Distinguée parmi les lauréats de l’initiative Sunidarity, la Fondation Énergies pour le Monde a annoncé jeudi avoir installé dans l’extrême sud de Madagascar un équipement photovoltaïque à concentration (CPV) fourni par Soitec, l’un des principaux fabricants et fournisseurs mondiaux de systèmes CPV.
Baptisé Plug&Sun, cet équipement permet une production autonome d’électro-solaire dans des zones dépourvues d’accès au réseau électrique.
Le projet d’électrification en milieu rural présenté par le Fondation Énergies pour le Monde a séduit les membres du jury de Sunidarity par son originalité et sa pertinence au regard du contexte malgache. Pour le mener à bien, la Fondation a été dotée d’un équipement Plug&Sun, au même titre que les autres lauréats de Sunidarity.
Installé sur la commune d’Ambondro, à proximité d’Ambovombe, cet équipement se compose de 2 trackers représentant une puissance totale de 2,28 kWc et dont la production peut atteindre 12 kWh par jour. En couplant les trackers Plug&Sun à un mini-réseau électrique composé d’un parc de batteries et de deux éoliennes déjà installés sur place en 2010, la Fondation Énergies pour le Monde a voulu assurer un complément de puissance et la continuité de la production électrique pour l’ensemble du village. Cette réalisation constitue une grande nouveauté pour une opération d’électrification rurale décentralisée.
Un technicien de Soitec s’est rendu sur place pour assembler les trackers Plug&Sun et raccorder le dispositif au système existant. Il a aussi formé le personnel technique local pour l’entretien et la maintenance.
Avec cette opération, la Fondation Énergies pour le Monde et Soitec participent à la lutte contre la pauvreté, avec une solution technique adaptée au contexte énergétique et social de cette communauté malgache. L’accès à une énergie locale et renouvelable permet l’amélioration des conditions de vie des populations rurales (confort domestique, services de santé et d’éducation) et le développement d’activités économiques génératrices de revenus, sans faire appel aux combustibles fossiles.
"L’installation d’un système hybride éolien/solaire est une première étape importante. D’ici un an, nous disposerons d’un retour d’expérience suffisant pour bien apprécier le fonctionnement de l’installation. Cela nous permettra d’envisager l’utilisation de générateurs Plug&Sun pour 8 nouveaux villages malgaches que notre Fondation a d’ores et déjà identifiés" a précisé Yves Maigne, directeur de la Fondation Énergies pour le Monde.
Focus sur le photovoltaïque à concentration (CPV)
La technologie CPV de Soitec utilise des cellules à triple jonction, montées sur des plaques support en verre. Grâce à des lentilles de Fresnel (fabriquées à partir de silicone sur verre), la lumière du soleil est 500 fois concentrée avant d’atteindre ces cellules, qui la convertissent alors en électricité. Un cadre métallique assemble ces deux plaques de verre pour former des modules particulièrement robustes, durables et résistants. En combinant plusieurs modules sur des trackers à déplacement biaxial (basé sur un algorithme propriétaire qui permet d’optimiser automatiquement leur position au regard de la course du soleil), Soitec assure une production d’énergie optimale tout au long de la journée.
L’équipement Plug&Sun a été conçu pour répondre aux besoins en énergie des sites isolés. Ce dispositif se compose de deux à trois trackers reliés à un système de gestion de l’énergie ainsi qu’à un ensemble de batteries. Chaque tracker est formé de 12 modules CPV (surface totale : 4,2 m2) dont la puissance crête est de 1,14 kWc. Grâce aux batteries, l’électricité produite la journée par les trackers est stockée et peut alimenter à la demande toutes sortes d’appareils électriques. L’installation du Plug&Sun ne demande que quelques heures, ce qui permet un déploiement rapide.
Pourquoi faut-il que des installations prototypes soient envoyées au bout du monde ? Certes le photovoltaïque peut aider des villages isolés à recevoir les bénéfices de la « civilisation » moderne. Des centaines, que dis-je, des milliers de ces kits ont été implantés principalement en Amérique Latine, en Afrique et en Asie sous financements Banque Mondiale, USAID ou EUROPAID. En premier lieu, il faut garantir la disponibilitié du système dans la durée. Les batteries, malheureusement, ne dépasent pas quelques années de fonctionnement dans ces conditions généralement « tropicales », et rien n’est prévu pour les remplacer. En second, il faut éviter des complications, principalement mécaniques. Un tracker comporte ces risques. Certes la performance annoncée par Soitec est intéressante: 1,14kWc/4,2m²=271 Wc/m² ou 27% de rendement, auquel se rajoute la performance du tracker. Séduisant, mais est ce adapté au bout du monde ? Le technicien est-il prêt à repartir en faisant 3 jours de voyage pour rmeplacer une cellule déficiente ?
Entièrement d’accord avec b api. J’ajouterai que des panneaux solaires fixes peuvent être facilement installés par un local formé en cas de nécessité de remplacment (probablement très rare)
« une solution technique adaptée au contexte énergétique et social de cette communauté malgache. » N’importe quoi… 2,28kW… Pour le même prix que du CPV les spécialistes vont nous dire combien on aurait mis de panneaux PV basiques, fixes, bref un truc qui a de bonnes chances de fonctionner dans la durée sans problème dans un coin paumé. Ils ont besoin d’electricité, pas d’emmerdes…. Ce n’est pas anti Soitec, ce que je dis.
si on veut qu’un produit, sorte de la case proto, il faut bien en installer quelque part! et c’est payé par des fondations et sans cela ils n’auraient pas d’électricité du tout. moi je vois le coté positif des choses. le mieux est l’ennemei du bien. pouvoir lire après la tombée de la nuit va permettre à un grand nombre d’enfants de pouvoir lire et qui sait, avoir envie de concevoir de nouveaux générateurs encore mieux adaptés à leur situation, et pourquoi un local ne pourrait il réparer ce genre de système? un malgache serait-il selon vous plus « C.N » qu’un lecteur d’énerzine? ils savent certainement réutiliser et adapter beaucoup mieux que certains la technologie disponible sur place! il n’ya qua’a voir comment un véhicule peut être réalisée à partir d’une douzaine d’épaves, dont aucun français n’aurait voulu. SVP, ne soyez ni méprisant ni condescendant envers la population des pays en voie de développement,ils pourraient vous en remontrer!
ni méprisant ni condescendant…Juste attentif à ce que ce type de projet soit efficace dans la durée, parce que ce sont des « vrais gens » qui vont s’y habituer tant que ça marchera, et que ce sera une catastrophe le jour où ça ne marchera plus. Alors, au moins 5kW de PV basique ( estimation, j’attends l’avis des spécialistes) ou 2,28kW de CPV? Personnellement, je n’ai aucun doute.
Je suis à la recherche d’investisseurs ou partenaires pour créer un grand projet basé sur la production d’energie solaire, une usine de fabrication de panneaux solaires, une école d’ingénieurs dans les énergies renouvelables. Je dispose de 500 ha dans le sud tunisien (Région de Matmata) Mon mail : pour les gens qui sy intéressent. Amicalement
Pour avoir effectuer quelques missions spéciques aux EnR sur le terriotoire de Madagascar , je peux vous affirmer que ce n’est pas un pays en voie de développement, loin sans faut. Les centrales thermiques pour la plus part sont vétustes et baignent dans l’huile , les groupes date de l’époque coloniale Française et tournent à 40 % de leurs capacités quand ils ne sont pas en pannes, idem pour les groupes neufs .C’est un territoire très complexe , avec un réseau trés vieux , très peu d’interconnexions . Il n’y a aucune volonté politique pour que cela change , impossible d’y investir sérieusement , pour info, Vergnet a jeté l’éponge depuis longtemps . Pour cette fondation , il aurait été judicieux d’investir au minimum 1 MW en PV classique , même sur ossature bois , car ils ont une irradiatioin importante et constante , mais aussi de jeunes ingénieurs qui ne demandent qu’à apprendre les transferts de technologies . Leurs gros problèmes, c’est que souvent les backich représentent le double de l’investissemnt initial.
jusge pour le fun, j’avais discuté avec le patron de la ZOB à madagascar :o))) Zebu Overseas Bank, allez voir leur site , leur initiative était intéressante. pour en revenir au sujet, certe les solutions classiques seraient peut être mieux, mais je l’ai dit: il faut bien un jour installer plusieurs protos pour faire des pré séries et plusieurs pré-séries pour faire enfin de la production de série et réduire les coûts. et du CPV, c’est mieux que rien du tout! et si ça casse, une fois qu’ils y auront gouté, et bien je compte sur eux pour réclamer haut et fort une réparation ou un remplacement (par autre chose de moins fragile et moins cher si c’est faisable!)