Fonte des glaces : un rapport alarmant

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement alerte la communauté internationale sur les dangers imminents que fait peser la fonte de glaces sur la vie de milliards de personnes dans le monde.

Dans un nouveau rapport intitulé "Global Outlook for Ice and Snow", auquel ont participé plus de 70 experts du monde, le Programme des Nations Unies fait part de sa plus vive inquiétude sur les conséquences d’un réchauffement planétaire.

« Bien que ce rapport porte sur la glace et la neige, il concerne aussi bien les personnes résidant dans les tropiques ou sous des cieux tempérés – de Berlin à Brasilia, en passant par Beijing et Boston – que les habitants de l’Arctique ou des régions de montagnes recouvertes d’une calotte glaciaire », a déclaré Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE

Selon le rapport, « la perte de la neige et le recul des calottes glacières des montagnes d’Asie auront un impact direct ou indirect sur 40% de la population mondiale ».

Les experts envisagent la fonte totale des glaciers de l’Himalaya d’ici à 2050, avec des conséquences désastreuses pour des millions de personnes.

« Les conséquences sont multiples et importantes : l’approvisionnement en eau douce (pour l’agriculture et la consommation) sera affecté, l’élévation des niveaux de la mer aura des répercussions sur les régions côtières et les îles de faible altitude, et la subsidence des sols actuellement gelés et d’autres phénomènes représentent des menaces croissantes »

La multiplication des avalanches, la rupture de lacs gelées, ou encore la fonte des sols gelés devraient provoquer de véritables catastrophes tout en accélérant le phénomène de réchauffement planétaire.

Des zones de bouillonnement à méthane apparaissent sous la glace des lacs dits de dégel. Le violent dégagement du gaz est capable de briser la glace, tout en contribuant à accroître l’effet de serre.

Parallèlement, moins de neige et une diminution de la glace de mer encourage, sur les terres et dans les mers polaires, l’absorption de la chaleur solaire qui à son tour accélère le réchauffement global.

Manque de volonté politique

Parmi les questions les plus préoccupantes soulevées par le rapport, le sort des inlandsis de l’Antarctique et du Groenland qui renferment 98 à 99% des masses de glace d’eau douce de la planète.

La fonte totale de l’inlandsis du Groenland résulterait en une élévation de sept mètres du niveau de la mer. Un dégel de l’ordre de juste 20% au Groenland et 5% en Antarctique résulterait en une élévation de quatre à cinq mètres.

Une montée d’un mètre du niveau de la mer exposerait 145 millions de personnes à des inondations, principalement en Asie, mais également sur les îles basses et les populations du Ganges-Brahmapoutre, du Mékong et du Nil.

« Le chaînon manquant est une volonté politique universelle, accuse M. Steiner. Le rapport rendu public aujourd’hui devrait donner les arguments nécessaires aux populations pour leur permettre de prendre leurs leaders à partie, et les encourager à leur demander de combien la température devrait encore augmenter avant qu’ils n’agissent en faveur d’un accord, équitable et visionnaire, de réduction des émissions à Bali en décembre prochain »

D’un point de vue économique, le rapport estime le coût d’une élévation d’un mètre du niveau de la mer à près de 950 milliards de dollars.

   

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