L’industrie du bâtiment pourrait connaître une transformation majeure grâce à une innovation développée par des chercheurs de l’ETH Zürich. Leur nouvelle méthode d’impression robotisée promet de rendre la construction de maisons plus rapide, plus économique et plus respectueuse de l’environnement.
La construction traditionnelle repose largement sur l’utilisation du ciment, un matériau dont la production génère une empreinte carbone considérable. Les chercheurs de l’ETH Zürich ont développé une approche novatrice qui permet de construire des maisons entières à partir d’argile ou de terre excavée, sans recourir au ciment.
L’utilisation de matériaux terrestres présente de nombreux avantages. Ils sont abondants, peu coûteux et offrent une durabilité remarquable. De plus, leur exploitation a un impact environnemental nettement réduit par rapport aux méthodes conventionnelles.
L’impression par impact : une innovation technique
La clé de cette avancée réside dans un procédé baptisé « impression par impact ». Un robot spécialement conçu projette les matériaux depuis le haut, construisant progressivement les murs de la structure. Cette technique se distingue de l’impression 3D classique du béton par sa rapidité et sa fluidité.
Contrairement à l’impression 3D de béton, le processus ne nécessite pas de pause pendant laquelle le matériau peut se solidifier.
Lors de l’impact, les particules de matériau s’assemblent naturellement, nécessitant très peu d’additifs pour assurer la cohésion de la structure. Le mélange utilisé se compose principalement de matériaux d’excavation, de limon et d’argile, des ressources facilement disponibles sur la plupart des sites de construction.
Les avantages de la nouvelle technique
Cette innovation apporte plusieurs bénéfices significatifs à l’industrie de la construction :
1. Rapidité : Le processus d’impression robotisé accélère considérablement la construction par rapport aux méthodes traditionnelles.
2. Économie : L’utilisation de matériaux locaux et la réduction de la main-d’œuvre nécessaire permettent de diminuer les coûts de construction.
3. Durabilité : L’absence de ciment dans le processus réduit l’empreinte carbone de la construction.
4. Flexibilité : La technique permet une grande liberté dans la conception architecturale.
Perspectives et défis futurs
Bien que prometteuse, cette technologie doit encore surmonter certains obstacles avant une adoption à grande échelle. Les chercheurs travaillent actuellement sur l’optimisation du mélange de matériaux pour garantir la stabilité et la durabilité des structures dans différentes conditions climatiques.
L’équipe du Dr Vasey se penche également sur le développement d’une machine autonome capable de réaliser ces constructions directement sur site. Cette avancée pourrait transformer la manière dont nous concevons et réalisons nos bâtiments.
L’impression par impact développée par les chercheurs de l’ETH Zürich représente une belle avancée dans le domaine de la construction durable. En combinant robotique, matériaux écologiques et efficacité, cette technique pourrait bien redéfinir les standards de l’industrie du bâtiment dans les années à venir.
Légende illustration : Dans le hall de production sont exposés divers éléments de construction qu’un robot a « tirés » à partir de billes d’argile. (Image : Michael Lyrenmann / Gramazio Kohler Research / ETH Zurich)
Source / ETH