Bras de fer pétrolier entre Exxon et le Venezuela

Alors que Total a officiellement accepté les conditions imposées par le Vénézuela pour l’exploitation du grand projet de l’Orénoque, ExxonMobil refuse de voir nationaliser ses actifs, et s’engage dans un bras de fer judiciaire avec le Vénézuela. La tension est montée d’un cran ce week-end.

Vendredi, Total acceptait officiellement de recevoir de l’Etat vénézuelien 834 millions de dollars, sous forme de pétrole, en compensation de la cession d’une partie de ses actifs au profit de la compagnie nationale, PDVSA. Le Vénézuela, via PDVSA, est ainsi devenu majoritaire dans le vaste projet Sincor, dans l’Orénoque.

La participation de PDVSA est ainsi passée de 38 à 60%, alors que celle de Total descendait de 47 à 30,3%, tout en perdant 5 ans de droit d’exploitation.

Un accord imposé par le président Hugo Chavez à tout groupe pétrolier étranger présent au Vénézuela. Si Total, Statoil, Chevron ou BP ont accepté de laisser la main à l’Etat vénézuelien, d’autres groupes comme ExxonMobil et ConocoPhillips ont refusé tout compromis et se sont vus contraints de quitter le pays.

C’est désormais devant les tribunaux internationaux que ceux-ci entendent se battre. Jeudi , ExxonMobil a annoncé avoir obtenu le gel de 12 milliards d’actifs de la société PDVSA à l’étranger, auprès des tribunaux de Grande-Bretagne et des Pays-Bas, et 300 millions de dollars par un tribunal de New York.

15 à 20 % des biens de PDVSA sont désormais gelés. 

Dimanche, Hugo Chavez a répliqué, en s’en prenant directement à Washington : "Si cela nous fait du tort, nous vous ferons du tort", a-t-il assené dans une émission.

"Nous n’allons pas envoyer de pétrole aux Etats-Unis. Prenez note, M.Bush, M.Danger."

La moitié de la production vénézuelienne est exportée vers les Etats-Unis, soit environ 15 % des importations de pétrole américaines.

 

 

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