L’ANODE demande la fin du gel “illégal” des tarifs de gaz

L’Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Energie (A.N.O.D.E) a déposé une requête auprès du Conseil d’Etat afin d’obtenir l’annulation de l’arrêté du 27 juin 2011 qui gèle les tarifs du gaz naturel pour les clients résidentiels et petits professionnels.

L’A.N.O.D.E avance plusieurs arguments justifiant son opposition au gel des tarifs du gaz décidé par le gouvernement.

L’un des arguments montre que malgré le gel des tarifs réglementés du gaz, la facture des consommateurs dans la durée ne se réduira pas, et que l’impact financier d’une telle mesure ne serait que transitoire.

"Le refus du gouvernement de répercuter dans les tarifs réglementés du gaz la hausse des coûts d’approvisionnement de GDF Suez n’est pas tenable sur le long terme pour l’opérateur historique. Il est en résulte que le manque à gagner pour GDF Suez (estimé à 340 millions sur le seul deuxième semestre 2011) devra un jour ou l’autre être répercuté sur les consommateurs."

Le deuxième argument est plus "dogmatique" puisque l’on touche à la notion de concurrence. En effet, selon l’A.N.O.D.E. "geler les tarifs réglementés du gaz empêche la concurrence de se développer."

Explication : Les fournisseurs alternatifs présents dans l’hexagone qui subissent également la hausse des coûts d’approvisionnement estiment que les opérateurs gaziers étrangers sont moins enclin à venir concurrencer l’opérateur historique dans l’hexagone. Autrement dit, la marge de négociation des alternatifs vis à vis des opérateurs gaziers reste minime.

Le troisième argument fait valoir que la concurrence est "le seul vrai vecteur de modération des prix" et que "c’est bien la concurrence entre les opérateurs qui permet d’assurer la compétitivité des prix."

Une émulation entre les différents compétiteurs, "oriente les prix au plus bas vers les coûts" affirme l’A.N.O.D.E. "Cette concurrence saine permettrait une diversification des approvisionnements "non indexées sur les prix du pétrole, comme le sont aujourd’hui les contrats de long terme de GDF Suez servant à la fourniture des tarifs réglementés."

De plus, faire le choix d’un fournisseur d’énergie alternatif serait sans risque pour les consommateurs ajoute l’A.N.O.D.E puisque la loi les autorise depuis décembre 2010 à revenir aux tarifs réglementés, en électricité comme en gaz, sans contrainte ni pénalité.

Du même avis que la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), l’Assocation des Opérateurs Détaillants en Energie en appelle au Ministre de l’Energie (Eric Besson) afin de mettre fin au "gel illégal des tarifs" (NDLR : réglementés) et d’instaurer une évolution tarifaire (NDLR : à la hausse bien évidemment) au 1er octobre.

            

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Jourde

Geler les prix du gaz, alors même que les contrats sont passés à long terme, est injuste pour les entreprises gazières. Au départ il n’y avait que GDF qui se soulevait face à cette injustice, mais là, on ressent bien qu’il y a un problème car si l’ANODE s’insurge aussi cela prouvent bien que GDF est honnete et a raison sur ce sujet… il en va de la sécurité en approvisionnements des français quand même!

Toton

Est-ce que l’ANODE estime que les prix pour les particuliers vont baisser ? L’ouverture à la concurrence est une supercherie.