L’Europe veut protéger 20% de la surface du globe

La délégation du Parlement européen à la convention sur la diversité biologique, qui s’est déroulée fin octobre à Nagoya (Japon), a fait pression pour que 20 % des terres et des mers du globe soient protégées au titre de réserves naturelles.

Les députés européens ont demandé la conclusion d’un accord global, lequel servira de base aux mesures concrètes qui seront présentées dans deux ans, lors de la prochaine convention.

"Nous mordons la main qui nous nourrit si nous ne mettons pas un terme à la perte d’espèces animales et végétales", a déclaré le chef de la délégation, Jo Leinen (S&D, DE), avant d’ajouter qu’il était "tout aussi important de s’assurer que des écosystèmes stables continueront d’exister que de lutter contre le changement climatique. Protéger la biodiversité, ce n’est pas seulement protéger les tigres, les pandas ou les parcs naturels. C’est aussi protéger les moyens de subsistance des générations futures". Le chef de la délégation a également souligné que l’Union européenne et ses États membres devaient porter le flambeau de la lutte pour la protection de la biodiversité, même compte tenu de la situation économique actuelle.

Valeur économique de la diversité biologique

"Je me réjouis vivement du fait que nous soyons désormais capables de quantifier la perte de biodiversité. L’argent est un langage que la plupart d’entre nous comprennent bien. C’est un dénominateur commun pour nous tous. Cependant, il n’est pas seulement question de valeurs quantifiables. Il est aussi question des biens communs mondiaux que nous ne devrions pas gaspiller", a déclaré M. Leinen. "Espérons que l’étude TEEB fera pour la biodiversité ce que le rapport Stern a fait pour le changement climatique".

L’étude consacrée à l’économie des écosystèmes et de la biodiversité, connue sous le nom d’"étude TEEB", met en exergue les coûts économiques de la perte de biodiversité. Par exemple, la pollinisation par les insectes représente environ, à elle seule, 1 milliard d’euros par an.

Plan stratégique mondial

La résolution du Parlement sur la conférence de Nagoya indique que des objectifs ambitieux sont nécessaires pour 2020 :

– les valeurs de la biodiversité doivent être intégrées dans les comptes nationaux;
– les subventions néfastes pour la biodiversité doivent être supprimées (par exemple, agriculture, pêche);
– aucune déforestation nette ne doit avoir lieu;
– un terme doit être mis à la surpêche et aux pratiques de pêche destructrices;
– et 20 % des terres et des eaux douces et marines doivent être protégées.

Accès et partage des avantages (APA)

Les députés européens avertissent que "sans une conclusion fructueuse des négociations sur un régime international relatif à l’accès et au partage des avantages liés aux ressources génétiques et sur un accord plus large concernant la stratégie à suivre après 2010, les objectifs de la convention pourraient ne pas être atteints". Ils insistent sur le fait que les négociations sur le protocole APA doivent aboutir à des règles claires et transparentes en ce qui concerne l’accès aux ressources génétiques, et à des avantages justes pour les pays hôtes. Ils font également remarquer que la biodiversité et la conservation des espèces végétales et animales contribuent aussi à la lutte contre le changement climatique.

Biocarburants

Le Parlement souligne qu’il est nécessaire que la conférence des parties (COP 10) adopte une recommandation sur les biocarburants, étant donné qu’il est extrêmement important d’évaluer leurs incidences directes et indirectes sur la biodiversité et de prévoir des critères de certification et de durabilité les concernant. Les députés préviennent que "la destruction des habitats naturels et l’abattage continuel des forêts tropicales pour faire de la place aux cultures destinées à la production de biocarburants ne sont absolument pas une solution".

            

Articles connexes

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Pastilleverte

chiffre fétiche des instances européennes , par exemple Enr, 20% en … 2020 (joli et facile à retenir). C’est bien de faire des propositions, mais que veut dire protéger 20% des terres, des eaux douces et des eaux marines ? En moyenne ? partout dans le monde, ou à certains endroits ? Selon quelles priorités ? A noter également un petit gag familier des eurocrates : Citation :- les subventions néfastes pour la biodiversité doivent être supprimées (par exemple, agriculture, pêche)fin de citation mais bien sûr ! quand une grand part du budget “communautaire” passe dans la PAC (Politique Agricole Commune, et non pas Pompe A Chaleur) Et bravo pour les leçons “neo coloniales” adressées au reste du monde!

lion

Encore une promesse d’ivrogne! Une de plus qui nous discréditera un peu plus!