Structuration de la filière des véhicules décarbonés

Un rapport explorant l’état des lieux des véhicules décarbonés et de sa représentation a été remis par Louis Nègre, sénateur, à la demande de la ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Il note que les acteurs sont nombreux et dans des secteurs peu habitués à travailler ensemble. Il recommande un renforcement de l’Etat-stratège pour porter ce projet industriel ambitieux, structurer la filière et assurer la pérennité de l’action publique.

Le rapport très complet montre la complexité du sujet, les liens interdépendants entre les acteurs de la filière et donne quelques réponses aux questions que l’on est en droit de se poser. Prenons le cas de la voiture électrique :

"On évoque souvent l’éventuel manque de capacité de production d’électricité pour faire face à un afflux de véhicules électriques. En fait, le besoin ne sera sensible qu’à partir de 10% du parc en véhicules électriques (2020 au plus tôt ?), ce qui devrait être compatible avec les délais de réalisation de nouveaux outils de production performants et économiques. Entre temps le réseau de distribution sera devenu suffisamment « intelligent » pour que les temps de recharge soient optimisés afin de limiter les pointes, et enfin des économies auront certainement été réalisées dans l?intervalle par exemple dans les bâtiments."

Alors que les transports représentent plus du quart de nos émissions de gaz à effet de serre et une bonne partie des émissions de polluants atmosphériques, le véhicule décarboné représente un enjeu majeur pour lutter contre le changement climatique, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et améliorer la qualité de l’air en ville.

Structuration de la filière des véhicules décarbonés

Il constitue également une forte opportunité de croissance et d’emplois : les perspectives de marché sont de 20 à 50 Mds d’euros en 2020 en Europe (dont 7,5 Mds € en France) et de 50 à 90 Mds d’euros en 2030.

L’objectif du gouvernement qui est de voir circuler 2 millions de véhicules propres en 2020 prévoit des actions ciblées :

  • le maintien en 2012 du bonus de 5 000 euros pour l’achat de véhicules émettant moins de 60 g de CO2/km, afin de favoriser la demande,
  • un soutien au déploiement des infrastructures,
  • la mobilisation de plus d’1 milliard d’euros pour financer les travaux de recherche et de développement, via notamment le programme PREDIT , le fonds démonstrateur et les investissements d’avenir (programme véhicules du futur).

Louis Nègre insiste aussi sur la nécessité de renforcer les instances de représentation de la filière au sein d’une seule structure associative qui serait l’interface du secteur, tant auprès de l’État que des autres institutions et du public. Une AVERE-France rénovée pourrait constituer cette structure, note le rapport.

« Les véhicules décarbonés sont emblématiques du Grenelle de l’Environnement » a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, « C’est un sujet d’écologie, qui permet de lutter contre le changement climatique et la pollution de l’air en ville, et c’est aussi un sujet de croissance, où la France a su concentrer sur son territoire les éléments stratégiques de la filière. Le rapport de M. Nègre souligne avec pertinence qu’une coordination et une structuration renforcée de l’ensemble des acteurs sont nécessaires pour en tirer le meilleur potentiel pour notre pays, et je le remercie pour ses propositions constructives qu’il a su faire sur ce sujet important de société ».

Le rapport (.PDF) est consultable en suivant ce lien >>>>> ICI

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Teredral

Le diagramme de l’IFP montre bien le lien entre véhicule électrique et mode de production de léléctricité vis-à-vis de l’intérêt du concept en matière d’émission de GES. On constate par exemple qu’un véhicule hybride rechargeable en France est plus performant qu’un véhicule tout électrique sur la moyenne de l’UE. On voit aussi que le véhicule électrique n’a plus guère d’intérêt dès lors que l’électricité est produite majoritairement à base de charbon. La voiture électrique en France sans le parc nucléaire n’aurait guère d’avenir…

Nicolas_54

Après se pose la question du nucléaire : propre ou non ? On ne mesure que les émissions de CO² et on ne parle pas des autres polluants… Le nucléaire émet peu de CO², mais quid du recyclage des déchets. Le diesel émet moins de CO² que l’essence, mais quid des NOx, particules fines… Le volume de CO² est-il la seule mesure à surveiller ???

Aurel

Celui qui a eu cette idée d’axer toute la communication, puis les nromes (et bientôte les lois) autour des rejets de CO2 en est un génie: on arrive à faire la promotion du diesel et du nucléaire, tout en parlant de promouvoir l’écologie et diminuer la pollution. Et vu que les végétaux cholorophyliens de permettent pas de transformer le CO2 et O2, il est normal de considérer le CO2 comme le pollutant  de pollution ultime !

Dan1

Il est scandaleux de ne mesurer que les émissions de CO2 du nucléaires (avec des appareils très sensibles évidemment). On ne nous dit rien du reste, on ne sait rien, on ne mesure rien… sauf deux ou trois bricoles qui finissent par filtrer de cet univers opaque : Et vous reprendrez bien un peu de tritium : Et le lien pour télécharger le livre : Mais chut, je ne vous ai rien dit, le nucléaire ça n’émet que du CO2 !

chanois

Le CO2 n’est pas un polluant mais un gaz à effet de serre (et il n’est pas le seul). Les NOx, SOx, particules fines, éléments radioactifs (…) sont effectivement des polluants, car ils ont une action néfaste directe sur la santé humaine. C’est peut-être un débat de vocabulaire, mais je rejoins Aurel sur le fait que certains ont eu une idée géniale en axant la communication uniquement sur le C02 … Je ne dis pas pour autant que le C02 est à négliger puisque les GES ont un effet sur le climat, donc potentiellement et de façon indirecte sur la santé et le bien-être des humains. Attention seulement à ne pas masquer le reste ! Sinon sur le fond de l’article, je trouve très bien de comparer les différents véhicules hybrides ou tout électriques en intégrant le mode de production de l’électricité. Celà prouve au moins que le véhicule électrique n’est jamais “zéro émissions” comme l’indiquent les champions du marketing.

Trikouze

Je m’étonne réellement de l’oublie (probablement volontaire) de la filière hydrogène et pile à combustible dans cette étude et de manière plus générale en France. Nos amis allemands qui exportent des voitures partout dans le monde en font une priorité nationale. De même au Japon. Le silence complet des constructeurs français sur ces technologies me laisse perplexe. N’a-t’on pas mis tous nos oeufs dans le même panier en choisissant une solution certainement intéressante pour la France mais beaucoup moins pour le reste du monde? J’invite les intéressés à lire:

Jak

Le CO2 n’est pas polluant et encore moins un super indice qui pourrait englober l’ensemble des polluants. Le gouvernement, qui tout fait pour inscrire bien profondément cet amalgame dans l’esprit des Français, y voit un relais de croissance important “20 à 50 Mds d’euros en 2020 en Europe”. Il s’agit en fait d’un pari franco-français. Nous risquons de payer 2 fois : 1 fois pour les subventions colossales de la filière et une fois pour renflouer les caisses des entreprises qui n’arriveront pas à couvrir leurs inverstissements. Les entreprises françaises de l’automobile (et de l’énergie électrique) devraient plutôt concentrer leurs investissement sur les données d’un marché mondialisé – et notamment des pays émergents –  et non pas d’un micro-marché français biaisé par les subventions.

Dan1

Dire et répéter que le CO2 n’est pas un polluant c’est bien, sauf que ce n’est pas tout a fait la réalité et pas ce que vend l’Europe notamment : l’EPER se base sur ceci : Mais, je n’ai pas l’impression que c’est l’Europe qui a inventé la définition du terme polluant : Le CITEPA considère le CO2 comme polluant : le mieux est encore de revenir à la définition de pollution et polluant : Si on accepte qu’un polluant soit : je cite : “Polluant désigne un agent physique, chimique ou biologique qui provoque une gêne ou une nuisance dans le milieu liquide ou gazeux. Polluants désignent des facteurs physiques, chimiques ou biologiques, d’origine naturelle ou non, susceptibles d’avoir des effets délétères sur les organismes vivants. Au sens large, le terme polluant désigne des agents qui sont à l’origine d’une altération des qualités du milieu, même s’ils y sont présents à des niveaux inférieurs au seuil de nocivité. Pour les polluants qui ont un effet nocif sur les organismes vivants, on réserve le terme de contaminants. Des conventions internationales réglementent le rejet des polluants selon leur toxicité. Un polluant est dit altéragène. On peut désigner sous le terme de polluant toute substance artificielle produite par l’homme et dispersée dans l’environnement, mais aussi toute modification d’origine anthropogène affectant le taux ou (et) les critères de répartition dans la biosphère d’une substance naturelle propre à tel ou tel milieu.” Il est alors très très difficile d’exclure le CO2 et effectivement pratiquement plus personne ne le fait… même si cela peut déranger les pollueurs. Eh oui, l’atmosphère est de moins en moins vue comme une grande poubelle ou chacun déverse impunément ses déchets sans en payer le prix… que la société, elle ne peut ignorer et paye déjà. Les fameuses générations futures comprendront peut être beaucoup plus que nous et douloureusement ce que signifie : “externalité négative”. Pour justifier notre comportement, il suffira de leur expliquer que nous ne possédions pas le bon dictionnaire !