Des graines artificielles pour une analyse environnementale sans fil

Des graines artificielles pour une analyse environnementale sans fil

Un groupe de chercheurs italiens a développé un prototype de graines artificielles capable de surveiller les paramètres environnementaux sans nuire à l’écosystème.

Le IIT-Istituto Italiano di Tecnologia de Gênes a mis au point un prototype de graines artificielles pour surveiller les paramètres environnementaux sans impacter l’écosystème. Ce robot souple, nommé Acer i-Seed, s’inspire des graines naturelles d’Acer rural et surveille la température du sol grâce à un signal fluorescent.

Il est composé d’un matériau biocompatible et compostable, et a été fabriqué avec des technologies d’impression 3D. La distribution des graines dans de vastes zones peut être réalisée avec un drone, permettant ainsi d’étudier l’état de santé du sol à distance.

Le nouvel Acer i-Seed a été décrit dans la prestigieuse revue scientifique Science Advances par le groupe de recherche dirigé par Barbara Mazzolai à l’IIT de Gênes, en collaboration avec le Leibniz Institut for New Materials (INM). L’étude a été soutenue par des fonds de l’Union européenne dans le cadre du projet I-Seed, coordonné par l’IIT.

Inspiré par les graines naturelles d’Acer rural

La graine artificielle reproduit le comportement aérodynamique de la graine d’Acer rural, une espèce d’érable originaire d’Europe. Une fois mûres, ces graines se détachent de la plante et sont transportées et dispersées par le vent sur de grandes distances.

Les graines artificielles exploitent un design aérodynamique mono-aile particulier qui leur permet de tourner pendant la chute, avec un mouvement similaire à celui d’une pale d’hélicoptère. Cette auto-rotation réduit la vitesse de descente de la graine, lui permettant de rester en l’air plus longtemps et augmentant ainsi les chances de dispersion par le vent.

Caractérisation morphométrique et aérodynamique des graines artificielles d’A. campestre.
(A) Image d’une graine artificielle d’A. campestre montrant la noix ou le péricarpe (en 1) et l’aile (en 2). (B) Section de la graine. (C) Densité linéaire (en grammes par millimètre) de cinq graines artificielles d’A. campestre après sectionnement. (D) Tendances de la densité linéaire moyenne (en grammes par millimètre) des graines naturelles et artificielles d’A. campestre. (E) Structure interne et poreuse du péricarpe artificiel imprimé. Barre d’échelle, 2 mm. (F) Comparaison de la porosité entre l’aile de la graine d’acer naturelle et le péricarpe de la graine d’acer artificielle. (G) Binarisation de l’image de (A) avec péricarpe (1) et sans péricarpe (2) pour l’estimation de la surface de l’aile (S) et de la charge (W/S). (H) Seize images d’une chute libre d’une graine artificielle d’A. campestre, capturée depuis le bas, montrant une autorotation complète. (I) Six images d’une chute libre d’A. campestre capturée latéralement. (J) Image capturée à partir de (I) pour l’estimation de l’angle de conicité (β).

Graines artificielles souples bio-inspirées

Les chercheurs de l’IIT travaillent depuis plusieurs années dans le domaine de la robotique souple bio-inspirée. Après avoir imité les stratégies de croissance et de mouvement des racines, des plantes grimpantes et des graines de la famille des Géraniacées, le groupe s’est concentré sur l’étude des caractéristiques de vol et de dispersion des structures des graines ailées de l’érable.

« Cette étude montre que l’imitation des stratégies des êtres vivants ou des structures biologiques et leur réplication dans les technologies robotiques peut être une étape cruciale pour obtenir une innovation à faible impact environnemental, en termes d’énergie utilisée et de pollution générée », a commenté Barbara Mazzolai, directrice associée pour la robotique à l’IIT et directrice du laboratoire de robotique souple bio-inspirée (Bioinspired Soft Robotics-BSR) de l’IIT à Gênes.

Fabrication et utilisation du seme biomimétique artificiel

Après avoir analysé la morphologie, l’histologie et l’aérodynamique des graines naturelles, le groupe de recherche a conçu et réalisé le seme biomimétique artificiel. Le matériau utilisé est un matériau biocompatible et compostable à base d’acide polylactique (PLA) contenant des particules fluorescentes non toxiques, sensibles à la température. La fabrication des graines artificielles a été réalisée grâce à des technologies d’impression 3D.

Les propriétés aériennes des graines Acer i-Seed les rendent particulièrement adaptées à la dispersion par drone. Ces drones, équipés de la technologie fLiDAR (fluorescence Light Detection and Ranging), pourront enregistrer la variation de luminescence des capteurs, permettant ainsi un suivi à distance et à grande échelle de la température du sol et d’autres paramètres environnementaux. Les chercheurs ont déjà réalisé des tests de dispersion sur le terrain avec un petit drone, démontrant la faisabilité de cette approche.

Perspectives d’avenir et applications potentielles

Bien que cette première étude se concentre principalement sur la détection de la température du sol, les chercheurs travaillent déjà sur la possibilité d’incorporer des particules fluorescentes sensibles à d’autres paramètres environnementaux significatifs, tels que l’humidité, le niveau de CO2 ou des polluants spécifiques.

La prochaine étape consistera en des tests supplémentaires sur le terrain, en collaboration avec des entreprises intéressées par l’utilisation de ces nouveaux robots souples, les Acer i-Seeds, dans des zones plus étendues comme les terres agricoles, pour une analyse environnementale distribuée, simultanée, sans fil et éco-durable.

En synthèse

Le prototype de seme artificiel Acer i-Seed, développé par l’IIT de Gênes et le Leibniz Institut for New Materials, représente une innovation prometteuse pour la surveillance des paramètres environnementaux sans impact écologique. Grâce à sa conception bio-inspirée et à sa fabrication en matériaux biocompatibles et compostables, ce robot souple pourrait être utilisé pour étudier l’état de santé des sols à distance et à grande échelle, ouvrant la voie à de nouvelles applications dans l’agriculture et la gestion des ressources naturelles.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que l’Acer i-Seed?

L’Acer i-Seed est un prototype de seme artificiel développé par l’IIT-Istituto Italiano di Tecnologia de Gênes. Il est capable de surveiller les paramètres environnementaux sans impacter l’écosystème.

Comment fonctionne l’Acer i-Seed?

L’Acer i-Seed surveille la température du sol grâce à un signal fluorescent. Il est composé d’un matériau biocompatible et compostable, et a été fabriqué avec des technologies d’impression 3D.

Comment l’Acer i-Seed est-il distribué?

La distribution des graines dans de vastes zones peut être réalisée avec un drone, permettant ainsi d’étudier l’état de santé du sol à distance.

Quelle est l’inspiration derrière l’Acer i-Seed?

L’Acer i-Seed s’inspire des graines naturelles d’Acer campestre, une espèce d’érable originaire d’Europe.

Quels sont les futurs développements prévus pour l’Acer i-Seed?

Les chercheurs travaillent déjà sur la possibilité d’incorporer des particules fluorescentes sensibles à d’autres paramètres environnementaux significatifs, tels que l’humidité, le niveau de CO2 ou des polluants spécifiques.

Principaux enseignements

Enseignements
L’Acer i-Seed est un prototype de seme artificiel développé par l’IIT-Istituto Italiano di Tecnologia de Gênes.
Il est capable de surveiller les paramètres environnementaux sans impacter l’écosystème.
L’Acer i-Seed surveille la température du sol grâce à un signal fluorescent.
Il est composé d’un matériau biocompatible et compostable, et a été fabriqué avec des technologies d’impression 3D.
La distribution des graines dans de vastes zones peut être réalisée avec un drone.
L’Acer i-Seed s’inspire des graines naturelles d’Acer campestre, une espèce d’érable originaire d’Europe.
Les chercheurs travaillent déjà sur la possibilité d’incorporer des particules fluorescentes sensibles à d’autres paramètres environnementaux significatifs.
L’étude a été soutenue par des fonds de l’Union européenne dans le cadre du projet I-Seed, coordonné par l’IIT.

Références

Science Advances, IIT-Istituto Italiano di Tecnologia, Leibniz Institut for New Materials

Article : “A printed luminescent flier inspired by plant seeds for eco-friendly physical sensing” – DOI: 10.1126/sciadv.adi8492

[ Rédaction ]

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