PCB : Sommes-nous contaminés ?

Le WWF-France, l’organisation non gouvernementale internationale de protection de la nature et de l’environnement, fortement impliquée dans le développement durable et un collectif de 300 médecins lancent une étude d’imprégnation sur l’Homme aux PCB.

Le WWF-France et l’Association de médecins ASEP (Association Santé Environnement Provence) s’associent afin d’évaluer le niveau de contamination de l’Homme aux PCB.

Depuis hier, 12h30, les premiers prélèvements sanguins ont débuté au laboratoire Prola, 29 avenue du Port à Port-Saint-Louis du Rhône (13230). Cette étude porte sur un panel de population répartie en trois catégories :

  • Une population consommant régulièrement des poissons d’eau douce du Rhône et de son estuaire.
  • Une population résidant sur les rives du Rhône ne consommant pas ou très peu de poissons du Rhône.
  • Une population témoin de représentation diverse.

L’ONU classe les PCB comme l’un des douze polluants les plus dangereux pour l’Homme. Le Rhône, la Somme et la Seine sont déjà touchés par cette pollution.

Patrice Halimi, chirurgien pédiatre et Secrétaire Général de l’ASEP « constate le nombre croissant de pathologies liées à l’environnement et souhaite par cette étude informer la population et sensibiliser les élus. »

« Le WWF-France réclame depuis le 19 septembre dernier que soit effectué rapidement une étude d’imprégnation aux PCB sur l’Homme. Face à l’inertie devant cette grave pollution, nous nous devions d’agir » déclare Serge ORRU, Directeur Général du WWF-France.

Qu’est ce que le PCB ?

Les polychlorobiphényles ou pyralènes sont des molécules complexes classées dans les Polluants Organiques Persistants (comme les dioxines), utilisées de façon massive dans l’industrie à partir des années 30. Ils sont utilisés comme isolant électrique principalement dans les transformateurs. Ils jouent un rôle de promoteurs dans les processus cancérigènes, entraînent des problèmes de fertilité, de croissance et une dégradation du système immunitaire.

L’exposition de la population aux PCB se fait essentiellement par voie alimentaire (95 à 98 %). Leur rejet dans l’environnement et leur concentration dans les sédiments posent un grave problème écologique : leur structure moléculaire les rend particulièrement persistants dans les écosystèmes. De plus, solubles dans les graisses, ils s’accumulent jusqu’à atteindre des concentrations très élevées en haut de la chaîne alimentaire. Au niveau de l’organisme humain, ils se retrouvent dans les « graisses de réserves » mais aussi au niveau des membranes cellulaires.

Deux chiffres alarmants : 1200 millions de tonnes de PCB ont été produites dans le monde et 400 millions de tonnes se trouvent dispersées dans la nature. (34 000 tonnes pour la France)

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Dan

la région Rhône Alpes est très sensible à ce problème de pollution à cause de la polémique récurrente depuis 30 ans sur le rôle réel ou supposé de l’usine TREDI de retraitement des PCB. Il se trouve que cette usine est située juste à coté de deux installations beaucoup plus emblématique des luttes écologiques (Super Phénix et la centrale de Saint Vulbas ou Bugey). S’agissant de l’impact sur la santé publique, je trouve qu’il est effectivement au moins aussi, sinon plus, important de s’occuper efficacement des vrais rejets chimiques nocifs dans les fleuves plutôt que de continuer à traquer des rejets radioactifs très très limités et parfaitement détectables. Dans le même ordre d’idée, il faut traiter avec une grande attention les rejets de tous les types de combustion (centrales thermique à flamme, feux de biomasse…), car là on a une atteinte à la santé qui est massive et certaine (voir l’impact sur la santé dans les pays en développement de l’énergie traditionnelle au bois). Je ne sais pas ce que donneront les tests et je sais encore moins si TREDI est responsable significativement de ce type de pollution (une partie semble certaine, mais il y a bien d’autres sources possibles, à une époque où l’on traitait les produits dangereux sans se précautions). Ce qui est sûr, c’est que la chimie est globalement plus nocive que le nucléaire. 1/3 des 500 000 décès annuels en France sont dus au cancer, quelle est la part de la chimie ?

Alain Lafon

Dans la cvallée de la Seine, nous bénéficions de bases de losirs créées sur le site d’anciennes exploitations de sables et graviers. Ces gravières ont été partiellement remblayées par des résidus de dra&ge de la Seine. Comment évaluer le niveau de pollution de ces sédiments et les risques pour la baignade ? Cordialement

Dan

Le meilleur moyen de savoir le niveau de pollution est faire réaliser des analyses de prélèvement in situ. De là, il semble difficile d’en déduire un risque certain pour la baignade. En effet il semble que les PCB polluent les sédiments et y restent (d’où accumulation). je ne suis pas certain que les PCB polluent l’eau de baignade. Pour le Rhône, le problème c’est que les poissons se nourrissent en raclant les sédiments et concentrent les PCB. Les humains qui mangent beaucoup de poissons peuvent alors être contaminés à leur tour. L’ennui, c’est que même en l’absence de danger, à partir du moment où l’on soupçonne quelque chose, on applique le principe de précaution et l’on provoque des conséquences parfois disproportionnées.