Le solaire en pleine croissance à la Réunion

L’île de la Réunion a pris depuis plusieurs années le chemin d’une autonomie énergétique qui reposerait sur les énergies renouvelables. Dans ce contexte, la filière photovoltaïque connaît une forte croissance : 40 MWc doivent être raccordés au réseau cette année.

En 2000, la Réunion se fixait un objectif inédit d’un mix énergétique composé à 100% de sources renouvelables. Dès lors, la filière solaire photovoltaïque s’est développée à grande vitesse.

Parmi les projets les plus significatifs :

150 particuliers se sont équipés en panneaux solaires grâce au soutien de la Région, et revendent l’électricité produite à EDF.

Trois écoles, dans les communes de Ste Marie, Ste Suzanne et Trois Bassins, produisent elles aussi leur courant, pour une capacité unitaire de 1 kWc .

En décembre 2007, un premier record français a été enregistré : une centrale de 1MW était installée. 6.000 panneaux répartis sur une surface de 10.000 mètres carrés et bénéficiant d’un ensoleillement annuel moyen de 1350 heures. Cette centrale, intégrée à la toiture de la SAPRIM, produit quelques 1.350 MWh par an.

Ce record a été battu en 2008, avec la centrale SITAR à Saint Pierre. Les 7930 modules Photowatt, recouvrant 13 000 m² de toits offrent une puissance de 1,310 MW. Le projet a reçu le soutien de la Région et de l’Europe et a été porté par la Société de Conversion d’Energie (SCE, groupe Séchilienne Sidec).

L’ARER Nord s’est quant à elle équipée en 2005 d’un pare-soleil photovoltaïque en biverre, avec le concours de Tenesol. L’IUT de Saint-Pierre, centre de démonstration de l’énergie solaire, de la thermique du bâtiment et de la HQE, dispose depuis 2007 d’une structure de "voile solaire". Il est désormais autonome en énergie électrique.

En ce début d’année, c’est une nouvelle centrale de 2 MW qui a été livrée, pour recouvrir les toits  des bâtiments de la CILAM et de SODICO. Elle représente une surface de 14 815 m² soit 135 Wc par m², qui accueille 9 940 modules photovoltaïques. Le projet représente un investissement total de 11 millions d’euros, pour une production attendue de 2 571 MWh par an, soit la consommation annuelle de 1 130 foyers réunionnais. Elle permettra egalement d’éviter le rejet de 2 150 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

Développement du marché

Le développement du marché réunionnais s’est appuyé sur les régimes de défiscalisation, sur le crédit d’impôts et l’achat du kWh solaire à un tarif incitatif. Ces dernières années ont ainsi vu la création de nombreux opérateurs solaires, et le renforcement de l’activité des opérateurs historiques.

Selon L’Agence Régionale de l’Energie Réunion (ARER), il est possible de voir s’implanter sur l’île une usine d’assemblage et de recyclage des panneaux solaires à partir de 10 MWc de capacité installée annuellement.

Potentiel et nécessité du stockage

Selon les chiffres de l’Observatoire de l’Energie Réunion (OER), la puissance installée des sites raccordés au réseau sur l’île s’élèvait à 3 MWc en 2006, à travers 230 installations recensées. Elle était de 10 MWc fin 2007, et de 20 MWc fin 2008. Cette année, 40 MWc supplémentaires doivent être raccordés au réseau. En 2010, la puissance installée totale devrait se monter à 100 MWc.

A la Réunion, le potentiel d’installation a été évalué à plus de 600 MWc à long terme, par les études du Schéma d’Aménagement Régional (SAR) sur les ensemble urbains. Ce potentiel pourrait même être bien supérieur en prenant en compte les toitures photovoltaïques anticyclonique intégrées, indique l’ARER.

Toutefois, le développement des capacités de production pose la question essentielle de la gestion de la production intermittente, et du stockage du surplus.

Comme première réponse, des projets de serres dites "agri solaires" se dessinent, qui combinent le maraîchage, la production d’énergie, le captage de l’eau et le stockage-déstockage de l’énergie photovoltaïque sous forme hydraulique.

L’option du stockage de l’électricité par production d’hydrogène est également étudiée par le groupe H2 RUN (« Hydrogène Réunion et stockage des énergie intermittentes »), soutenu par la Région et animé par l’ARER. Ce groupe a été créé en 2006 afin d’examiner la façon dont une grande part de l’électricité solaire pourrait être autoconsommée et stockée par les constructions, sous forme d’hydrogène, hydraulique, ou encore par des batteries de type vanadium, à sodium soufre ou encore par air comprimé.

Voir aussi : test d’un batterie électro-chimique de grande capacité par EDF

[crédit image page d’accueil : ARER http://www.arer.org]

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andre

S’il est une zone où le solaire photovoltaïque doit être développé c’est bien dans les DOM-TOM où la part des énergies fossiles est encore prépondérante dans la production d’électricité.

Papang

“En 2000, la Réunion se fixait un objectif inédit d’un mix énergétique composé à 100% de sources renouvelables.” Un objectif sans date ? Soit c’est un oubli du rédacteur, soit c’est juste de la comm’. En tout les cas, ce n’est pas convaincant. Je suis surpris de lire que ‘cet objectif’ a été défini en 2000, car l’année dernière j’ai lu plusieurs articles sur le renouvellement d’une centrale au fioul dans la ville du Port (source Clicanoo, site we du Journale de l’Ile de la Réunion). Je suis d’accord avec André, le photovoltaïque doit être développé dans les DOM-TOM, le gisement solaire étant plus imoprtant qu’en Métropole. Mais il me semble que les DOMiens partage la même inertie concernant les ENR que les Métros : ce n’est que tardivement que l’on a vu éolienne et panneau phtovoltaïque s’intaller à la Réunion. Pour le solaire thermique, c’est un peu mieux sans atteindre une généralisation. Un Réunionnais qui passait par là 😉