Future centrale nucléaire turque : Westinghouse fournira 4 réacteurs AP1000

Un consortium tripartite a annoncé lundi la conclusion d’un accord pour entrer en négociation exclusive en vue de développer et construire en République de Turquie une centrale nucléaire dotée de quatre réacteurs basés sur la technologie de réacteur AP1000.

Il s’agit de Westinghouse Electric Company, la société chinoise State Nuclear Power Technology Corporation (SNPTC) et de Electricity Generation Company (EÜAS), la plus importante société de production d’électricité en Turquie.

Le projet couvre également l’ensemble des activités du cycle de vie, dont l’exploitation, le combustible nucléaire, la maintenance, l’ingénierie, les services aux centrales et le démantèlement.

"Nous sommes très heureux de ce développement en République de Turquie qui nous permet de fournir notre technologie de pointe et nos systèmes de sécurité passive innovants," a déclaré Danny Roderick, président et directeur général de Westinghouse. "Nous sommes persuadés que notre relation de partenariat avec SNPTC et le leadership dont cette société a fait preuve en Chine apporteront la plus grande valeur ajoutée aux clients en République de Turquie."

La technologie américaine dotée d’un réacteur de "3ème génération +" semble avoir le vent en poupe auprès des différents opérateurs nucléaires.

Ainsi, huit réacteurs AP1000 sont actuellement en construction dans le monde :

• 2 sur le site de Vogtle (États-Unis)
• 2 sur celui de V.C. Summer (États-Unis)
• 2 sur le site de Sanmen (Chine)
• 2 sur le site de Haiyang (Chine)

Par ailleurs, des conventions ont été signées avec les actionnaires ces derniers mois en vue de développer des centrales avec des AP1000 sur le site de Moorside au Royaume-Uni et sur celui de Kozloduy en Bulgarie.

A l’inverse, son concurrent direct, le réacteur pressurisé européen (EPR 3) connaît des déboires depuis sa mise en oeuvre, notamment sur le chantier finlandais d’Olkiluoto 3. De gros retards (9 ans !), des pénalités financières, des dysfonctionnements en tous genres, n’ont pas pour effet d’inciter les compagnies d’électricité à acquérir cette technologie.. même si Areva précise à qui veut l’entendre qu’il s’agit du premier prototype EPR du genre…

* Westinghouse Electric Company, qui fait partie du groupe Toshiba Corporation a fourni le premier réacteur à eau pressurisée au monde en 1957 à Shippingport, en Pennsylvanie (États-Unis). Aujourd’hui, environ la moitié des centrales nucléaires en exploitation dans le monde sont basées sur la technologie AP1000

** State Nuclear Power Technology Corporation (SNPTC) est l’entrepreneur général des quatre premiers réacteurs AP1000 au monde, en cours de construction en Chine.

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Bachoubouzouc

Qui écrit ce genre d’article ?? Est-ce qu’on dit de chaque entreprise qui perd un marché qu’elle profite de la faiblesse de ses concurrentes ? Est-ce que l’année dernière on disait cela de Westing lorsque, dans le même pays, Areva remportait un marché avec 4 ATMEA ? Et l’AP1000 n’a rien d’un réacteur “largement éprouvé” ! Les AP1000 en sont à peu près au même point de construction que l’EPR, et leurs problèmes tiennent justement à ces technologies non éprouvées (type GMPP à rotor immergé) qu’ils utilisent. Par ailleurs, oui, l’EPR rencontre des difficultés pour sa construction… tout comme l’AP1000, dont on entend simplement moins parler ! Et c’est quoi toutes ces phrases qui se terminent par des trois petits points ? C’est un article de presse ou un troll de Chelya ??

s4m

Pour la Turquie : les turcs n’ont voulu froisser personne. Ils ont pris 4 réacteurs aux russes (des VVER), 4 réacteurs au franco/japonais (ATMEA) et 4 réacteurs au américano-japonais (AP1000). C’est clairement du nucléaire politique ! Les US : la préférencence vers un produit national (au moins pour moitié) peut se comprendre assez facilement … Vous imaginez le tollé si en France on construisait un AP1000 ?! (bon ok, on a de toute façon pas les sous). La Chine : le gouvernement a officiellement affiché sa préférence pour le réacteur AP1000 pour la GEN3 il y a longtemps et ils s’en mordent aujourd’hui les doigts ! Les EPR3 et 4 de Taïshan ne sont pas signés uniquement pour qu’il n’y ait pas plus de réacteurs européens que d’AP1000 en construction (puis faut admettre qu’étant donné le calendrier des 2 premières tranches, ce la ne leur coute pas vraiment beaucoup d’attendre). AREVA doit donc attendre de finir les deux premiers réacteurs. Après il y a eu beaucoup de transfert de techno (pour l’EPR comme pour l’AP1000) et les chinois font énormément de choses eux mêmes. Royaume-Uni : C’est là certainement le plus beau coup de Westinghouse ! Autant en jusqu’en 2013, on aurait pu penser que le consortium GDF/Iberdola se tournerait vers un réacteur AREVA (le projet turc d’ATMEA se fait avec GDF et Iberdola est partenaire d’AREVA dans l’Eolien) mais l’entrée de Toshiba dans le projet a changé la donne. Mais la partie est loin d’être gagné en GB. Le GDA (generic design assessment) a mis une éternité à être finalisé par l’autorité britannique. De plus jusqu’à présent, aucun AP1000 n’est en construction dans un pays où l’autorité de sûreté est réellement contraignante (peut être la NRC mais on est quand même loin des standard de HSE ou du STUK). Entre les critiques formulées sur l’enceinte (par la NRC) et les problèmes de pompes primaires immergées (lien), on peut s’attendre à quelques soucis (comme l’EPR en a eu avec son I&C). C’est en tout cas le projet le plus audacieux et le plus risqué pour ce réacteur. En tout cas, je trouve l’article un peu “paradoxal” : oui l’AP1000 se vend plutôt bien. Oui l’EPR connait des retards (sauf en Chine, où le retard reste minime).Mais l’un n’empêche pas l’autre et jusqu’à présent, aucun AP1000 n’est prêt au démarrage. Puis vous oubliez une chose fondamentale : un EPR et un AP1000 sont deux produits radicalement différents, qui sont en construction dans des pays différents ! Sauf en Chine, où pour l’instant l’EPR prend de l’avance rencontre moins de problème que l’AP1000.

Sonate

Nous sommes suffisamment habitués à des articles de publicité dans Enerzine pour savoir qu’ils ne sont pas écrits de manière objective, non ?

jpdebangui

Il est question de 8 AP1000 en construction, mais 4 seulement hors des USA. Combien d’EPR en construction, et combien hors de l’Europe ?

jmdesp

Je ne suis pas convaincu de l’objectivité de votre commentaire. En Chine, il y a déjà le double d’AP1000 en construction que d’EPR, et surtout les annonces pour la construction d’AP1000 supplémentaires sont nombreuses, alors qu’on attend toujours pour l’EPR. Il est vrai que les américains peuvent s’inquiéter du fait que l’objectif affiché des chinois à terme est de remplacer l’AP1000 par leur design maison, qui en sera dérivé. En attendant quand on voit les calendriers de construction, ça leur laissera quand même l’occasion d’en construire un certain nombre, et il n’est pas certain que l’industrie nucléaire chinoise réussisse aussi bien qu’elle en a le projet à se substituer aux Américains pour l’intégralité des éléments. Et puis celà reste tout de même plus positif que de voir les chinois ne manifester aucune intention visible de faire l’équivalent pour l’EPR, avec des plans qui dessinent manifestement la possibilité qu’ils rajoutent peut-être deux unité à Taishan, mais laissent tomber l’EPR ensuite. Tout comme tout le monde imagine bien qu’ils vont finir par laisser tomber les VVER russes, en dehors de ceux qui sont construits actuellement à Tianwan.

s4m

@jmdesp Oui, c’est bien ce que je disais : il y a plus d’AP1000 que d’EPR en construction en Chine car le gouvernement chinois avait officiellement choisi ce réacteur comme référence technologique : “The State Nuclear Power Technology Corporation (SNPTC) has made the Westinghouse AP1000 the main basis of technology development in the immediate future, particularly evident in the local development of CAP1400 based on it.” (source) De fait, si les EPR 3&4 pour Taïshan entraient en construction, ce serait en contradiction avec la parole “officielle”. Etant donné que les EPR devrait être terminés courant 2015, cela ne fait “que” quelques mois à attendre. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas trop se leurrer : Les chinois ont un mal fou à innover, mais copier ils savent très bien le faire ! Taïshan 2 est déjà à 80% chinois (d’après la page du projet sur le site AREVA). Seul les GMPP et l’I&C sont fournis par Areva (ou une de ses filiales). Après, cela rapporte toujours des “royalties” sur la propriété intellectuel (comme l’a fait Westinghouse avec les REP français). A savoir aussi : les AP1000 de Westinghouse rencontrent également pas mal de soucis. Le 1er devrait entrer en service fin 2015. (source)

jmdesp

En fait, je viens de découvrire que la situation pour vendre en Chine de la techno dérivée de l’EPR est meilleure que je pensais. L’une des récente décision stratégiques du gouvernement chinois sur le nucléaire est de forcer la CNNC et la CGN a s’entendre pour pousser un modèle de réacteur commun le Hualong-1 qui sera l’alternative au CAP1400 de la SNPTC dérivé de l’AP-1000 américain. Or même si c’est dit très discrètement, la CNNC et la CGN étant les compagnies qui ont construit des réacteurs basés sur les modèles français, dont l’EPR, le design va en être inspiré cf “China General and China National Nuclear are working together on the Hualong 1 scheme, based on French technology; State Nuclear Power’s CAP1400 design is based on American technology”. L’objectif certes est 85% de production locale. Mais mieux vaut 15% de quelquechose, surtout que le quelquechose a des chances d’être à une grand échelle, que 0%.

Nune

vous ne le savez peut-être pas, mais il y à 54 réacteur sur 58 qui sont construit sous la licence de Westinghouse. tout ça dans notre cher pays ou EDF et Areva appartiennent à l’Etat… ils sont très forts ces Americains, qui en réalité appartiennent au groupe Toshiba. … du Japon. ..