Chances et risques de l’électromobilité en Suisse

Les voitures électriques sont porteuses d’espoir d’une mobilité moins nuisible pour l’environnement ; Si l’autonomie limitée des batteries freine pour l’heure une dissémination rapide des voitures électriques, cette situation ne devrait pas perdurer au vu des progrès techniques attendus.

Leurs chances…

L’électromobilité a pour grand avantage de réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles et d’abaisser les émissions de substances nocives liées à la circulation, à condition toutefois que l’électricité alimentant les batteries provienne desources d’énergies renouvelables ou à faible teneur en CO2. Le mix énergétique de la Suisse, qui privilégie l’énergie hydraulique, offre par conséquent de bonnes conditions préalables pour une exploitation durable des voitures électriques. Qui plus est, si elles sont utilisées pour stocker de l’énergie à l’échelle locale, elles peuvent même soutenir l’extension massive des énergies renouvelables telle que prévue.

Les technologies de l’information joueront un rôle décisif en matière de sécurité, en particulier dans le cas des voitures électriques légères et de petite taille. L’utilisation systématique de ces technologies pourrait en outre permettre d’établir un trait d’union entre les transports individuels et les transports publics. L’électromobilité pourrait ainsi favoriserla mise en place de modèles innovants du transport combiné.

Les avantages de l’électromobilité pèseront cependant dans la balance surtout à plus long terme car en moyenne, seule une nouvelle voiture sur dix en Suisse fonctionnera à l’électricité en 2025 et il faudra attendre 2035 pour que ce chiffre passe à unvéhicule sur deux. Si les véhicules les plus efficients s’imposent, indépendamment de leur mode de propulsion, l’ensemble du trafic motorisé émettra d’ici à 2050 deux fois moins de CO2 qu’aujourd’hui.

… leurs risques…

Dans l’euphorie qui entoure les voitures électriques et leurs vertus écologiques au volant, on oublie souvent que leur construction est très nuisible pour l’environnement: tant l’extraction des matières premières que la fabrication de la batterie et de l’électronique pèsent négativement dans le bilan environnemental. L’électromobilité contribue de ce fait à déplacer les effets négatifs des transports suisses vers les pays où les véhicules sont construits ou les matières premières extraites.

Si les véhicules sont propulsés à l’électricité et non plus à l’essence ou au diesel, les recettes publiques provenant des droits sur les carburants diminuent forcément, ce qui réduit les moyens à disposition pour l’entretien du réseau routier. A cela s’ajoute le fait que les moteurs à combustion interne traditionnels deviennent de plus en plus économes. A moyen terme, les fonds pour l’infrastructure des transports devraient donc se tarir.

Enfin, l’existence de voitures qui roulent à bon prix et sont peu polluantes réduit la motivation de renoncer à des trajets superflus ou d’emprunter lestransports publics, car l’expérience montre que l’on consomme davantage ce qui est bon marché et nedonne pas mauvaise conscience.

… et les principales recommandations

L’étude de TA-SWISS recommande de mettre en place des modèles de mobility pricing afin de compenser la disparition progressive des recettes provenant des droits sur les carburants.

La taxe sur le trafic doit être conçue de manière à promouvoir tant l’emploi de véhicules efficients que l’utilisation combinée des moyens de transport publics et individuels.

En ce qui concerne l’autorisation de mise sur le marché de nouvelles voitures de tourisme, les véhicules efficients doivent également bénéficier d’un traitement préférentiel. A cet égard, il faudra tenir compte non seulement de la consommation d’énergie pendant la phase de fonctionnement, mais aussi de l’impact environnemental exercé par les véhicules sur l’ensemble de leur cycle de vie. Afin d’éviter les effets de rétroaction négatif, lamobilité doit être renchérie dans son ensemble de manière à ce que les véhicules plus écologiques et moins chers ne conduisent pas à une augmentation généralisée de la circulation.

Enfin, il faudra établir des directives en matière de conception et d’élimination afin de pouvoir recycler les matériaux utilisés et réduire la dépendance vis-à-vis des matières premières de base.

Une résumé de l’étude «L’avenir se joue sous tension. L’électromobilité dans le système de transport des prochaines décennies» est disponible ici . La version complète en allemand : ici

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crolles

Ces recommandations sont vraimant curieuses : Introduire des taxes sur les VE et augmenter leur prix pour éviter que ce soit “trop intéressant” de circuler en électrique… Ca va pas la tete ? Sont fous ces Suisses ? Cdlt

Dedou 15

A chaque époque les changements technologiques ont modifié la manière de concevoir, de construire, d’utiliser les moyens de transport personnel et collectif. Ce qui crée à chaque fois des polémiques et des grincements de dents ! Plus précisément en ces temps modernes où l’on recherche les moyens d’économiser les carburants, produits issus du pétrôle, l’électricité paraît une bonne solution. Mais les véhicules électriques ont des batteries qu’il faut recharger à une prise…électrique ! L’énergie électrique issue des centrales hydroélectriques ne pollue pas lors de la production, à l’inverse du gazoil et du charbon. Donc il ne faudrait que des centrales hydroélectriques, ce qui est peu concevable en des pays où l’eau n’est pas omni-présente ! Néanmoins, la piste de la conception et construction de véhicules électriques ne doit pas être abandonnée, seules des technologies avancées dans le cadre du respect de l’environnement doivent être privilégiées.

Edi

Cela démontre que le manque d’enthousiasme actuel et passé, pour des alternatives au vieux moteur à explosion (de rendement ridiculement faible), ne sont pas que du fait des constructeurs automobiles, ou des compagnies pétrolières. Mais surtout de la responsabilité des gouvernements, taxes obligent. Mauvais calcul, car le coût du dérèglement climatique est largement supérieur. Question de temps, car il suffira d’un « projet exemplaire” pour chambouler tout cela. Malheureusement, vu le consérvatisme ambiant et le manque de proactivité, il est plus probable que ce saut technologique se produise ailleurs. De toute manière cela impactera économiquement les pays qui ne se seront pas adaptés à temps.

Pastilleverte

en bref, seul un pays comme la Norvège, peu d’habitants et une géographie favorisant (scandaleusement…) l’énergie hydroélectrique, va bénéficier essentiellement des avantges des VE… dans la mesure où les batteries et leur “carburant” n’y sont pas produites ! PS : manque de recttes fiscales lièes au pétrole ? LOL ! Faisons confiance aux “énarques” ou équivalent pour trouver des recettes (fiscales ) de substitution. Je suugère de taxer tous les SMS de quelques centimes d’€ (ou de francs suisses) Ah mais !

Dan1

ben non, parce que ce pays qui a tout en matière d’énergie : pétrole, gaz, hudraulique et qui fait une gabegie d’électricité (3,5 fois plus qu’un Français), ce pays voudrait faire du nucléaire au thorium ! C’est comme ça, mais ça va pas continuer car on va envoyer Eva Joly pour les calmer.