La filière bois en plein essor et en structuration

L’augmentation de la demande en bois énergie nécessite la structuration de filière d’appro- visionnement sur laquelle de nombreux acteurs, issus de secteurs différents, cherchent à se positionner.

En France, depuis le milieu des années 2000, le recours au bois énergie en tant qu’énergie de chauffage est de plus en plus fréquent : des industriels, des collectivités et même quelques acteurs du secteur tertiaire se chauffent maintenant au bois.

L’engouement pour cette énergie renouvelable provient surtout des aides financières octroyées par l’ADEME à destination des industriels, des exploitations agricoles, des collectivités et des bâtiments du secteur tertiaire. Ces subventions ont été mises en place pour atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement en matière de recours aux énergies renouvelables. Au total pour la période 2009-2012, l’ADEME consacre une enveloppe d’un milliard d’euros de subventions au Fonds Chaleur, dont la biomasse représente environ la moitié des montants.

Cela peut laisser penser que l’ADEME gardera les mêmes orientations jusqu’en 2020. Une autre raison contribue au succès du bois-énergie : la combustion du bois a un bilan carbone neutre (en excluant l’énergie grise dépensée) et les industriels soumis au Plan National d’Allocation des Quotas (PNAQ) y ont recours pour réduire leurs émissions et éventuellement revendre des quotas carbones.

Le recours croissant au bois énergie est possible en France grâce à l’abondance de cette ressource sur le territoire.
La forêt représente presque 30% du territoire métropolitain (avec des gisements particulièrement importants à l’Est d’une ligne Gironde-Ardennes). Actuellement, seuls 57% de la croissance biologique de la forêt est exploité. Mais, dans certaines régions, comme la Bretagne ou le Nord-Pas-de-Calais, l’exploitation du bois s’approche déjà de son seuil maximal.

La filière bois énergie est donc en plein essor, mais manque encore de structuration. Seulement 7% du bois énergie consommé en France provient de la filière commerciale (contre 50% provenant de bois récolté et autoconsommé par les particuliers). Ce manque de structuration est dû au fait que la forêt française appartient aujourd’hui pour les ¾ à des propriétaires privés qui possèdent des parcelles en majorité de petite taille, morcelées et donc difficilement exploitables. De plus, tout comme les parcelles, les exploitants de forêts sont encore nombreux et dispersés.

La filière d’approvisionnement est donc en train de se structurer autour d’acteurs différents. Il y a, d’une part, les exploitants de forêts qui augmentent leurs capacités de production et de commercialisation du bois énergie. Ainsi, l’Office National des Forêts (ONF), via sa filiale ONF Energie, produit des plaquettes forestières. En parallèle, les exploitants de forêts locaux se regroupent au sein de coopératives pour atteindre une taille critique leur permettant d’investir dans la création de plateformes de production de bois énergie (plateformes destinées au broyage, séchage et stockage du bois).

D’autre part, les exploitants de chaufferies (comme Cofely et Dalkia) se positionnent vers l’amont de la filière via des filiales responsables de l’approvisionnement de leurs équipements. Enfin, les sociétés de recyclage, filiales de grands groupes de services à l’environnement, collectent et commercialisent les plaquettes industrielles et le bois de récupération. Certains de ces acteurs ont d’ailleurs tendance à élargir leur gamme de production, en se mettant à commercialiser des plaquettes forestières.

« La filière du bois énergie est une filière en pleine mutation, preuve que le bois est une ressource renouvelable qui connaît un franc succès, et pas seulement en France d’ailleurs. La structuration de la filière est une tendance positive car elle permet le développement du bois, énergie renouvelable abondante en France, à condition que les acteurs exploitent au plus juste la forêt. Cela signifie que les exploitants doivent respecter les seuils de production maximum et veiller au caractère local de la ressource afin que le transport du bois n’engendre pas d’émissions de CO2 trop importante », explique Cécile Pairin, Responsable de mission de la BU Energie chez ALCIMED.

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michel123

Une grande partie de la forêt méditéranéenne est inexploitée , elle n’est pas rentable pour la menuiserie mais peut l’être pour l’énergie. Cette exploitation rendrait un sacré service à une forêt qui brûle tous les étés , l’entretien des chemins forestiers , l’utilisation des branches , des broussailles , l’élagage permettrait enfin à cette forêt de respirer .

Attention

Les feux de forêt ne sont pas un problème écologique: les espèces qui constituent ces forêts sont parfaitement adaptées aux incendies, par exemple: Le tremble et le bouleau peuvent s’établir rapidement par reproduction végétative, simplement en formant des rejets à partir des souches et des racines des arbres brûlés. Ces essences peuvent aussi recoloniser les endroits brûlés en produisant une grande quantité de graines, que le vent est capable de transporter sur de longues distances. Les pins gris et les pins tordus dépendent des feux pour se régénérer, car leurs graines sont à l’intérieur de cônes sérotineux, qui nécessitent la chaleur du feu pour s’ouvrir et libérer les graines. Le feu produit aussi les conditions propices à la germination de ces graines, en libérant des éléments nutritifs dans le sol, en exposant le sol minéral, en éliminant les espèces concurrentes et en augmentant la quantité de lumière qui atteint le sol forestier. Le véritable problème c’est la méconnaissance de ce système et la façon dont les promoteurs immobiliers profitent des incendies ( comme en Grèce) pour gagner sur la forêt.

michel123

c’est le genre de propos tenus par un touriste qui ne vit pas au rythme des incendies qui chaque été ravagent ma région. Au début du 20 ème siècle le débroussaillage se faisait grâce aux troupeaux qui nettoyaient la forêt . Depuis la fin du pastoralisme en Provence ce ne sont qu’incendie brûlant avec vigueur en raison de ces sous bois non entretenus par les ovins , les caprins , le chevaux , les ânes … Si effectivement dans le var certaines espèces comme le chêne liège résistent au feu et repartent aprés l’incendie , dans les bouches du rhone le seul arbre qui repousse , c’est le pin , il ne demande qu’à flamber et ne s’en prive pas les années suivantes. Aprés quelques passages d’incendie il ne reste que du caillou : de toulon aux saintes marie de la mer ne persistent que quelques zones boisées idem sur toute la côte croate qui n’est plus qu’un désert désolé composé de cailloux et de broussailles

airsol

Si le bois dechiqueté est aisé a produire, la fabrication du granulé est relativement exigente (composition) si elle est destinée à des poeles à granulés