La gravité terrestre révèle les secrets des eaux souterraines

La gravité terrestre révèle les secrets des eaux souterraines

Alors que les changements climatiques oscillent entre sécheresses sévères et pluies torrentielles, le projet RADMOGG se propose d’étudier la dynamique des réservoirs souterrains qui recueillent l’eau de pluie, en se basant sur la mesure de minuscules variations de la gravité terrestre. Découvrez comment cette recherche pourrait révolutionner notre compréhension des ressources en eau.

Le projet RADMOGG, initié par Landon Halloran, maître-assistant au Centre d’hydrogéologie et de géothermie de l’Université de Neuchâtel (CHYN), vise à évaluer la dynamique des réservoirs souterrains d’eau. Cette initiative a été présentée lors du Swiss Geoscience Meeting qui s’est tenu les 17 et 18 novembre à Mendrisio (TI).

Il est peu connu que la constante de la gravité, le célèbre «g» de l’accélération terrestre enseignée dans les cours de physique au lycée, n’est pas tout à fait constante.

En fonction de la composition du sous-sol, elle subit de très légères variations, de l’ordre de quelques milliardièmes d’unité, qui sont détectables avec un gravimètre. En mesurant “g” au fil du temps, on peut déduire les variations de la hauteur d’eau présente sous le gravimètre, et ainsi évaluer la dynamique des eaux souterraines en fonction du temps.

Méthodologie et sites d’étude

Landon Halloran et ses collègues exploitent cette propriété, particulièrement utile pour les régions montagneuses, dans le but de développer à la fois la méthodologie et la compréhension des ressources aquifères grâce à la gravimétrie. Deux sites ont été sélectionnés pour cette étude.

« Le premier est le Röthenbach, dans l’Emmental bernois », explique le chercheur. « Facile d’accès, il dispose déjà d’un certain niveau d’instrumentation. Là, en collaboration avec l’Institut fédéral de métrologie (METAS) à Berne, nous sommes sûrs d’obtenir un bon jeu de données pour améliorer notre méthodologie et tester les limites de l’hydro-gravimétrie. »

Le deuxième site se trouve en terre valaisanne. Bien que moins accessible, le Tsalet, dans le Vallon de Réchy, est un lieu où les scientifiques s’attendent à observer des changements hydrologiques particulièrement prononcés, liés aux impacts climatiques.

« Là, nous allons utiliser l’hydro-gravimétrie pour, par exemple, déterminer l’export souterrain de l’eau du bassin versant, une chose quasi impossible à mesurer directement, mais importante pour les bilans hydrologiques. »

En synthèse

Le projet RADMOGG offre une nouvelle perspective sur la dynamique des réservoirs souterrains d’eau. En utilisant la gravimétrie pour mesurer les variations infimes de la gravité terrestre, les chercheurs espèrent améliorer notre compréhension des ressources aquifères et des impacts des changements climatiques sur ces dernières. Les résultats de cette recherche pourraient avoir des implications significatives pour la gestion de l’eau à l’avenir.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que le projet RADMOGG ?

Le projet RADMOGG est une initiative de recherche visant à évaluer la dynamique des réservoirs souterrains d’eau en mesurant les variations infimes de la gravité terrestre.

Qui est à l’origine de ce projet ?

Le projet a été initié par Landon Halloran, maître-assistant au Centre d’hydrogéologie et de géothermie de l’Université de Neuchâtel (CHYN).

Quelle est la méthodologie utilisée ?

La méthodologie repose sur l’utilisation de la gravimétrie pour mesurer les variations de la hauteur d’eau présente sous le gravimètre, permettant ainsi d’évaluer la dynamique des eaux souterraines en fonction du temps.

Où se déroule cette recherche ?

La recherche se déroule sur deux sites : le Röthenbach, dans l’Emmental bernois, et le Tsalet, dans le Vallon de Réchy, en terre valaisanne.

Quelles sont les implications potentielles de cette recherche ?

Les résultats de cette recherche pourraient améliorer notre compréhension des ressources aquifères et des impacts des changements climatiques sur ces dernières, avec des implications significatives pour la gestion de l’eau à l’avenir.

Références

Centre d’hydrogéologie et de géothermie de l’Université de Neuchâtel (CHYN). (2023). Projet RADMOGG.

[ Rédaction ]

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