Cirad : une unité pilote dans les biocarburants

Depuis la mi-décembre, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) héberge le premier pilote opérationnel en France de préconditionnement de la biomasse par pyrolyse flash. L’huile extraite servira de base à des agrocarburants de seconde génération.

Les résultats des tests précisent également les spécifications attendues d’une huile de pyrolyse pour des applications à grande échelle.

Une installation pilote qui permet de transformer du bois ou de la paille en une huile de densité énergétique dix fois plus importante que le matériau brut de départ : c’est ce dont le Cirad dispose aujourd’hui dans le cadre du projet Précond, une étude sur le préconditionnement de la biomasse menée en partenariat et qui s’achèvera dans les mois à venir. Cette installation permet d’obtenir plusieurs litres d’huile par jour destinés à la synthèse d’agrocarburants de seconde génération.

La biomasse lignocellulosique – bois et résidus agricoles comme la paille, la bagasse, la balle de riz, etc. – constitue une ressource énergétique prometteuse pour l’avenir. Sa valorisation énergétique présente en effet un bilan carbone bien meilleur que les voies de biocarburants de première génération, explique le Cirad. Néanmoins, la viabilité de cette voie n’est possible que si de très grandes quantités de ressources ligneuses sont mobilisables. Du fait de la dispersion géographique de ces ressources et pour limiter l’impact économique et environnemental du transport, les chercheurs développent des techniques de préconditionnement de la biomasse sur sites décentralisés, à proximité de la récolte.

La pyrolyse flash est une de ces techniques. Elle permet de transformer la biomasse en une huile intermédiaire. Celle-ci peut ensuite être amenée vers une installation centralisée pour la production de gaz et la synthèse de carburants. Avant d’en arriver là, les huiles obtenues doivent revêtir certaines caractéristiques, notamment en termes de viscosité, de stabilité, de teneur en eau mais aussi en particules solides et en cendres. L’installation pilote dont dispose aujourd’hui le Cirad a été sélectionnée et améliorée de façon à répondre au mieux à ces spécifications. Elle sert de point d’entrée à un travail de modélisation et d’extrapolation vers l’échelle industrielle.

Les chercheurs obtiennent ainsi à partir du bois – d’abord du hêtre puis des résineux – des huiles aux caractéristiques proches de l’idéal. La paille, au rendement énergétique moins élevé – 50 % au lieu de 70 % pour le bois –, passera également au crible de l’analyse dans un proche avenir.

Les chercheurs testeront pour finir des biomasses tropicales. Cette voie n’a, en effet, été étudiée principalement que dans les pays du Nord où existent des installations à l’échelle de démonstration. Elle intéresse toutefois, de plus en plus, des pays émergents comme le Brésil.

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Biocarbs

Voilà  une  nouvelle  agréable  et  espérons  qu ‘elle  aura  un bel  avenir  industriel ( cette seconde génération) dans  un  futur  trés  proche  !

Guydegif(91)

Voilà en effet une bonne réflexion / solution pour concilier agro-carburant de 2ème géné et optimisation des choses qd ressources distribuées, avant de recentrer dans l’installation centralisée qui fabrique le produit final ”agro-carb” en tant que tel. ”La biomasse lignocellulosique – bois et résidus agricoles comme la paille, la bagasse, la balle de riz, etc. – constitue une ressource énergétique prometteuse pour l’avenir. Sa valorisation énergétique présente en effet un bilan carbone bien meilleur que les voies de biocarburants de première génération, explique le Cirad.” Bingo ! that’s it ! Persévérons !A+ Salutations Guydegif(91)

marcarmand

A condition de trouver des procédés d’exploitation non destructifs, respectant la biodiversité et les secteurs habités par les tribus primitives, la biomasse tropicale représente un formidable potentiel énergétique. Par exemple, le Brésil possède 5 millions de km2 de forêts tropicales. Avec une production annuelle de 4 tep par ha, le potentiel est de 2 milliards de tep par an, éventuellement convertibles en biocarburant. Cela résoudrait une bonne partie de l’approvisionnement mondial en énergie.