D’après l’étude annuelle de PwC « Power and Renewables Deals », les transactions réalisées en 2015 dans les énergies renouvelables ont pratiquement doublé en valeur pour atteindre un montant total de 55,3 milliards de dollars pour 524 opérations (contre 28,3 milliards en 2014 pour 483 opérations en 2014).
Cette forte augmentation en 2015 des opérations de fusions-acquisitions dans les énergies renouvelables représente en valeur +95% et en volume +8% des transactinos dans ce secteur. Dans le même temps, l’ensemble des opérations dans le secteur de l’énergie a diminué de 16% en valeur, passant de 236,2 milliards de dollars en 2014 à 199 milliards en 2015, et de 5% en volume.
Malgré la conjoncture défavorable aux opérations dans le secteur compte tenu des prix de l’énergie, les experts de PwC s’attendent à voir perdurer cette dynamique en 2016, tirée par les énergies renouvelables et la zone Asie Pacifique.
Pour Pascale Jean, Associée Responsable du secteur Énergie chez PwC : « La dynamique des transactions dans le secteur de l’énergie, notamment en Europe et en Amérique latine, résulte des énergies renouvelables. Ce niveau d’activité atteste que la transition énergétique est en cours au niveau mondial. »
La part des énergies renouvelables dans les transactions du secteur de l’énergie a fortement progressé en 2015 Au-delà de la forte progression en valeur et dans une moindre mesure en volume sur 2015, la progression de la part des énergies renouvelables dans le marché des transactions du secteur de l’énergie est passée de 12% en 2014 à 28% en 2015, marquant une rupture avec les 4 années précédentes.
Toutes les régions du monde ont pris le tournant des énergies renouvelables.
Ainsi la valeur des transactions réalisées dans ce secteur a pratiquement doublé en un an en Europe, passant de 9,1 milliards de dollars en 2014 à 17,5 milliards en 2015. De même, elle a plus que doublé en Asie Pacifique et pratiquement triplé en Amérique centrale et du Sud. En Amérique du Nord, elle a progressé de 18%.
Pascale Jean, Associée Responsable du secteur Énergie chez PwC, explique : « L’échéance de la COP21 a accéléré la prise de conscience des acteurs majeurs du secteur de l’énergie. Ces acteurs ont dans leur grande majorité mis en place des stratégies de décarbonisation, impliquant la recomposition de leurs portefeuilles de production. »
Le rééquilibrage géographique des transactions en valeur s’est effectué au profit de l’Asie Pacifique
En termes de volume d’opérations réalisées sur l’année 2015, l’Europe et l’Asie Pacifique ont dominé le marché des transactions dans le secteur de l’énergie et des énergies renouvelables. Les acheteurs asiatiques sont les plus actifs avec 32% des transactions totales qui leur reviennent ; les entreprises européennes demeurent, quant à elles, les cibles les plus plébiscitées.
En valeur, l’Amérique du nord demeure la zone la plus dynamique, malgré un fort recul du poids de ses transactions, notamment dans le secteur du gaz. En 2015, les acheteurs américains n’ont réalisé que 49% des transactions totales, contre 69% en 2014, année marquée par des méga-transactions entre acteurs américains.
Ce recul a bénéficié aux acteurs de la zone Asie Pacifique, dont le marché est celui qui a le plus fortement progressé cette année : la valeur totale des fusions-acquisitions dont la cible est une entreprise asiatique est passée de 24,7 milliards en 2014 à 66,6 milliards de dollars en 2015, représentant respectivement 10% et 33% des transactions totales.
Selon Éric Douheret, Associé Responsable Transactions pour le secteur Énergie chez PwC : « Le rééquilibrage des transactions entre les régions annoncé dans l’étude ‘PwC Power and Renewables Deals 2014′ est en cours. La progression des transactions est forte en valeur sur la zone Asie Pacifique et sur la zone des Etats-Unis dominant le marché (plus de 70% des transactions au total). L’Europe reste cependant une zone active en volume en 2015 au même niveau qu’en 2014, confirmant cependant la baisse en valeur déjà observée en 2014. »
L’année 2016 devrait poursuivre sur cette dynamique avec une activité plus forte en Europe
Les experts de PwC identifient plusieurs facteurs susceptibles de contribuer à un important flux d’opérations, notamment dans le secteur des énergies renouvelables en 2016 :
– la poursuite des restructurations ;
– un bon stock de ventes en cours en Europe ;
– la multiplication des opérations des entreprises chinoises à l’étranger ;
– la consolidation des entreprises de capitalisation moyenne aux États-Unis ;
– la poursuite de la dynamique des opérations dans le secteur des énergies renouvelables ;
– mais aussi, l’intérêt des rendements constants des actifs régulés – notamment renouvelables pour les acheteurs potentiels.
Cette dynamique devrait s’observer dans les marchés de croissance – notamment la Chine et l’Inde – mais aussi sur des marchés plus matures, tels que l’Europe.
Éric Douheret, Associé Responsable Transactions pour le secteur Énergie chez PwC, explique : « Nous nous attendons à une année active pour les fusions-acquisitions en Europe. Plusieurs opérations importantes sont déjà en cours et il y a de bonnes chances que d’autres suivent. En France, un important programme de cessions d’actifs de l’ordre de 6 milliards d’euros sur 2016 est annoncé par la presse chez EDF, tandis qu’en Allemagne, le fournisseur RWE prévoit de procéder à une grande restructuration en 2016. »
L’étude met également en lumière plusieurs autres facteurs favorables aux fusions-acquisitions dans le secteur mondial de l’énergie et des énergies renouvelables pour l’année à venir :
♦ Les alliances stratégiques entre fournisseurs d’énergie et partenaires extérieurs, notamment entre des fonds souverains et des entreprises d’autres secteurs, deviennent la voie royale pour le développement de la croissance internationale et l’innovation technologique.
♦ Les avancées en matière de technologie et de stockage de l’énergie favorisent les opérations de plus petite envergure ainsi que les partenariats hors fusions-acquisitions.
>>> Télécharger le rapport Power & Renewables Deals : ici (.pdf en anglais)
Très subtil cet article, qui nous parle des « transactions » dans le secteur des enr, déconnectées des réalisations, nouvelles capacités de production et production réelle. Est-ce vraiment le « tournant » de la fumeuse, pardon fameuse transition énergétique ? Ou le début d’une nouvelle bulle financière ? L’venir nous le dira. Noter que , là aussi, les pays les plus pauvres sont exclus du jeu. Peut être normal dans le sens où les entreprises du secteur y sont peu présentes, le « bricoleur de génie », archétype de beaucoup de ces pays, bidouillant un chauffe-eau solaire avec du matériel de récup’ par exemple, n’est évidemment pas concerné par ces fusions-acquisitions !
A par l’hydraulique qui était souvent attachées aux groupes énergétiques historiques, c’est un nouveau secteur économique qui est en train de s’ouvrir. Un peu comme le secteur de la téléphonie mobile dans les années 2005-2010. Un secteur qui va naître de scission d’entreprises (E.ON, EDF, ….), qui va acquérir des startups et créer son pole de financement. Bref, une nouvelle industrie qui se met en place. Après est-ce qu’elle ira en bulle spéculative ou pas, on verra. Certains oportunistes tenteront le tenteront à coup sur.
Cher maître, je constatais seulement que presque aucune « transaction » concernant l’Afrique (et d’autres pays « pauvres ») n’était signalée dans l’article. Effectivement, revenu en Côte d’Ivoire en 2000, 25 ans plus tard, je n’avais hélas pu constater qu’en apparence, peu de choses avaient changé, voire s’étaient dégradées (l’état des routes notamment), mis à part le fait que le téléphone portable avait l’air de se répandre (déjà), ainsi qu’Internet. De plus, bien heureux le « bricoleur de génie » (ce n’est pas péjoratif), qui réalise le rêve bobo écolo de recyclage, circuit court et d’économie circulaire…
Et une seule transaction en vue dans le nucléaire, EDF rachetant Areva histoire que le côté has been de notre politique énergétique reste de mise, histoire d’agrandir encore un peu plus, dans une vision politique court termiste, le puit sans fond d’une industrie sans avenir dans de le monde de l’énergie 2.0, comme si dans le passé on avait coûte que coûte chercher à défendre le minitel et contrer l’arrivée de l’Internet. En tout cas là, de bulle il n’y en aura pas, j’en fais le pari, car c’est plutôt le tonneau des danaides, au frais des contribuables bien sur. Désolé, vraiment, je n’ai pas pu m’en passer 😉
Sachant que le temps de retour carbone du PV avec des cellules produites en Chine et installées en France est de l’ordre de 30 ans, à partir de quand le PV dans de telles conditions est-il « renouvelable »? Pour ma part je pense qu’il n’est renouvelable qu »à partir du moment où il a remboursé le carbone utilisé pour sa production. Sinon c’est faire fi du principal problème écologique du moment : l’effet de serre.