retarder le processus de fusion nucléaire", a indiqué Eric Besson sur France 2.

13h40 : TEPCO a indiqué que de la fumée ( ou  vapeur ) s’échappait du réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Fukushima.

13h47 : Selon le gouvernement, le séisme devrait impacter l’économie japonaise à hauteur d’environ 2% du PIB (soit 100 milliards de dollars)

13h50 : TEPCO a annoncé qu’à partir de demain, l’électricité à la centrale nucléaire de Fukushima devrait être rétablie, permettant ainsi un possible refroidissement des réacteurs et des piscines de combustibles usés.

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Bastien

N’existe-t-il pas un risque de vaporisation d’éléments radiocatifs en aspergeant les piscines par hélicoptère ?

alternotre

Ne devrait il pas dire plutôt fission plutot que fusion ?

bmd

Enfin vous renoncez à suivre la presse et les partis qui surfent sur le malheur des autres pour faire de l’Audimat et renforcer leurs positions électorales.Merci pour ces données. L’alarmisme ambiant a déjà d’énormes conséquences négatives, bien supérieures aux conséquences actuelles sur les populations voisines. En Californie, certains prennent de l’iode dont ils n’ont pas besoin,au risque de mettre leur santé en danger. Nous risquons aussi d’avoir une vague d’avortements, comme cela a été le cas en Europe de l’Ouest après Tchernobyl! les conséquences économiques sont également considérables!

laurent_34

Bonjour, J’espère qu’on ne vivra pas un nouveau Tchiernobyl…cela est tellement est inquiétant que les moyens utilisés sont dérisoires au regard du danger qui guette…. L’eau déversée par ces hélico se volatilisent avant même de toucher le sol !!! Là, je suis vraiment désemparé…, mais soyons optimiste Tournons-nous vers un monde vert, choisissons les énergies renouvelables et sauvons notre planète. Il y a divers moyens, et cela vous fait beaucoup de réduction dailleurs sur vos factures d’électricité et gaz… Jusqu’à 500€ selon le cas !!! Vous voulez vous mettre à une énergie renouvelable respectueuse de l’environnement ? Comparez les offres sur #mce_temp_url#

microbetao

N’étant pas expert, garder une réserve sur ma réponse, il y a des connaisserus ici : ici on parle de fusion dans le sens de fonte du métal (combustible), il fusionne mais pas dans le sens de fusion nucléaire rien à voir, c’est une autre technologie qui se fait pas toute seule qui plus est. la fission a été arrêtée durant le seisme depuis vendredi, par contre ce qui reste dans la cuve continue de produire de la chaleur et donc fond/fusionne. Si la fusion aboutit intrégalement, la température et le temps qui se sera écouler aura apporter une lourde épreuve à la cuve (à priori c’est pas fait pour subir ça car les refroidissements ne sont pas censés finir comme une exctinction d’un feu…)

Federico

Il faut pas s’inquiéter ! Le gouvernement nous rassure toujours avec des techniques digne d’un prestigitateur. De plus dans la région de Tchernobyl les terres sont achetées par des…spéculateurs pour produire des produits alimentaires. ils sont déjà en vente dans nos grandes surfaces! Alors, pourquoi s’inquiéter ? Cela ne doit pas être aussi grâve qu’on l’imagine! Ces hommes d’état dont la peur ne les atteint pas!

Forgerondavenir

le hasard veut que à chaque fois que on franchi une étape dans l’évolution de nucléaire dans le monde un accident majeure se produit; 1986 THERNOBYL(on construit encore un reacteur de ce type en russie) en france on s’apprete à construire superphoenix surrégénérateur. Aujourd’hui le nucléaire se developpe dans de nombreux pays et on voit une des centrales les plus sùre du monde devenenir incontrolable. Einstein agnostique disait DIEU NE JOUE PAS AUX DéS

alternotre

Merci, c’est aussi un peu comme cela que je voyais la chose. Donc Besson aurait du parler de fusion de la cuve et non pas de fusion nucléaire. Je pinaille,… Mais bon…

fredo

donc si je comprends bien, nous avons maintenant une centrale nucléaire qui émet tellement de radiations qu’on ne peut quasiment plus s’en approcher.Et on ne sait pas à quel prix pour la santé des techniciens. Il y a moins d’une semaine tout le gotha nucléaire aurait traité de fou une personne imaginant publiquement une telle situation, même si bmd d’une façon très personnelle se veut rassurant aujourd’hui. Concernant le nucléaire, The big One s’est maintenant produit, et le tsunami anti-nucléaire commence déjà. Comme l’a dit très justement et très rapidement ccsiaix: rien ne sera plus comme avant. Pour revenir au Japon et aux habitants de Tokyo, les prévisions météo à Fukushima indiquent vent au sud d’environ 15kmh avec précipitations lundi et mardi prochain, je comprends qu’il y en ait qui quitte la ville. Espèrons que la zone de sanctuarisation ne sera pas trop grande ensuite; les japonais s’endettent sur 80 ans pour acheter leur logement (se transmettent les prêts d’une génération à l’autre)…

Devoirdereserve

Pour ceux qui lisent l’anglais, je conseille ce site qui retrace le déroulé de l’accident. Et en particulier le graphe qui retrace l’évolution de la radioactivité sur le périmètre de la centrale : On voit que le pic de débit de dose de radioactivité est de 11,9 mSv/h. Or, la dose reçue lors d’un scanner de tout le corps est de 10 mSv. Autrement dit : rester un heure sur le périmètre de la centrale au pire moment équivalait à subir un scanner… Et le pic n’a pas duré une heure… Le “bon sens” laisse croire que plus près c’est pire. Cela n’a rien d’évident, puisque dans la salle de commande entre les réacteurs 3 et 4 il semble  que le débit soit monté temporairement à 400 mSv/h “seulement”. Les choses sont décidément compliquées !

Sicetaitsimple

Je ne comprends pas bien le sens de votre intervention…surtout “et le pic n’a pas duré une heure”. L’ensemble ( disons 80%) des opérateurs qui sont restés en permanence sur le site seront morts dans quelques mois ou au mieux 1 à 3 ans.Ils ne sont pas “au périmètre” de la centrale, ils sont en plein milieu. Si vous êtes volontaire, allez y.. Sinon , taisez vous, au moins par respect pour ces gens là.

Devoirdereserve

Encore une fois, je suis navré par le malentendu. Je précise donc. Primo, pour les hommes présents sur le site, loin de moi l’idée de dire qu’ils ne risquent rien, ou de minimiser leurs mérites ou leur courage. Le pire (de mon point de vue) n’est sans doute pas de s’exposer au risque (des pompiers, des policiers, des militaires le font souvent), que de travailler dans l’angoisse de ne pas savoir ce qu’on pu devenir leurs familles emportées éventuellement par la vague… Concernant leur exposition, les doses qu’ils auront effectivement reçues seront lues sur les dosimètres qu’ils portent… Or, la dernière fois que j’ai visité un CNPE EDF, il m’a été fourni un dosimètre électronique temps réel avec affichage de la dose reçue… Et je ne suis pas un VIP ! Donc, j’imagine que les japonais en ont aussi. Ils est fort probable que chacun d’eux, en fonction des déplacements qu’il a fait et du temps passé, sache où il en est de son exposition. L’exposition maximale admise annuelle habituellement, c’est 50 mSv pour un travailleur du nucléaire américain (je crois que c’est 20 en France, à vérifier); en situation d’urgence c’est 250 mSv. Le gouvernement japonais a décidé d’outrepasser cette norme internationale pour porter la dose à 400 mSv, c’est à dire 1/10è de la dose mortelle pour un individu sur 2. Je ne suis pas statisticien ni épidémiologue, ni spécialiste de radioprotection, donc je me garderai bien d’extrapoler les probabilités de fin funeste pour eux, à court ou long terme, surtout sur un échantillon non statistique de 50 personnes… ——————————————————– Deuxio, concernant les débits de dose aux abords du site, c’est une information que je n’ai pas vue citée sur Enerzine. On parle partout, dans tous les médias de contamination, d’évacuation, de danger pour les populations. Voilà donc des chiffres qui répondent un peu aux interrogations, ainsi que la simulation de dispersions visible sur le site de l’IRSN. Par ailleurs, sur le site du NISA, il y a les débits de dose en limite du périmètre de 20 km, et c’est de l’ordre de 10 à 16 microSv… Plutôt rassurant, non ?

Sicetaitsimple

On en reparle dans un mois ( ou bien moins)? 3 réacteurs en train de fondre, 2 piscines ( dont une (la 4)qui contient un coeur qui vient d’être déchargé en décembre) et dont on ne connait pas les niveaux…. Et vous dites plutôt rassurant???????????????????? Soit vous n’y connaissez rien, mais je n’ai pas l’impression que ce soit totalement le cas, soit vous êtes réellement inconscient. Malheureusement, la direction du vent peut tourner vers l’ouest ou le sud-ouest.

Devoirdereserve

Je persiste : aux dernière mesures, les débits de dose à la limite des 20 km sont de 10 à 16 microSv/h. Si je ne me gourre pas, c’est juste 6 fois plus la dose naturel reçue au niveau de la mer en France, sachant qu’en altitude ou en Bretagne ce serait 4 fois plus. Je vous invite à aller visionner la simulation sur le site de l’IRSN, qui donne la projection des doses reçues jusqu’au 20 mars (une prévision dans le futur, c’est fort !). La météo à 2 jours, ça reste une science. Le vent peut tourner certes. Si le confinement est intact et si le refroidissement est à nouveau assuré, alors on en restera là. Les hommes qui travaillent d’arrache pied ont déjà fait beaucoup, dans les pires conditions (ils ont encaissé une réplique M=6), et maintenant des renforts arrivent (130 hommes de plus), le courant est sur le point d’être rétabli. Ils ont encore 3 jours. Je leur fait confiance. Est-ce grave docteur ?  Evidemment, si une nouvelle secousse majeure ou un nouveau tsunami surviennent… C’est pourquoi la question du confinement est cruciale. Nous avons aussi cette discussion sous un autre billet. Je n’ai pas de boule de cristal. Ceci dit, si le confinement était rompu (à l’air), si vraiment c’était la catastrophe que vous redoutez,  alors ce n’est pas de l’eau qu’il faut amener, mais du béton et du sable…

suntep

…donc il y a 20km de rayon condamnés autour de la centrale si la situation ne dégénère pas plus ? pi * rayon² = plus de 1200km² de foutus en l’air durablement……….??? soit la moitié de la superficie de l’île de la Réunion (2512km², >800000 habitants)

trimtab

Pour information: Et sans polémique, ni sans minimiser la situation dramatique que vivent les Japonais, une ‘perspective historique’ sur les ‘risques’ et ‘gravité’ d’une éventuelle ‘contamination’ radioactive et l’étendue que celle-ci pourrait avoir, semble avoir été prise par Jacques Repussard, directeur de IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), publié dans Ouest France hier: “Les retombé radioactives de l’accident de FUKUshima resteront, à l’echelle de la planète, inférieurs à celles provoquées dans les années 1950-1960 par les essai nucléaires….” Ceci, ne diminue en rien la gravité de la situation actuelle, mais il nous rapelle que nous avons TOUS subi une ‘irradiation’ involontaire par le passée sans avoir crier trop ‘au loup’ et que nous devons se garder de toute réaction ‘épidermique’ ou hypocrite dans les débats de ‘retour d’experience’ qui vont inevitablement se déclencher à tous les niveaux sur ‘le nucléaire’ dans son ensemble,  suite aux evenements actuels. trimtab

Sicetaitsimple

“Si le confinement est intact”, eh bien il ne l’est pas au moins sur les piscines et le réacteur 2 “et si le refroidissement est à nouveau assuré”,c’est pas vraiment gagné, amener de l’electicité sera un plus mais j’ai quelques doutes sur l’intégrité des systèmes de refroidissement suite aux explosions “et si la météo ne change pas”, malheureusement elle semble devoir changer à partir de Dimanche avec des vents venant du Nord et des pluies. J’espère de tout coeur me tromper sur l’ensemble des points. S’il vous plait Lion, les comparaisons avec les emissions naturelle en Bretagne ou à Kerala me semblent totalement hors de propos.

Sicetaitsimple

Je complète: dans leur malheur, les Japonais auront au moins eu une chance, c’est que dans la semaine qui a suivi l’accident, le vent a quasiment toujours soufflé du Sud-Ouest. Vous faites référence à la simulation de l’IRSN, il est vrai qu’elle nous rassure. Mais imaginez seulement que le vent ait eu la direction contraire, venant du Nord-Est? Malheureusement, ce n’est pas fini. Il y a là-bas un site dévasté dont le contrôle n’est pas assuré, avec des coeurs et des confinements en piteux état, ce piteux état pouvant encore continuer à se dégrader. Tout (ou presque) étant à l’air, il est vrai que les risques d’explosions sont minimisés, sauf occurence d’accident de criticité.