Severn : le prix d’un barrage hors normes

Le projet de barrage de l’estuaire de Severn, à l’Ouest de l’Angleterre, pourrait repondre à 5 % des besoins du Royaume-Uni. Un projet au potentiel "stupéfiant" selon le gouvernement, mais que dénoncent des associations écologistes : outre l’impact sur la faune, le coût du projet leur apparaît déraisonnable.

Dans 14 ans, 5% de l’électricité consommée au Royaume-Uni pourrait provenir du barrage de Severn. Un projet à 15 milliards de livres (20 milliards d’euros) qui contribuerait pour bonne partieà l’accomplissement des objectifs de faire porter 40% de la production électrique du pays par des sources renouvelables.

Mais le résultat est-il à la hauteur des investissements ?

Selon un rapport indépendant commandé par une dizaine d’associations environnementales, le projet serait synonyme à la fois de dégâts considérables sur la faune, et d’une mauvaise utilisation des fonds publics.

"Même en s’appuyant sur les estimations les plus conservatrices, le barrage apparaît comme  l’une des options les plus coûteuses qu’il soit" explique à la BBC Matthew Bell, co-auteur du rapport. Selon lui, d’autres solutions durables sont bien moins coûteuses.

Le projet de barrage, qui pourrait s’étendre de Lavernock Pont, près de Cardiff, à Brean Down, près de Weston-Super-Mare, exploiterait la puissance des marées de l’estuaire. Le gouvernement britannique a lancé en janvier dernier une étude de faisabilité pour en déterminer les coûts et les impacts environnementaux.

"De nouveaux éléments de preuve seraient indispensables pour en faire du barrage de Severn une option intéressante", prévient Bell avant même que les résultats de cette étude soient connus.

Au-delà des aspects financiers, c’est l’impact négatif sur la faune de l’estuaire qui inquiète les écologistes. Le barrage pourrait causer la perte de 14 000 hectares de marais salants, entraînant de fait la disparition des oiseaux migrateurs qui y nichent. Il menacerait également les populations de poissons des rivières Wye et Usk, qui se jettent dans l’estuaire en amont du barrage.

Serait directement menacé, le saumon qui vit dans ces eaux : "Les populations de saumons de l’Usk et de la Wye sont très importantes pour la survie d’une espèce mais également sur le plan économique" estime Bell, évoquant les revenus de la pêche.

         

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Guydegif(91)

…”exploiterait la puissance des marées de l’estuaire”….: reste un peu flou quant à ce qui est mis en oeuvre et demmanderait à être précisé pour comprendre. Est-ce en exploitant le marnage entre marée haute et marée basse là aussi de l’ordre de 10 – 12 mètres ? et vidant-remplissant alternativement un bassin de retenue, idem à l’usine M-M de la Rance? des hydroliennes sur les courants A/R? ou autres systèmes?Merci à Enerzine de nous en dire un peu plus. A+ Salutations Guydegif(91)

Momo

L’Encyclopedie Larousse ” La Mer ” de 1960 donnait deja tous les details de ces projets de barrages-usines maremotrices ( Baie du Mont St. Michel en France , estuaire de la Severn en angleterre , Baie de Fundt au Canada …..) Et a part l’usine de la Rance de 1964 , RIEN n’a jamais ete concretise …. et pour cause de couts , de degats sur les eco-systemes locaux …. etc , etc ! So , wait and see … et RV ds. 20 ans , comme pour beaucoup de ces ” machins ” + ou – pharaoniques

Oc

POur information, la Severn est le dernier estuaire européen, avec celui de la Gironde, à produire le phénomène de mascaret (vague qui remonte le fleuve au plus gros coefficients de marée). Un patrimoine comme un autre… ou presque (à voir sur youtube “tidal bore + severn”)