Méthanisation : hausse des tarifs d’achat

A l’occasion de la publication au Journal officiel samedi de la hausse du tarif d’achat de l’électricité produite par méthanisation, le gouvernement a annoncé un dispositif global de soutien à cette filière.

Encore peu développée en France, la méthanisation dispose d’un potentiel économique et industriel important notamment pour les agriculteurs.

La méthanisation transforme les déchets organiques en énergie (sous forme de biogaz) et permet d’éviter les rejets de méthane liés au traitement traditionnel des effluents. Elle permet aux agriculteurs, notamment les éleveurs, de remplacer leurs engrais chimiques par le produit issu du méthaniseur, contribuant ainsi également à résoudre les problématiques de stockage et traitement des déchets.

La méthanisation doit contribuer à atteindre l’objectif du Grenelle de l’environnement de 23 % d’énergie renouvelable en 2020. Elle doit atteindre une puissance électrique installée de 625 MW en 2020 et une production de chaleur de 555 ktep/an. Ces objectifs reviennent à multiplier par quatre la production d’électricité et par sept la production de chaleur sur une dizaine d’années. Il s’agit de faire émerger une centaine de projets chaque année, alors que la France n’en compte aujourd’hui qu’une centaine en service.

Le gouvernement met ainsi en place un dispositif de soutien complet et renforcé :

  • revalorisation du tarif de rachat de l’électricité produite à partir de biogaz de 20 % en moyenne pour les petites et moyennes installations agricoles ; cela représente un soutien de 300 M€/an et une hausse d’environ 1 % de la facture d’électricité des consommateurs à l’horizon 2020 ;
  • reconnaissance de la méthanisation comme une activité agricole depuis le 16 février 2011 (loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche) ;
  • autorisation d’injection du biogaz issu de la méthanisation dans les réseaux de gaz naturel cet été (loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement dite Grenelle 2) ;
  • aides territoriales à la méthanisation (ADEME, collectivités, ministère de l’Agriculture) pour optimiser le soutien et orienter les projets vers les meilleures solutions aux plans environnemental et énergétique.

Ainsi, en fonction de la proximité du réseau et de la structuration des filières de traitement des déchets, les méthaniseurs auront le choix d’utiliser le biogaz pour produire de l’électricité et de la chaleur ou de l’injecter directement dans le réseau de gaz naturel.

L’ADEME orientera les projets vers les options techniques les plus adaptées et assurera un suivi de la filière.

L’arrêté revalorisant le tarif de rachat de l’électricité a été publié ce jour au Journal officiel : Voir
>>>> ICI

« La méthanisation est une opportunité pour construire une agriculture compétitive et respectueuse de l’environnement mais c’est également une solution pour résoudre le problème de traitement des déchets. Alors que la France ne dispose que d’une centaine de méthaniseurs, contre plus de 3 000 en Allemagne, ce nouveau dispositif de soutien va accélérer le développement de la filière », a déclaré la Ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.

Eric Besson, Ministre chargé de l’Industrie, a souligné que « ce nouveau dispositif de soutien public à la méthanisation est également une opportunité à saisir pour constituer une filière française intégrée, porteuse de valeur ajoutée et créatrice d’emplois industriels qualifiés ».

Pour Bruno Le Maire, Ministre de l’Agriculture, « le nouveau dispositif en faveur de la méthanisation agricole marque l’engagement du Gouvernement aux côtés du monde agricole, notamment de l’élevage ».

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Babase

Pourquoi parle t on encore de tarif de Rachat et non pas de tarif d’achat ? c’est bien l’agriculteur le producteur primaire de cette électricité, par contre c’est bien Edf qui la Revend à l’utilisateur réseau.

Cleantuesday

Enfin une bonne nouvelle Sur ce secteur voir:

fredo

les objectifs 2020 sont ceux indiqués dans la ppi 2009-2020, c’est-à-dire très très loin du potentiel existant de 12 Mtep identifié lors du Grenelle (et sur une base très conservatrice de rendement). La DGEC déroule, Gdf Suez peut dormir tranquille. 2 points positifs: -Le biogaz agricole existe maintenant officiellement, parent pauvre jusqu’à présent au profit des valorisations en décharges et stations épurations, -L’injection en réseau est autorisée, même si le gaz doit probablement être “lavé” au préalable, ce qui est néanmoins normal. reste à voir le texte en détail et les réjouissances prévues par la Dgec, “à la française”…

Ch4

et si on nous supprime les subventions, comme la rumeur le dit….c’est sur le biogaz est foutu

Jmmathe

LES “DANGERS” DE L’ENERGIE VERTE (la méthanisation agricole) : “Après l’accident nucléaire au Japon : sortir ou pas du nucléaire, les énergies renouvelables, le Grenelle II de l’environnement, les énergies vertes, la chasse au gaz à effet de serre…semblent à nouveau faire la “une” de l’actualité! Mais, qu’en est-il des énergies vertes et de la méthanisation agricole, notamment? Alors…..imaginez 3 cuves de 21 mètres de diamètre et 6 mètres de haut, sous vos yeux, chaque matin, en ouvrant vos fenêtres? C’est le “spectacle”qui “attend” les habitants du quartier de la “rue des huiliers” à Boulay (à 25 km de Metz), où j’habite. En effet, la construction d’une usine de biométhanisation est prévue à quelques dizaines de mètres des habitations. Ce projet (privé) serait séduisant par ses facettes écologiques (à voir!) mais il est totalement inacceptable quant au lieu d’implantation envisagé : à quelques dizaines de mètres du quartier (une centaine d’habitants) et à proximité d’une cité scolaire (1600 élèves). Cette usine sera synonyme de pollutions et nuisances visuelles (les paysages de la Vallée de la Nied , en zone Natura 2000, “détruits” à jamais), sonores (le ballet des tracteurs “livrant” fumier et lisiers, venus des villages environnants), olfactives (odeurs d'”oeufs pourris” en plus du fumier et du lisier); sans oublier les risques biologiques, sanitaires et accidentels (les nombreuses études d’INERIS sur ce sujet en attestent). Certes, la méthanisation apporterait une réponse énergétique et écologique (?) à la question du traitement et de la valorisation des déchets agricoles. Une dizaine d’agriculteurs du secteur de Boulay vont donc “fournir” fumier, lisiers et maïs (20000t/an, pour commencer…soit le seuil de rentabilité). Du biogaz sera obtenu à partir de la fermentation de ces matières d’origine végétale et animale. Ensuite, ce biogaz, composé essentiellement de méthane, alimentera une turbine qui produira de l’énergie sous forme d’électricité et de chaleur. Les tarifs de cette électricité, vendue à EDF, viennent d’être revalorisés : 0, 21€ le KW au lieu de 0,14€. Quant à l’eau chaude, la communauté de communes du Pays boulageois s’en porterait acquéreur pour chauffer piscine, écoles et halte-garderie. Ce modèle de développement industriel de l’agriculture se fera en partie aux frais des contribuables : de très nombreuses subventions (Ademe, Europe/Faeder, Région, Département, Etat)! Il s’agit en fait de subventionner des agriculteurs productivistes pour qu’ils éliminent des déchets dont personne ne veut; et ceci pour les intéresser avec d’énormes avantages. La démarche des porteurs du projet est essentiellement économique et source de revenus. Mais, la rentabilité doit-elle passer avant la qualité de vie des riverains et la préservation de l’environnement? Les risques biologiques, sanitaires et accidentels ne doivent surtout pas être occultés: une usine de ce type a “implosé” en Allemagne en 2007 à Daugendorf en Allemagne. Aussi, les “futurs” riverains de la “rue des huiliers” et les habitants de Boulay se mobilisent-ils : * une association : l’ADPN (Association de Défense du Pays de Nied) * un blog () et un site (www.adpn-asso.org); * une pétition; * des manifestations en tous genres (banderoles…); * une bonne couverture médiatique (presse écrite, télévision, radio). La relation entre agriculteurs et défenseurs de l’environnement n’est toujours pas toujours aisée; et, tout n’est pas “rose” avec l’énergie verte!” Le président de l’ADPN : Jean-Marie Mathé

fredo

Ce type de projet nécessite un permis de construire, mais y a-t-il eu enquête publique (comme c’est le cas en éolien et en photovoltaîque au sol)? L’administration considère par ailleurs que: -les installations de propduction d’énergie sont des installations industrielles, -en même temps, l’adminsitration cherche à densifier, officiellement pour éviter le fameux mitage, en pratique pour augmenter l’efficacité des réseaux (ce qui les arrange et diminue leur quote part des coûts de nouveaux raccordements), Suggestion: Ne seraient-ils pas possible d’enterrer davantage les cuves?

eilage

effectivement l’idéal serait de pouvoir enterrer au maximum ce genre d’instalation ainsi que celle de cogénération qui vont être amenées à se répandre … Cependant il faut bien reconnaître la nécessité conceptuel que ce genre d’infrastructure se retrouve proche des m² qu’il doit chauffé (en cogénération) …

Guydegif(91)

A la lecture de certains posts ci-dessus il faut convenir qu’il y a des non-sens et des décisions irréfléchies, même s’il faut encourager les EnR et la valorisation / conversion optimales des déchets agricoles, forestiers, etc… En effet mettre 1 centre de méthanisation de 20000 T/an à qqs dizaines de mètres d’habitations et d’un groupe scolaire semble un non-sens qu’on pourrait éviter d’une part en s’éloignant qq peu (100 à 200 mètres seraient déjà plus supportables!) et d’autre part en enterrant une bonne partie de l’infrastructure et en habillant judicieusement par un bâtiment de look acceptable. Excaver une dizaine de mètres n’est pas insurmontable. Transporter les ”cargaisons puantes” (fumier ou lisier) dans des bennes fermées / réservoirs étanches est possible plutôt qu’une noria de tracteurs avec des tombereaux découverts semant leur fumet sur leur passage…        Les STEP (station d’épuration) ou UIOM (incinération ordures ménagère) de certaines villes ou agglomérations comme Monaco ou Paris / Issy-les-Moulineaux sont bien enterrées. So what ! Donc si on veut, on peut ! Il faut savoir raison garder, faire prueve de BON SENS et ne pas provoquer haine et désagréments inutilement. Je comprends JM.Mathé et l’ADPN. Il ne faut rien qu’un peu de bonnes volontés et de tolérance réciproques pour faire de la co-habitation pacifique et sereine…Une communication réaliste et enquête publique ad hoc bien menées devraient pouvoir éviter ce genre de situation embarrassante si tous les protagonistes et intéressés, en temps voulu, SE PARLENT et font preuve de BON SENS ! J’espère que pour Boulay, ses habitants, l’ADPN et les promoteurs du centre de méthanisation il y a encore le temps pour faire les choses comme il faut…tout en permettant EnR et DD, càd de chauffer les maisons et immeubles du secteur (dont l’école de 1600 élèves…) par un réseau de chaleur et en vendant les Kwhs produits par co-génaration à ErDF / EDF… A+ Salutations Guydegif(91)