Les plantes “stressées” dégageraient plus de méthane !

Des scientifiques de l’Université de Calgary ont émis l’hypothèse que des plantes "stressées" par la problématique du réchauffement climatique pourrait émettre davantage de gaz à effet de serre.

L’étude affirme que le niveau de méthane devient plus important quand les cultures étudiées (haricots, tournesols, pois, canola, orge et blé) sont exposées à des facteurs environnementaux liés au changement climatique comme l’augmentation de la température, la sécheresse et le rayonnement ultraviolet B.

Le méthane est reconnu comme étant l’un des principaux gaz à effet de serre. Il emprisonne la chaleur dans une proportion beaucoup plus grande – 23 fois – que le dioxyde de carbone.

"La plupart des études s’accorde sur un seul facteur. Nous avons voulu combiner quelques-uns des facteurs environnementaux inclus dans le scénario du changement climatique qui ont un réel impact sur les plantes", explique David Reid, professeur au Département des sciences biologiques.

"Nos résultats sont à prendre avec considération dans la discussion globale sur le réchauffement climatique parce que le méthane est un puissant gaz à effet de serre", affirme Qaderi, co-auteur de l’étude. Il souligne également le phénomène de rétroaction qui pourrait s’ajouter au réchauffement de la planète.

Télécharger l”article (en anglais) sur Physiologia Plantarum
http://www3.interscience.wiley.com/cgi-bin/fulltext/122512214/PDFSTART

         

Articles connexes

10 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Sylba

Je vois que l’on continue à employer ce facteur 23 pour comparer l’effet du méthane à celui du CO2 en tant que GES (gaz à effet de serre), mais il faut savoir que cette valeur correspond à l’effet au bout de 100 ans et que cet effet est dégressif, ce qui veut dire qu’il est beaucoup plus important pour un intervalle plus réduit ; par ailleurs, il faut tenir compte des effets cumulés. ainsi, Benjamin Dessus, Bernard Laponche et H Le Treut donnent cet exemple : « en 2005 la France a émis 2,65 millions de tonnes (Mt) de méthane (CH4) et 341 Mt de CO2 (en tenant compte des puits de carbone). Les émissions de CH4 sont actuellement comptées pour 56 Mt de CO2 (et donc pour 16% de celles de CO2). C’est parfaitement juste en ce qui concerne les effets intégrés jusqu’en 2105. Mais si l’on se place à l’horizon 2055, l’émission ponctuelle de méthane de 2005 prend une importance beaucoup plus grande en termes d’effet intégré sur le climat : le PRG à l’horizon de 50 ans est de 42, la valeur ‘équivalente’ en émission de CO2 est donc de 111 Mt et 33% des émissions de CO2. »

Dams

Si c est vrai, cela constituerait un nouveau “positive feedback” qui viendrait s´ajouter à ceux déjà inquiétants du changement d´albedo de la glace polaire qui fond, ou celui des rots de méthane qui pourraient se produire suite à l augmentation de la température dans le fond des océans… Cette réaction des plantes irait d´ailleurs à l´encontre de la théorie controversée “Gaia” de Lovelock, où la Terre dans son ensemble serait considérée comme un “être vivant” s autorégulant dans le but permettre les conditions les plus favorables au développement de la vie… Théorie pas seulement philosophique mais aussi appuyée par des recherches scientifiques.

alain843

Les salsifis font-ils péter ? hier soir au dîner, j’ai mangé une poêlée de légumes qui en contenait (mais aussi des haricots, je dois dire…), et j’ai passé toute la soirée à lâcher du méthane (et ça continue…) !! La couche d’ozone ne m’a pas dit merci, vous pouvez me croire… Alors, dites-moi, les salsifis sont-ils la cause de cette intenable surpression intestinale ? Avez-vous des expériences à faire partager en la matière ? D’avance merci…

Dan1

Le mieux est de donner la source : Ce problème de calcul du PRG sur une durée donnée est effectivement problématique car cela peut fausser les prévisions. Dans le cas du méthane on peut prendre le PRG de 21 sur un siècle en faisant l’hypothèse que le réchauffement va se poursuivre “tranquillement” pendant cette période et que les émissions sont régulières. le problème est que la progression linéaire du réchauffement climatique n’est absolument pas garantie et qu’il peut exister des effets de seuil. Si on craint un basculement en 2050 alors qu’on est en 2010, il ne faut pas prendre le PRG à 100 ans.   Dans ce cas, il faut raisonner avec des PRG intermédiaires d’autant plus élevé (par rapport au PRG 100) que la vie du gaz dans l’atmosphère est courte. Dans ce document, le PRG à 20 ans du méthane est donné pour 81. Voir aussi : Pour une vision française du PRG et de la problématique des émissions : On voit clairement que le CITEPA prend le PRG à 100 ans = 21 pour le CH4 alors que maintenant il serait plutôt de 25. Si on décide de prendre un PRG à 20 ans = 81 pour voir jusqu’en 2030, c’est l’agriculture qui va avoir mal. Actuellement, avec un PRG de 21 à 100 ans elle est responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Seulement elle est responsable de 84 % des émissions de CH4 en 2007. Donc toute focalisation sur le CH4 à court et moyen terme va produire une focalisation sur l’agriculture et… le gaz naturel. Je ne sais pas si c’est bien ou mal, mais la conséquence, c’est qu’en France on pourrait presque arrêter de parler du CO2 électrogène déjà aux alentours de seulement 6 % dans la contribution au PRG, mais beaucoup plus au plan médiatique !    

bmd

Alain843, votre intuition est correcte: Salsifis, mais aussi topinambour, artichaut contiennent de l’inuline, sucre complexe agréable au goût, mais qui pose des problèmes à la digestion, et de plus en plus quand on prend de l’âge. Pour en revenir au méthane, sa durée de vie dans l’atmosphère étant beaucoup plus courte que celle du gaz carbonique, son PRG à 10 ans ou à 20 ans est évidemment bien plus important que celui à 100 ans qui est la base des calculs actuels dits en équivalent CO2. Benjamin Dessus, grand maître en environnement, a fait il y a peu cette étonnante découverte connue de tous depuis longtemps. Il n’en a pas pour autant entamé une révision du scénario énergétique qu’il nous somme de mettre en place, qui fait une large place au gaz naturel. De la même façon, ce fait n’est pas pris en compte dans le scénario Négawatt, qui a besoin du gaz pour sortir du nucléaire. La connaissance des fuites de méthane qui se produisent tout au long de la filière gaz naturel, depuis son extraction jusqu’à son utilisation, est encore rudimentaire, et personne ne semble vouloir en faire une étude approfondie. Mais il serait bien étonnant qu’elle soit inférieure à 1% des quantités utilisées, soit en PRG à 20 ans l’équivalent de 60 fois plus de gaz carbonique. Les 450 g de CO2 par kWh des CCG deviennent alors 7 à 800 en équivalent CO2, et le passage du charbon au gaz pour la production électrique n’a en ce qui concerne les émissions de GES plus d’intérêt. Et les pays européens qui comme l’Allemagne ou le Danemark s’appuient sur ce passage du charbon au gaz dans leur production électrique plutôt que sur le nucléaire pour faire baisser leurs émissions de GES sont en train de conclure un marché de dupes, et de nous duper par la même occasion.

Dan1

Le scenario Negawatt 2006 prévoit bien une substitution du nucléaire par une bonne part de gaz et beaucoup d’économies. C’est d’ailleurs écrit en haut de la page 6 : nous aurons 164 TWh d’électricité au gaz en 2030 dans le scénario idéal.     Le problème est que si le scénario ne se déroule pas comme prévu (et ça n’arrive jamais), nous serons prisonniers d’un moyen de production dont on sera obligé d’augmenter la consommation sans alternative. Il est dangereux de s’exposer à une grande dépendance au gaz à l’instar de ce qu’on fait les italiens et qui… veulent revenir au nucléaire.

bmd

A quoi cela vous sert-il de tordre les évidences? Que cherchez-vous à défendre exactement? En consultant les données qui traînent partout, vous verrez sans peine que la proportion du gaz dans la production d’électricité est déjà d’environ 15 % en Allemagne, soit 3 fois plus forte que celle de la France!Et leur politique de développement de l’éolien, si elle persiste, fera augmenter cette proportion. Cela n’a rien à faire avec le climat. En Suède, où il fait plus froid qu’au Danemark, on consomme  d’ailleurs moins de gaz par habitant. Et il n’est en Allemagne comme en France aucunement tenu compte des émissions de méthane des centrales à gaz dans le calcul des GES.

Dan1

Pour ce qui est de la consommation d’énergie par habitant et notamment pour le comparatif Allemagne avec la prise en compte de la rigueur du climat (DJU), j’ai déjà donné les chiffres : Pour avoir accès au document de référence : Pour l’Allemagne voir page 95 et pour la France page 165. Pour le secteur résidentiel tertiaire, les consommations (ramenées en TWh), sont de : 470 TWh de gaz en Allemagne et 260 TWh en France 282 TWh d’électricité en Allemagne et 279 TWh en France On voit que les allemands consomment plus de gaz et un peu moins d’électricité que les français. Rapporté à la population (respectivement 82 millions et 63 millions), cela donne : GAZ : Allemagne : 5,7 MWh/an/hab. France : 4,1 MWh/an/hab. ELECTRICITE : Allemagne : 3,4 MWh/an/hab. France : 4,4 MWh/an/hab. Globalement (gaz + électricité) : Allemagne : 9,1 MWh/an/hab. France : 8,5 MWh/an/hab. Les Allemands sont donc plus dépendants au gaz dans le secteur résidentiel-tertiaire (+ 39 % par rapport au français) et cela ne peut s’expliquer par la seule rigueur du climat (d’autant que l’isolation devrait être globalement meilleure). Les français sont plus dépendants à l’électricité (+ 29 %) et là il suffit de lire les commentaires pour se laisser dire que c’est à cause du chauffage électrique. Mais, on voit bien que quand le chauffage n’est pas électrique, il est gaz ou fioul.    

Dan1

Pouvez m’expliquez ce que veut dire : “Je n’ai pas parlé de la consommation d’électricité et de gaz d’un habitant en France et en Allemagne, j’ai parlé de la consommation d’électricité et de gaz par habitant en France et en Allemagne” ? Si on peut additionner des TWh de gaz et d’électricité quand on raisonne en besoin d’énergie finale, ce qui est le cas du document que je cite. Mon calcul avec les DJU a le mérite de donner un facteur de correction certes, sujet à caution, mais reconnu en matière de besoin de chauffage. Après, on peut toujours contester et couper les cheveux en quatre, mais l’ordre de grandeur est là. Vous dites, en France dans les zones froides, il n’y a personne ! C’est une plaisanterie : une bonne moitié de la France est en zone H1 dont la région parisienne et tout l’Est dont Rhône Alpes. En revanche, Bordeaux est en H2 mais la façade atlantique n’est pas la plus peuplée, surtout entre Bordeaux et Biarritz ! Seule la façade méditéranéenne est en H3. 

Dan1

Le gaz peut être converti en électricité, sauf que ce ne sera pas le cas pour les secteurs résidentiels et tertiaires ou bien de façon anecdotique. Dans le cas que je cite, il s’agira donc à quasi 100 % d’une utilisation directe pour le chauffage et la cuisson donc une conversion en énergie thermique. Dans ce cas, le gaz peut être assez facilement  comparé à l’électricité. Par exemple une chaudière gaz a normalement un rendement global supérieur à 90 % sur PCI voir jusqu’à 107 %. Dans les statistiques c’est le PCI qui est pris en compte (NCV sauf exception mentionnée par exemple pour le gaz : GCV). On peut donc assez facilement dire qu’un kWh électrique peut être substitué par un kWh gaz et inversement. Encore une fois, il s’agit de compte en énergie finale pour évaluer une dépense au niveau du consommateur. Sinon pour l’électricité, mais aussi pour le gaz, il faudrait inclure toute la filière amont. Donc dans le cas présent, ce n’est pas la peine de tordre les chiffres, il suffit de lire attentivement ce qui est écrit dans le document de référence EUROSTAT. De plus, vous avez le détail concernant le consommations par habitant à la page 93 pour l’Allemagne et à la page 163 pour la France : La consommation d’énergie finale par habitant et par an est de : Allemagne : 2,706 toe = 31,4 MWh France : 2,504 toe = 29,1 MWh Pour le secteur résidentiel seulement : Allemagne : 0,839 toe = 9 756 kWh France : 0,709 toe = 8 244 kWh Pour le gaz résidentiel total (voir pages 101 et 171) données en TJ (GCV) : Allemagne : 1 340 000 TJ soit 372 TWh pour 82,4 millions d’habitants = 4,51 MWh/hab. France : 679 845 TJ soit 189 TWh pour 63 milllions d’habitants = 3 MWh/hab. On retrouve donc bien les ordres de grandeur précédemment annoncés concernant les consommations d’énergie et en particulier de gaz : Un allemand consomme globalement plus d’énergie et cela reste vrai pour le seul secteur résidentiel. Un allemand consomme plus de gaz et particulièrement pour le secteur résidentiel (4,51 MWh contre 3 pour un français, soit 50 % de plus qu’un français). Et ce gaz n’est pas électrogène. De toute façon, le gaz électrogène est comptabilisé séparément à la page 101 pour 839 978 TJ soit 233 TWh qui effectivement  produiront nettement moins d’électricité, et là il faut regarder la page 96 : la production d’électricité d’origine gaz est de 70,8 TWh à partir des 233 TWh d’énergie primaire qui alimente les centrales électriques. En première approche cela donnerait un rendement globale de 30,3 % pour cette utilisation. Dans le même temps la France consomme 257 285 TJ soit 71,5 TWh de gaz électrogène et produit 22 TWh avec. On voit donc que l’Allemagne est dans tous les cas beaucoup plus dépendante du gaz que la France et ce n’est pas pour rien que l’ancien chancelier allemand s’occupe des affaires de gaz avec les russes.